Chapitre 43

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Point de vue de Rafael 

Je croisai mon regard dans le miroir, et arrangeai le nœud de ma cravate, je souris à mon reflet, qui me répondit, l'air satisfait. 

-Tu as fini Rafael ? Je sursautai à l'entende de mon nom, je me retournai vers la porte de la salle de bain, et je vis mon grand-père. 

Il portait un costume noir, un gilet assorti, et une chemise d'un blanc immaculé, sa cravate noire, incrustée de fils bleus marine légèrement brillants donnait une touche lumineuse à sa tenue. Extrêmement élégant, son visage rasé de près me souriait. 

-Tu es élégant ! Je remarquai en me décalant légèrement, pour qu'il s'observe à son tour dans le miroir. 

-Ce soir, c'est un soir important. Il murmura, en rajustant sa cravate. 

-Pourquoi ? Je demandai en croisant son regard grave dans le miroir. 

-Parce que je vais voir la femme que j'aime. 

Je le laissai seul, et sorti de la salle de bain, rejoignant ma chambre. Moi aussi, j'allai voir la fille que j'aimais, j'allai pouvoir la serrer contre moi, et lui murmurai un joyeux Noël au creux de l'oreille, avant de déposer un baiser juste en dessous, sur sa peau chaude et douce, le nez dans ses cheveux parfumés. Et voilà que la frustration prit possession de moi, et l'envie de la voir, de la serrer contre moi, de l'attirer à moi avec son joli foulard, de voir ses yeux brillants regarder mes lèvres avec envie. Un désir brûla mes lèvres, chatouillant déjà ma peau à l'idée de sentir sa bouche contre la mienne. Le seul problème, c'est que j'étais toujours chez moi, entouré des gens que j'aimais, mais pas d'elle. Je soupirai, vérifiant mon portable, remarquant un message d'elle, me disant qu'il lui tardait de me voir, et je sentis mon cœur se briser ou se recoller, ou peut-être les deux, je ne savais plus. 

-Rafael ! 

Ma mère cria mon nom, à l'autre bout du couloir, j'ouvris la porte, et je la vis, dans sa robe fourreau vert menthe, illuminant ses cheveux bruns et ses grands yeux maquillés, tandis que son rouge à lèvres rouge lui donnait l'air plus jeune. Je ne reconnaissais plus ma mère, elle ressemblait à une de ces femmes élégantes que l'on voyait dans les galas caritatifs, juchées sur leurs talons hauts. Et pourtant, je la trouvais magnifique, surtout quand elle m'adressa ce sourire radieux que je connaissais si bien. En s'approchant, elle m'observa de la tête aux pieds et ses yeux se parèrent d'un voile humide. Elle posa une main sur ma joue, et me regarda dans les yeux, comme si elle me voyait pour la première fois, et mon cœur rata un battement. 

-Rafael, Dios, tu es un homme maintenant. Oh je suis désolée, elle murmura en tapotant rapidement le coin externe de son œil droit. Mais, tu as grandi tellement vite sans même que je m'en rende compte, elle murmura. 

J'enroulai mes bras autour d'elle, et la serrait contre moi. Elle fit de même, et je ressentis la même sensation que j'avais quand je me sentais triste, et qu'elle me serrait contre elle, me disant que ça allait passer, que ça passait toujours, que dans quelques jours j'irais mieux. Et je la croyais, parce que c'est ce qui arrivait, et parce que c'était ma mère. Et là, aujourd'hui, près de 10 ans plus tard, je me rendis compte à quel point elle m'avait manqué, et quel point je l'aimais, c'était ma mère, et la femme qui serait toujours là pour me serrer dans ses bras, celle pour qui je donnerais tout. 

-Je sais que je te le dis pas souvent, mais je t'aime mi'ama. Je murmurai, et je sentis ma voix tremblée. 

-Moi aussi je t'aime, mon fils, je suis fière de toi. Elle dit en me serrant un peu plus contre elle, me brisant un peu plus le cœur, mais cette fois de bien être. 

L'amour est sur le court d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant