Chapitre 25 : Complète-moi

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- Ah d’accord... dit elle, elle même gênée. Tu vas devoir l’attacher à la taille, ou l’étaler sur le lit aujourd’hui quand tu te « verras » avec ton mari, et tu le garde pour moi... j’irai le récupérer...
- Bien dis je tout simplement...

J’ai vite fait de prendre mon petit déjeuner et de m’apprêter. J’avais porté un pantalon en pagne wax et un t-shirt noir. J’ai relevé mon tissage en une queue de cheval avant d’enfiler des ballerines. J’ai dit au revoir aux cousines de Bouba qui sont désormais mes belles sœurs, avant de suivre Maman Diaraye et sa fille Souadou.

Je regardais par la fenêtre. Ce trajet j’ai dû le faire une centaine de fois. J’en connaissais tous les coins et recoins. Je pouvais prévoir n’importe quel obstacle et en deviner tous les virages. Le trajet pour aller chez Bouba je le connaissais tellement bien que je pouvais le faire les yeux fermés. Mais aujourd’hui c’est différent. Je me sens différentes. Je le vois différemment. Je n’y vais pas juste en tant que Laila. Mais j’y vais en tant que Sa Femme ! Celle qu’il a choisie  parmi tant d’autres. Celle avec qui il veut passer le reste de ses jours. Je me sens  différente, et timide tout d’un coup.

Une fois chez lui, mon cœur battait la  fanfare. Mais qu’est ce qui m’arrive. Mon téléphone n’arrêtait  pas de sonner. J’ai reçu des tonnes de messages de par le monde. Plusieurs personnes étaient agréablement surprises de notre union.  Pour eux c’était le parfait conte de fées. Hmm si seulement vous savez tout ce par quoi nous sommes passés avant d’en arriver  là. Il a fallu beaucoup de larmes, de patiente, de confiance, de volonté et d’amour pour qu’on soit enfin unis devant Dieu. Je répondais à tout le  monde autant que je pouvais. J’en ai profité  pour laisser un message à mon amoureuse :
- on me dépose chez lui, ahhh je panique. Elle m’a répondu instantanément.
- Mdr, tu n’as pas dit que tu as une grande bouche ? toutes ces années tu as chauffer et torturer le pauvre. Maintenant assume juste
- Mais tu es mauvaise, au lieu de me rassurer...
- Comme si ça allait changer grand-chose
- Pfff, je te laisse nous sommes arrivés
- Mdr bon courage hihi

Elle est trop bête cette fille ! J’entends de loin son rire de sorcière. Nous sommes descendus de la voiture et j’ai vu Bouba ouvrir la porte avant même qu’on arrive au palier. Dieu qu’il est beau ! Mon cœur va sortir c’est sûr s’il n’arrête  pas de battre si fort. Il portait un bat de jogging et un t-shirt blanc. J’adore la simplicité avec laquelle Bouba s’habille. Peu importe l’occasion, il arrive à rendre les choses simples en quelque chose de tellement « classe ». Il s’est avancé pour embrasser sa mère
- Néné on Djarama (bonjour Maman)
- Djarama boboan, a fini è djam ? (Bonjour mon bébé, tu t’es bien réveillé ?)
- Djam toun, naatè (très bien, rentrez) !
Il s’est poussé pour les laisser rentrer. Quand ce fut fait il s’est dirigé vers moi. Dès qu’il fut proche il a plaqué son sourire craquant là sur son visage.
- Salut beauté ! dit il, laisse-moi t’aider avec cette valise.
- Oh merci. Tu vas bien ?
- Super bien, toi aussi à ce que je vois. Répond-il alors qu’on se dirigeait au salon.
Okey d’accord, pas de bisous rien du tout... d’A-CCO-RD !
- Boubacar, si nous sommes là aujourd’hui c’est pour t’amener ta femme. Commença sa mère. Laila, j’ai eu la chance de la voir grandir. c’est une fille très bien éduquée, intelligente et avec un grand cœur. Elle vient d’une famille respectée et respectable. J’ai énormément d’estime pour elle. Je la considère au même titre que mes filles.

Elle termina sa phrase en désignant Souadou.
- Toi aussi tu es mon seul fils ! tu as certes passé plusieurs années chez ta sœur mais il en reste pas moins que c’est moi qui t’es éduqué. Car l’encadrement qu’elle t’a transmis c’est moi qui le lui ai donné. J’ai totalement confiance en ton sens de la responsabilité. A 25 ans, plusieurs jeunes comme toi sont encore en train d’essayer de trouver leurs chemins. Toi tu as su te battre malgré tous les coups durs de la vie pour finir tes études. Alhamdoulillah tu as un excellent travail qui te comble. Et aujourd’hui tu me montre encore plus ton sens de la responsabilité en épousant celle que ton cœur a choisi. J’en suis très heureuse. Ce que je voudrais ajouter c’est que je souhaiterai que vous mettiez  beaucoup de tolérance entre vous. Bouba, Laila au-delà d’être ta femme, est ta protégée. Tu es son ainé, ce qui veut dire que tu dois être le plus tolèrent et prévenant envers elle. Laila, quelle que soit la situation, tu dois du respect à ton mari. Ce n’est qu’en cela que tu pourras avoir de la baraka dans ton foyer.
On l’écoutait tous religieusement et je dois avouer que ses paroles m’ont profondément touchée.

Laila & Bouba: Un amour d'enfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant