Je me sentais planer, voler sans que je fournisse un quelconque effort. C’était comme dans un rêve, ou plutôt un songe. J’entendais des bruits sourds autour de moi sans que je ne puisse capter ce que ces voix disaient. Je pensais à ma mère, pourquoi je pense à elle ? Je me demande quel serait son sentiment si elle me perdait. Moi sa seul fille. Ça doit être très difficile pour un parent de perdre un enfant. Dans ce cas, on ne perd pas une partie de nous, la chair de notre chair, notre sang. On se perd soit même.
Alors quel comment peut-on se sentir lorsqu’on nous apprend la nouvelle, est ce qu’on respire encore ? La vie va surement continuer, mais sera t’elle la même encore ? Je n’ai jamais perdu quelqu’un de cher. Je ne sais pas comment réagir à cela. Je ne sais pas quoi ressentir. Je me sentais émerger peu à peu. C’est peut être lâche mais je préfère rester là. Je ne veux pas me rappeler, je veux oublier cet appel et toutes ses conséquences. Je ne suis pas si forte, je préfère rester là. Planer là.
J’ai lentement ouvert les yeux et j’ai été d’abord aveuglé par la lumière avant de m’y habituer au fur et à mesure. Tout était blanc autour, il y avait comme une odeur de pansements. J’étais couchée sur un lit assez confortable. Tous mes muscles étaient endoloris. J’ai relevé la tête pour balayer la pièce d’un regard et mes yeux se sont posés sur une forme allongée au fond de la pièce.
- Papa ? dis-je d’une fois faible. Il a relevé la tête et m’as regardé avec les yeux qui brillent.
- Laila ! oh ma chérie, tu nous as fait peurJ’ai voulu me relevée et j’ai eu une douleur vive au niveau de la tete
- Reste tranquille je vais appeler le médecin.
- De l’eau, j’ai soif papa. Dis-je toujours faiblement.
- Ok, j’arrive.
J’avais une douleur au cœur que je n’arrivais pas à gérer. C’est comme si les muscles s’étiraient et se compressaient en même temps. C’est comme s’il ne battait plus. Qu’est-ce qu’un cœur qui ne bat pas ?
- Qu’est ce qui s’est passé ? demandais-je à la dame brune qui m’examinait.
- vous avez fait une crise mademoiselle, et lors de la chute vous vous êtes cogné fortement la tête. D’où votre perte de connaissance durant trois jours.
- Trois jours !! m’écriais-je en regardant mon père. Il avait un regard triste.
- Avez-vous déjà eu une crise ? un malaise ?
- Oui, dis-je calmement, en regardant mon père qui était paniqué.
- Il m’arrive de faire des crises d’angoisse, d’avoir les mains qui tremblent, ou de ne pas vouloir parler pendant des heures voir des jours. La dernière fois, c’était il y’a deux semaines. Dis je en fixant mes mains.
- D’accord, dit elle en notant. Nous allons vous faire des examens pour savoir, s’il s’agit des crises d’angoisse ou bien autre chose. Pour l’instant tout vas bien, les analyses faites ne montrent aucun traumatisme crânien. Vous devez vous reposer.
- J’ai très mal à la tête, j’aimerai avoir des antalgique s’il vous plait.
Elle répondit par l’affirmative avant de sortir et de nous laisser.
- Papa, dis je en me tournant vers lui. Pourquoi tu es à l’air si triste, je suis debout non ? n’est pas que je suis là...
Ma voix s’est brisée et mes larmes ont commencé à couler.
- Je veux que tu me rassure, rassure moi !! dis-moi que tout ça ce n’est qu’un mauvais rêve.
- Laila...
- Non ! non , s’il te plait, ne commence pas avec Laila.
- Ne crois-tu pas en Dieu ? tu ne devrais pas réagir comme cela.
- Ah oui !, tu crois ? il ne s’agit pas là de croyance en Dieu ou pas. On voulait se marier, il voulait faire de moi sa femme. Je... snif, je n’ai même pas eu le temps de t’en parler.Je ne pouvais plus retenir mes sanglots, j’avais envie de m’arracher le cœur et de le jeter loin tellement il était lourd et douloureux. Mon père s’est assis prêt de moi, et m’a prise la main. Je tremblais comme une feuille.
- Ya Allah, Mi toubi ( oh Dieu, j’implore ton pardon) ! dis je la voix tremblante. Ehh pourquoi tu me fais ça Bouba. Pas maintenant, pas avec tous les projets que nous avions, pas sans m’avoir dit au revoir.