Le Bataillon des Bas-Fonds [EvilSquid & Octoboy - Splatoon]

26. Une nuit de cauchemars.

Personne n'aurait imaginé que la solution serait trouvée si rapidement. Et pourtant, c'était l'Amiral lui-même qui la leur avait transmise. A 17h, comme convenu, le Bataillon se réunit au café Splashtoon, et uRL leur avait réservé l'arrière salle pour qu'ils puissent se réunir. IZtérik et Dimi les avaient rejoints pour débriefer avec eux. 

Les porteurs de la bonne nouvelle étaient les suivants : les Agents 3, 4 et 8. Ils s'étaient donnés rendez-vous à la grande bibliothèque centrale de Chromapolis plus tôt dans la journée pour entamer des recherches, mais elles s'étaient avérées infructueuses. Ils avaient quand-même découvert que l'Amiral avait entreprit de nombreux périples au cours de sa jeunesse et tout au long de sa vie, aussi, ils décidèrent d'aller fouiller du coté de l'Institut Shelendorf, dans lequel se trouvait la désormais célèbre Galerie des Abysses, abritant les vestiges et plus vieux secrets de l'histoire des inklings. Les agents 3 et 4 bénéficiaient d'un accès sans restrictions aux archives de la galerie, étant des membres de l'Escadron Espadon. 

Et c'était dans ces archives qu'ils trouvèrent leur bonheur : un carnet de voyage contenant un schéma, certes des plus approximatifs, mais qui faisait mention d'un désert englouti : le Désert Galère. D'après les notes de Macalamar, il avait été englouti après la montée des eaux, mais il était en quelque sorte le berceau de la civilisation telle que le monde Chromatique la connaissait. Les Calamazones reconnurent que leur grand-père n'avait pas du tout la fibre artistique, mais elles étaient reconnaissantes envers lui car consigner ses aventures dans un carnet allait très certainement lui sauver la vie, des dizaines et des dizaines d'années plus tard.

Il était déjà tard, mais le lieu qu'ils devaient atteindre se trouvait excessivement loin, alors ils décidèrent de se mettre en route directement. Tout le monde avait pensé à prendre ses affaires, ils étaient prêts à partir. Gabriel les conduirait jusqu'à l'extrême pointe sud du continent, et ils devraient finir le chemin en bateau, jusqu'à une petite île de sable perdue au milieu d'un désert aquatique. 

"Urgh, je DÉTESTE le bateau ! (Perle)

- Tu n'es pas bien dans tes baskets ?! (Léo Paul, ce qui provoqua le rire général)

- Toi, tu cherches les prises de tête... (Perle)

- Elle arrête jamais... (Coralie)

- J'ai une terrible sensation de déjà-vu. (Evil, à voix basse pour Maca et Arkeyl)

- J'ai eu la même sensation à Tenta Village. (Maca)

- Et moi dans la clairière. (Arkeyl)

- Mais nous avions déjà visité ces lieux... Mais là, je n'ai jamais mis les pieds sur cette île. Je m'en souviendrais. Mais pourtant, je suis certain, au plus profond de moi, d'avoir tenu le carnet de l'Amiral dans les mains, d'avoir parcouru tout ce trajet, mais c'est comme si tout cela avait été gommé de ma mémoire... (Evil)

- C'est vraiment étrange ! (Maca)

- Qu'est-ce qui n'est pas étrange, dans tout ça ?! (Arkeyl)"

Le jour commençait à pointer le bout de son nez. Les combattants n'avaient pas vraiment dormi, le roulis des vagues, les remous du bateau, et surtout l'angoisse d'un combat éreintant les avaient maintenus éveillés. Ils pouvaient voir l'île au loin, et à mesure qu'ils se rapprochaient, ils se rendirent compte qu'elle n'était pas aussi petite qu'ils l'imaginaient. Il n'y avait aucun moyen d'amarrer véritablement le bateau, alors le capitaine s'excusa auprès d'eux, et leur dit de lui passer un coup de fil pour le retour. 

Ils débarquèrent sur le sable, il faisait encore un peu frais, mais le soleil chauffait déjà. Ils gravirent le petit mont de sable, et tout en haut, une mystérieuse table de pierre se trouvait là, gardée par deux grandes statues et quelques palmiers. Ils se regardèrent tous, ne sachant pas ce qu'ils devaient faire ensuite. Certains commençaient à s'impatienter, et le ton commença à monter. Alors Evil entama un étrange ballet. Des pas à gauche, des pas à droite. Un tour des palmiers. Puis le tour des statues. Il cherchait, tâtonnait. Et au bout d'une dizaine de minutes, Evil trouva la solution : une des statues se mit en mouvement pour laisser apparaître un escalier. 

"Mais comment as-tu pu trouver ça ?!"

... Demanda Léo Paul, surpris par la facilité de l'inkling à trouver la solution. Evil, toujours dans un chuchotement à l'adresse de ses deux amis, leur confessa : "j'en suis certain, j'ai déjà vécu cela, mais je ne saurais pas vous expliquer comment...". Ses amis le fixèrent, incrédules. Avant que le groupe ne s'engouffre dans les ténèbres découverts par la statue, un bruit métallique contre la pierre de la mystérieuse table attira leur attention : c'était un parchemin. Octoboy s'en empara, dévissa le capuchon puis le lut.

"Votre vie est en jeu. Venez à bout de ces avatars aguerris. Cette épreuve ne se fera pas en moins de deux... Bienvenus dans l'Arène aux 1000 ennemis !"

Tous échangèrent des regards allant de l'inquiétude à la panique. Jusqu'ici, ils avaient dû combattre des ennemis, mais tout était contrôlé. Mais cette fois-ci, en plus d'avoir leur vie en jeu, ils seraient à 1000 contre 18 de surcroît. Ils n'avaient aucune idée du type d'ennemis qui les attendrait dans l'arène, ni leur force, leur vitesse. Tout ce dont ils étaient sûrs, c'était qu'ils allaient devoir faire preuve de coordination et de concentration, mais surtout, de prudence. Le moindre faux pas, la moindre erreur, pouvaient mettre en danger la totalité du Bataillon. Ils allaient devoir travailler main dans la main, et ne faire qu'un pour venir à bout de ces ennemis. 

Ils entamèrent leur descente vers une mort imminente. Il faisait totalement noir, alors quelques uns avaient sorti leur téléphone pour fournir une source de lumière très sommaire. A mesure qu'ils s'engouffraient  dans le boyau sinueux, la température se rafraîchissait grandement, à tel point que le Bataillon tout entier commençait à grelotter. L'ambiance devenait de plus en plus pesante et cela se ressentait.

Ils débouchèrent dans une salle totalement obscure. Une sorte de halo, d'aura bleutée planait. Evil eut un mouvement mécanique de recul. Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il vivait : il était certain d'être déjà venu ici, mais il n'avait aucun moyen de s'en souvenir. La salle était immense, et les membres du Bataillon pouvaient distinguer des formes qui ressemblaient à d'immense colonnes. La salle avait des dimensions qui dépassaient l'entendement : on l'aurait crue bâtie par de quelconques Titans divins. Ils semblaient si infiniment minuscules dans cet endroit. Ils ne pouvaient pas dire si c'était l'arène artificielle qui avait agrandi les lieux comme l'usine de Chromabay ou si ce lieu était réellement de cette taille d'origine, mais cela forçait le respect et les intimidait également. 

"J'adore ce mysticisme et cette ambiance divine d'un autre temps ! (Boréal)

- Moi, personnellement, j'aime pas du tout ! Nous allons mourir au trou du cul du monde et personne n'en saura rien. (Léo Paul)

- Cet endroit ressemble grandement à une salle du trône ! (Boréal)

- Je dirais plus un tombeau, ou un mausolée. (Myri)

- Tu veux dire notre tombeau ou mausolée... (Wunder)

- Non, vraiment, ces colonnes, je pense qu'au fond de la salle se trouve un trône, j'en mettrais ma main à couper ! (Boréal)

- Tu as l'air d'apprécier l'histoire ! (Maca)

- Je travaille actuellement sur une machine pour voyager dans le temps ! (Boréal) 

- C'est un rêve fou qu'aucun mortel ne peut toucher du doigt, Bo. (Maca)

- Je le sais, mais qu'est-ce que je ne donnerais pas pour vivre ne serait-ce qu'une journée à l'époque où cette salle était pleine de vie !!! (Bo)

- C'est quel projet, celui-là ? (Mimi)

- Le Projet Octarine ! (Bo)

- Ah, alors c'était ça ton projet top secret ? Laisse-moi te le dire : tu es officiellement timbré, Bo ! (Mimi)

- Venant de la fille qui a tout fait pété pour pouvoir changer d'apparence, ça me flatte ! (Bo)

- Chhhhht. Regardez, l'aura bleue s'est mise en mouvement ! (Evil)"

EvilSquid n'eut pas le temps d'ajouter quoique ce soit, l'aura bleue se mua en une lumière vive et le Bataillon découvrit avec horreur que la première vague d'ennemis était déjà dans la salle. Tapis dans la pénombre, les attendant bien tranquillement, ils étaient prêts à leur tomber dessus...