Aimer c'est tout donner [Kimzil - Univers Alternatif]

Différent

Je tape du pieds, les bras croisés. Dix fois que je l'appelle et qu'il me répond qu'il arrive. Il me gonfle, sérieux ! Mes' me lance un faible sourire et je décide d'aller chercher mon frère dans sa chambre. Quand j'arrive, il s'est enfermé. Ma gorge se serre. Il sait que je déteste ça. Je toque, doucement.

Toni : Boo ? Tout va bien ?

Josh : Ouais. Je... je vous rejoint.

Toni : Je ne redescends pas sans toi, Boo !

La porte s'ouvre et mon frère apparaît sous mes yeux. Il a les yeux rouges, mais je ne pose aucune question. Surtout quand je vois ses yeux encore humides, signe qu'il a pleuré. Il va se braquer si je pose des questions tout de suite, alors je préfère attendre.

Quand on arrive dans la cuisine, il s'installe à sa place habituelle alors que je reprends la mienne. Les yeux baissés vers son assiette, je sais qu'il tente de cacher ses larmes à Mesut. Le germano-turc me lance un regard et je hausse les épaules.

Mesut : Bah alors, Boo ? Tu fais la tête ?

Il tend le bras pour passer sa main dans les cheveux de mon petit frère, mais celui-ci le repousse violemment. Je claque ma langue contre mon palet, mais Josh ne semble pas en tenir compte, ses prunelles assombris par la colère fixant mon meilleur ami. C'est quoi encore, ces conneries ?

Josh : J'ai parlé en cours. Pour un exercice que Monsieur Ozil nous avait donné à faire. C'est pour ça que j'ai pris deux heures de colle. Parce que j'ai osé parler du cours avec mon voisin de classe.

Je lance un regard vers mon meilleur ami qui fronce les sourcils.

Mesut : Du cours ? Non, Boo, ne mens pas ! Tu ne parlais pas du cours.

Josh : Bien sûr que si !

Toni : Josh, assez ! 

Josh : Mais...

Toni : Si Mesut t'a mis deux heures de colle, c'est que tu ne parlais pas du cours alors arrêtes !

Je hoche la tête et me lève.

Toni : Boo, rassieds-toi !

Josh : Va te faire foutre !

Il se lève et attrape fermement mon poignet quand je commence à m'en aller. Ses doigts s'enfoncent dans ma peau et je grimace.

Toni : J'ai dit rassieds toi !

Et la réalité me frappe. Il ressemble bien plus à notre père qu'il ne le pense. Ses mimiques, son physique, son ton dur quand il veut me faire obéir. Sa force.

Mesut : Toni, mec, lâches le. Tu lui fais mal.

Toni : Il s'assoit.

Mesut : Toni, lâches le !

Le turc se lève, près à intervenir si mon frère ne desserre pas ses doigts. Quand il le fait, je lui obéis et me rassois. Je commence à tourner ma fourchette dans mon repas, silencieusement. Mon frère n'a jamais été violent. Jamais. Jusqu'à ce soir. Je suis en train de le rendre différent avec mon comportement.