Chapitre 8

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Point de vue de Clara 

Ce vendredi là c'était le jour de le fameuse sortie que je devais faire en compagnie de mon fringant voisin de maths. Moi je ne l'étais pas du tout, fringante je veux dire. Je m'étais réveillée avec un mauvais pressentiment. Peut-être était-ce juste du stress, mais je n'avais pas vraiment confiance en cette journée. La seule raison pour laquelle je m'étais levée c'était pour voir Rafa, une envie de voir ses beaux yeux, qui avait agit sur mon corps d'une façon beaucoup plus agréable. Je me mordis la lèvre, je ne devais rien ressentir d'aussi doux et charmeur pour un dragueur expérimenté. Mon cœur était trop jeune pour être brisé comme la vitre d'un vieux manoir abandonné. Je me levai et pris rapidement mon petit déjeuner. Jo avait toujours insisté pour que je prenne un petit déjeuner complet et c'est ce que je fis ce matin là. J'enfilai ensuite une tenue décontractée, composée d'un jean et de tennis grises, plutôt tendances. J'attachai mes cheveux  à l'aide d'un élastique pour ne pas qu'ils me gênent, il serait toujours temps de les détacher. En prenant mon téléphone avant de partir je vis que j'avais deux appels manqués de ma mère. Une fois dans la rue je la rappelai. Elle était partie tôt ce matin, j'espère qu'elle n'était pas en train de conduire. Elle répondit à la deuxième sonnerie. 

-Oui, ma chérie. 

-Bonjour maman. Tu m'as appelé ? 

-Oui. Je voulais te dire que ce soir je risquais de rentrer tard, j'ai une réunion. Mais ton père devrait être là. 

-D'accord, j'espère que ce sera pas trop long. 

-Moi aussi. Écoute, je dois y aller, à ce soir. Je t'embrasse. 

-Bisous. Ciao. 

Elle raccrocha immédiatement après ma dernière phrase. Ma mère était déjà à son bureau, j'avais entendu la voix de sa secrétaire. Elle était directrice des relations publiques d'une entreprise de prêt-à-porter, heureusement qu'on habitait en Île de France, ça lui avait facilité la recherche de travail. Mon père lui était chasseur de tête pour une entreprise de finance. Il lui arrivait de rentrer plus ou moins tard selon l'endroit où il se trouvait ou le nombre de rendez vous qu'il avait. Mais apparemment ce soir mes parents s'étaient arrangés pour ne pas me laisser toute seule. J'entrai dans le bus que je prenais chaque jour. Le chauffeur me salua d'un signe de tête, il me connaissait depuis le temps qui je le prenais. Je m'assis vers le fond à une place dans le sens de la marche. Je mis mon casque sur les oreilles et j'enclenchai la musique de mon téléphone. Une intro de guitare aux accents rocks s'éleva, ensuite une batterie vint bientôt suivie par tout les instruments du groupe. Pour finir la voix du chanteur apporta harmonie et unité à l'ensemble. Je souris en entendant les premiers mots en anglais de la chanson. Je la connaissais par cœur, mais je n'allais pas me mettre à chanter en plein milieu du bus. J'adorais cette chanson, je connaissais sa signification, une histoire d'amour compliqué, qui malgré tout l'amour finissait mal. On a fait mieux, positivement parlant mais c'est une chanson de rock alternatif, alors il faut pas en demander trop niveau guimauve rose. My Chemical Romance. Un groupe aussi célèbre aux États-Unis mais en France beaucoup moins surtout pour les gens qui ne connaissaient pas beaucoup le rock. La chanson était I don't love you, je repensais au clip, tout en noir en blanc, avec une fin en apocalypse. J'adorais leur clip, ils étaient toujours bien fait et raconter une histoire. Le groupe s'était séparé il y a pas longtemps, je trouvais ça vraiment dommage par rapport à la qualité de leur musique. Mais tout les groupes se séparaient un jour. J'arrivai enfin au lycée, la voix de Gerard Way m'avait détendue un peu. C'est donc avec le sourire que je saluai Julia qui m'attendait dans la cour. C'était la seule de mes amies qui venait à la sortie. Rafael n'était pas encore là, mais ses amis si. Il y avait d'abord un mec blond, grand, Will, à qui je n'avais jamais parlé de ma vie, il était en train de fixer son téléphone un casque bleu sur les oreilles, pendant qu'une grande blonde, jolie, lui parlait. Je la connaissait elle, malheureusement, je me demandais si Will ne pensait pas au malheur qu'il vivait quand il releva des yeux implorants vers le ciel pendant qu'il rajustait ses RayBan noires, je ne l'avais jamais vu avec des lunettes, ça en était peut-être de lectures, ou bien ils portaient des lentilles habituellement. Je me demande si la fille se rendait compte qu'il ne l'écoutait absolument pas. Je le savais parce que je voyais une de ses chaussures noires battre le rythme. Mais revenons à cette fille, jolie et populaire, je la connaissais depuis des années, tout le monde la connaissait depuis des années. On a tous déjà vu une série américaine une fois dans sa vie, c'était LA méchante de l'histoire. Elle sortait avec les garçons les plus beaux, avait une clique bien à elle et tout le monde faisait semblant de l'aimer. Sauf que là, elle n'était plus avec personne, elle était sortie avec Rafael et sa bande d'amies n'était pas encore là, alors elle cassait les pieds à Will. S'il avait était juste un beau garçon je ne l'aurais même pas regarder, ou en tout cas pas aussi longtemps, si je le surveillais comme ça c'était parce que c'était le meilleur ami de Rafa, et que si elle était là ça avait forcément un rapport avec lui.

L'amour est sur le court d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant