Chapitre 19 : Quand le ciel s'écroule

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- Ayii maman
- Non Laila, j’espère pour toi que tu ne lui as pas donné ta parole. Aujourd’hui dans la journée les oncles de Mouctar qui sont aussi les tiens sont venus nous voir à la maison. Et à l’allure à laquelle avancent les choses, je crois que la discussion s’oriente vers le mariage hein !
J’ai automatiquement eu des sueurs froides ! non, non, non dites-moi que je rêve... j’ai essayé de contrôler ma respiration en vain.
- Mais Maman, Mouctar et moi... mais jamais nous n’avons parlé de mariage et...
- Hum quand je te demandais comment ça se passait entre vous, n’est-ce pas toi qui me disais que tout allait bien et que le courant passait ?
Ohh je vais m’étrangler tout de suite.
- Oui, maman, mais je ne faisais pas allusion à une relation entre nous quand même, c’est absurde ! j’avais élevé la voix sans m’en rendre compte.
- Surveille ton langage avec moi !! si tu dis que le courant passe bien, il passera bien aussi si vous vous mariez. Laila, mon bébé... écoute, je suis ta mère, jamais je ne te voudrais du mal. Tu es la prunelle de mes yeux et tu le sais. Mouctar c’est un jeune homme, bien et honnête. Je l’ai vu grandir et je sais qu’il va te rendre heureuse. Il est instruit et il a beaucoup d’ambitions, en plus c’est la famille. Écoute-moi pour une fois. Parle avec lui d’accord ?
Elle marqua une pause, pour mieux laisser ses mots bien me déchirer la chair, puis continua.
- En plus Boubacar, il est trop jeune pour toi, vous avez le même âge... et puis, qu’est ce qui me rassure qu’il ne s’est rien passé entre vous la bas ? hum ?
Je savais de quoi elle faisait allusion...
- J’espère que non, mais si c’est le cas Dewgal gal laabha (le mariage entre vous est souillé).
Plus ma mère parlait, plus mon cœur se comprimait et plus mes larmes coulaient. Je n’arrivais plus à respirer correctement...
- Laila ? Ma chérie ?
Comme une automate, j’ai raccroché le téléphone. Mais qui est cette femme ? est-ce ma mère ? Ma vrai mère ? qui veut me marier de force ? je sais qui je dois appeler pour mettre fin à tout ça. J’ai composé le numéro et j’ai attendu qu’il réponde. Ce qu’il a fait sans tarder.
- Ma petite femme... commence t-il.
- Ne t’avise plus jamais de m’appeler comme ça, tu as compris ? crachais-je avec haine
- Mais, qu’est ce qui t ‘arrive ?
- Alors comme ça, c’était ça ton plan hein ? mettre mes parents sur mon dos et me marier contre mon gré ! tu as intérêt à arrêter cette mascarade immédiatement, est ce que je me suis bien faite comprendre ?
Il a éclaté de rire ! Je m’attendais à tout, sauf à ça... mais à quoi joue-t-il ?
- Ah ma petite chérie, moi à ta place, je m’estimerais heureuse pour t’avoir choisi toi. Maintenant c’est toi qui va bien m’écouter, tu n’aimerais pas me voir énervé. C’est toi que je veux épouser et tout ce que je veux, je l’ai ! arrête de faire ta chochotte ! nous savons tous les deux que tu finiras par céder...
J’ai jeté rageusement mon téléphone qui s’est brisé en mille morceaux au sol ! « C’EST PAS POSSIBLE » !!! criais je !! c’est pas possible... je commençais à trembler de tout mon corps, ma vision se brouillais. Non, pas ça, pas maintenant... je fais une crise d’angoisse. Pitié je suis seule chez moi...

*****Bouba******

Je nage dans un bonheur inestimable. Apres le weekend passé avec ma petite folle à moi, je ne pouvais pas rêver mieux. Ahh Laila, elle m’a dit oui ! La joie que j’ai ressentie ! J’étais à deux doigts de pleurer comme une fillette dans ces bras. Je l’aime tellement, c’est surhumain. Nous avons convenu d’en parler à nos parents respectifs, mais je crois que je vais d’abord attendre qu’elle en parle avec les siens, s’ils sont ok, j’en parlerai avec les miens. Ma mère est déjà au courant de mes intentions envers elle et elle me soutient à cent pour cent. Laila et ma mère entretiennent de très bons rapports et c’est pareil avec mes sœurs. Donc je suis très optimiste.

J’ai versé le lait dans mon verre avant de le prendre et de m’installer au salon devant une bonne série. Demain c’est lundi et quand je pense à toute cette semaine de travail  avant de revoir mon coeur... j’ai hâte qu’on soit marié et qu’on vive ensemble. Qu’elle me fasse ses bons plats et que je lui raconte mes blagues pourries toute la nuit. J’ai hâte de pouvoir la serrer contre moi et de sentir comment son cœur bat vite lorsque je suis près d’elle. J’ai hâte de la faire mienne, de lui faire ressentir des choses que jamais elle n’aurait soupçonné exister.

Laila m’en veut souvent, parce que je ne pousse pas nos contacts physiques alors qu’elle en a envie. Si seulement elle savait toute la violence que je me faisais afin de me maitriser. Elle a un corps de rêve, des courbes qui feraient chavirer un saint. Ahh la la, moi-même je me demande comment je fais pour résister à la tentation. C’est pourquoi, au lieu de rentrer dans cette débauche, j’aimerai officialiser les choses. J’ai peur qu’elle ne m’échappe... bizarrement, j’ai un mauvais pressentiment...

Je me suis levé et j’ai fait ma dernière prière de la journée. J’ai prié pour Laila et  moi, pour que tout se passe bien. Apres ma prière, je me suis rendu compte qu’elle ne m’a pas écrit comme elle a l’habitude de le faire, pas d’appels non plus, pour savoir si je suis bien rentré... elle doit surement dormir, pensais je. Il faut croire qu’hier nuit, nous n’avons pas du tout dormi. A cette pensée j’ai laissé échapper un sourire. J’ai pris mon téléphone avec la nette intension de la réveiller. Je suis directement tombé sur son répondeur. Voilà ce que je disais, elle dort... avant de dormir j’ai aussi essayé de la joindre, son téléphone était toujours éteint...bizarre, elle n’a pas l’habitude. Je me demande qu’elle excuse elle va bien me sortir demain matin. Rapidement le sommeil est venu me prendre, moi-même étant très fatigué.

Le lendemain je me suis réveillé en retard et j’ai fait vite pour sortir de chez moi. Une fois au bureau, j’ai vérifié mon téléphone et aucun signe de Laila. J’ai essayé de l’appeler, toujours sur répondeur. Là j’ai commencé à paniquer, mais qu’est ce qui se passe ? J’ai appelé sa Coloc, malheureusement celle-ci est partie dans une autre ville pour une semaine donc je n’ai aucun moyen de vérification. J’ai tenu dans cette angoisse jusqu’à midi, après je ne pouvais plus. J’ai pris une permission de sortie prétextant un horrible malaise, ce qui n’était pas totalement faux. J’ai pris ma voiture et j’ai conduit comme un fou jusqu’à chez elle. Heureusement qu’avec nos nombreux vas et viens chacun de nous avait la clé de chez l’autre. J’ai déverrouillé la porte et je me suis introduit dans l’appartement.

- Laila ? tu es là ? Laila ?
L’appartement était plongé dans le noir, j’ai allumé les lumières et je me suis directement dirigé vers sa chambre. Lorsque j’ai allumé la lumière, HORREUR !!!
- LAILA !!! criais-je en courant vers elle.
Elle était couchée sur le lit les yeux fixant le plafond, inerte ! Je suis mort mille fois ! Non, Laila, non ! Je les secouée. Elle respirait toujours mais ne bougeait pas, comme si elle était figée.
- Laila, mon bébé, réponds moi, je suis là.... mes larmes ont commencé à couler. Lentement elle a tourné la tête et m’a regardé.
- Bouba... dit-elle avec une voix à peine audible.
- Oui mon cœur, c’est moi je suis là...
- Ils... ils veulent me tuer avant ma mort, ils veulent gâcher toute ma vie...
- Chuut, ne dis plus rien, tu es trop faible... attends je vais t’aider à te relever.
Sans comprendre de quoi elle me parlait, je l’ai relevée et je l’ai callée bien sur son oreiller. Je suis parti lui couler un bon bain chaud et j’y ai ajouté du sel de bain. Je l’ai déshabillée avant de me déshabiller moi-même. Je l’ai ensuite prise dans mes bras et nous sommes tous les deux rentrés dans la baignoire. J’avais peur de la mettre seule pour ne pas qu’elle glisse. Nous sommes restés, là, elle, allongée sur mon torse. Je l’ai enlacée dans mes bras, j’ai pris les gans de bain et j’ai commencé à la frotter tout doucement. Elle respirait mieux et s’est agrippée fortement à moi.

Apre le Bain, je me suis habillé et je l’ai enveloppée dans son peignoir. Je l’ai ensuite installée au salon. J’ai  réchauffé ce qu’il y’avait à manger et je l’ai forcé à manger puis à prendre un antalgique. Elle s’est ensuite endormie dans mes bras... j’ai aperçu de loin son téléphone qui était brisé en mille morceaux... mais qu’est ce qui a bien pu se passer...
Au milieu de la nuit, je l’ai sentie bouger. Elle s’était réveillée.
- J’ai soif, de l’eau murmure-t-elle
J’ai pris la bouteille d’eau qui était au chevet et je la lui ai tendue. Elle a bu goulument. Ensuite elle a déposé la bouteille et m’a regardé. Il y avait de la tristesse dans son regard. Je crois savoir ce qui se passe, même si je ne veux pas y croire.
- Baby, je dois parler avec mes frères, et partir à Conakry le plus tôt possible. Dit-elle d’un trait.
- Couche toi et dors, demain nous allons en discuter d’accord ? tu me diras ce qui se passe...demain.
Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai serré fort contre moi.
- Je t’aime plus que de raison, Laila Ba.
- Je t’aime encore plus Boubacar Sow.
Elle s’est relevée et m’a fait un chaste bisou sur les lèvres avant de se recoucher et de sombrer encore dans un sommeil profond.

Laila & Bouba: Un amour d'enfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant