L'amour est sur le court d'à côté

Chapitre 49

Point de vue de Clara

Je sortis de la cuisine calme, et je fus assaillie par le bruit régnant dans le salon, par l'odeur d'alcool aussi, qui s'était répandue dans toute la pièce. Je me dépêchai de quitter la pièce, en fronçant le nez, essayant de me protéger des vapeurs âcres. J'avais laissé Rafael dans la cuisine, mais cela m'inquiétait, il avait beaucoup bu, et n'était visiblement pas en mesure de  rentrer seul. Puis, je me dis, sans une once d'énervement, qu'il avait qu'à dormir ici, Marc avait une grande maison. Enfin, j'arrivai à la porte d'entrée, et quand je l'ouvris, je sentis une bouffée d'air frais entrer dans mes narines. Leo et Julia était assis sur le trottoir, à côté de la moto de Rafael, face à moi. Je ne les entendais pas, mais je voyais un petit sourire timide sur le visage de mon amie. Je me demandais immédiatement si Leo était en train d'exercer son charme sur elle. Après la petite remarque énervée qu'elle avait eu pour lui, je me posai de sérieuse question sur ses sentiments. Mais, dès que Leo me vit, il me fit un signe de la main, coupant court à toutes mes réflexions. 

-Tu as vu Rafael ? Il me questionna, en levant le visage vers moi. 

-Oui, il est complètement déchiré, je lui ai dit que je rentrais avec toi. 

Je vis Julia pincer les lèvres du coin de l'œil, alors, je la regardai bien en face, et je vis son visage inquiet. 

-Qu'est-ce qu'il y a ? Je la questionnai. 

-Tu es sûre de vouloir le laisser là seul ?

Je réfléchis un instant. Il m'avait énervée, mais il n'était pas bien, je ne pensais pas qu'il prendrait sa moto, mais je n'étais pas sereine. En plus, il avait été si bizarre dans la cuisine, il avait réagi étrangement, presque violemment, alors que je lui avais juste dit que je rentrais chez moi. A moins qu'il ait compris autre chose. Je m'assis à côté de Leo, essayant de ne pas changer d'avis, sachant très bien que je serais coincée ici si je ne partais pas maintenant. Mais, peu à peu, le doute s'insinua dans mon esprit. 

-J'ai le temps de retourner le voir ? Je questionnai, à la cantonade. 

-Oui, je demanderais à ma mère de t'attendre si elle arrive plus tôt. 

J'hochai la tête en guise de remerciements, et je me précipitai vers la maison. J'essayai de courir, mais je ne pouvais pas, mes talons hauts s'enfonçaient dans la terre tendre de la pelouse, glisser sur le marbre du porche. Et plus j'approchai de la porte, plus je me souvenais de notre dernière soirée, moi courant après lui, essayant de réparer son erreur, ses yeux sur moi, mes chaussures compressant mes pieds.

-Clara ! 

Un cri m'arrêta, je me retournai, à un mètre de la porte d'entrée, espérant que ce soit Rafael, même si je ne reconnaissais pas sa voix, mais parfois, l'espoir vous faisait déformer les faits. Mais ce n'était que Marc, une bouteille de champagne pas encore ouverte à la main. Il s'approcha de moi et je sentis l'odeur de l'alcool qui émanait de lui quand il s'approcha.

-Tu fais quoi ? Tu veux partir ? Il me questionna. 

-Euh oui. Je voulais voir Rafael avant de partir. J'expliquai rapidement. 

-Ah, il est bien déchiré c'est clair, il ricana, mais s'arrêta rapidement en voyant mon regard noir, mais il n'haussa que les épaules en guise d'excuse. 

Je le regardai avec un regard noir qui ne sembla pas l'émouvoir. Il passa un bras autour de mes épaules.

-Oh Clara, qu'est-ce qui t'arrive ? Son visage était proche du mien et je sentais l'odeur du champagne quand il parlait.

Instinctivement j'eus un mouvement de recul, mais il ne le remarqua pas, son bras serrant fermement mes épaules me retient, et je restai immobile. Et peut-être que tout l'alcool qu'il avait bu aidait aussi. Je plongeai mes yeux dans les siens, plus noirs que vert, leur couleur naturelle, effaçait par sa pupille dilatait par l'ivresse. Et j'y vis quelque chose qui me surprit, et pour la première fois de la soirée c'était une bonne surprise, il avait l'air sincèrement inquiet. Je me reculai doucement, faisant glisser son bras dans mon dos, avant que je prenne sa main dans la mienne, par pure amitié. Je lui souris, et il me le rendit, beaucoup plus lumineux que le mien.