Chapitre 4 : tout l'océan qui nous sépare

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- Je veux s’il te plait aller en vacance aux Etats Unis cette année, j’ai besoin de changer un peu d’air...
Mon père marqua une pause, qui me parut bien plus longue qu’elle ne le semblait.
- Papa t’es là ?
- Uhum, écoute, on en reparle ce soir  à la maison d’accord ?
- Oui, dis-je, toute triste d’un coup.

Durant tout le trajet jusqu’à la maison j’étais avec mes écouteurs dans les oreilles entrains de jouer en boucle « Nobody’s perfect » de Hannah Montana. Une fois arrivée je parti m’enfermer dans la chambre. Couchée sur mon lit les yeux contemplant mon plafond j’essayais tant bien que mal de me vider la tête. Une larme coula et je l’effaçai rageusement. Je me promis ce jour de ne plus laisser mes sentiments prendre le dessus. Aucun homme n’a le  droit de me mettre dans cet état. C’est avec cette résolution que je m’endormi  sans le savoir.

- Laila ?? viens répondre à papa. C’était Khalil qui toquait à ma porte.
- Uhum, j’arrive...
Je trouvais mon père et ma mère dans leur chambre, en train de regarder  le journal télévisé. Franchement même la manière avec laquelle les journalistes de la RTG parlent, ça ne me donne pas envie de regarder. Pfff
- Bonsoir papa, bonsoir Maman, dis-je en me blottissant dans les bras de mon père.
- Djarama ça va ? (bonsoir ça va ?), pourquoi tu n’es pas venue manger ?
- Tchiiii, hari mi wèlaka (je n’avais pas faim), dis-je calmement.
- Huumm Laila, toi qui a un si bon appétit, ces temps-ci tu ne manges carrément pas en plus même ta bonne humeur a disparue, tu passes ton temps enfermée dans ta chambre. Ko hondhoun wadhi ? (qu’est ce qui se passe ?)
- Non non Maman il n’y a rien. J’étais juste stressée par les examens. Avec les révisons ce n’est pas évident, vu la densité des cours.
- Papa... tu as pensé à ce que je t’ai dit aujourd’hui ?
- Oui j’en parlais avec ta mère, c’est vrai que ça fait un moment que tu n’y es pas allée. En plus ton passeport doit être renouvelé. Mais on va attendre d’abord la sortie de tes résultats, ensuite on verra, d’accord ?
- Awa Gasssi (ok, c’est bon).

On a continué de parler de tout  et de rien. Je regardais mes parents, malgré l’âge et toutes les années passées ensemble, ça se voyait bien qu’ils s’aimaient... à leur manière, mais ils s’aimaient.

Les jours passaient et je n’avais aucun signe de Boubka, rien, nada. Tant mieux d’ailleurs je ne voulais pas voir sa face. Je me suis installée une routine d’enfer. Réveil, nourriture, film et dodo.

On était le jour des résultats et je stressais comme une malade, je ne sais même pas pourquoi. Vu qu’on é tait un samedi, mon père m’a dit qu’il passera les récupérer, il était sur le point de sortir.

Toute la journée, j’étais là en train de stresser, le cœur lourd. Et si je validais mon année et que mon père estimait que ma moyenne était faible, et si pour me punir il annule mon voyage. Et si...

Piiii piiiiii... c’était la voiture de papa. Je couru comme une malade pour ouvrir le portail. Dès qu’il fut descendu, je me précipitai à sa rencontre.

- heyy doucement ma jolie, c’est quoi ce comportement de chèvre ?
- Ehh toi Khalil je te cose pas hein, tu me veux quoi même ?
- Ehhh respecte moi hein, je vais taper ta bouche dehh, je suis ton grand frère, papa parles lui stp avant que je na la défigure !!
- Papa ?? tu as récupéré mes résultats ?
- Oui oui ils sont dans mon sac, euh en fait après je suis parti prendre ton billet, vu que ton frère Ahmed est à New York ce weekend je t’ai pris le billet pour ce samedi, il passera te récupérer dimanche... Khalil appelle-moi ta mère s’il te plait...

Ahhh je les ai laissés là-bas. Moi je faisais déjà ma danse de Zouglou, tellement j’étais aux anges. Mais très vite, cette joie se transforma en angoisse totale, mais attend, Samedi c’est dans 3 jours ?? Comment moi je vais me préparer que durant 3 jours ?...je suis fouutuuu ahh lalaalala.

Laila & Bouba: Un amour d'enfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant