Chapitre 25 : R.U.N

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La voix de Danse déchira le silence.

Carmen fixa son propre visage, bouche-bée.

Quoi ? Pourquoi ?

Sa tête se mit à tourner.

Les invités se retournèrent vers elle, alternant des regards confus entre Danse et la jeune femme.

Elle entendit Nick l'insulter de loin.

Comme si sa tête était dans du coton, elle regarda à droite, puis à gauche, sans comprendre.

...

Quoi ?

Rupert s'éloigna lentement d'elle, abasourdi.

Danse continua de hurler des choses horribles.

L'oreillette crachota.

Elle eut l'impression que son estomac était tombé à ses pieds. À deux doigts de perdre l'équilibre, elle s'appuya contre la table.

Elle secoua la tête, esquissa un sourire nerveux.

- C'est faux ! murmura-t-elle en reculant d'un pas.

La véhémence de Danse redoubla d'intensité. À mesure qu'il parlait, les gens commençaient à la regarder avec des yeux cruels, avec un certain dégoût.

Comment était-ce possible qu'il...?

Reprend-toi. Reprend-toi. Reprend-toi.

Elle n'entendait rien d'autre que le bruit de sa propre respiration.

Carmen ne comprenait pas.

Les humains sont des animaux, au commencement, et les animaux ont souvent recourt à un cadeau que la Nature leur a fait, qu'on appelle l'instinct. Tout particulièrement lorsqu'ils sont en danger. En l'occurrence, celui de Carmen lui disait de sortir d'ici tout de suite.

Comme dans un rêve, elle traversa la salle en piétinant le verre brisé. Elle garda les yeux rivés vers l'arche du grand couloir, le cœur battant à tout rompre.

Sors.

Dans l'encadrement, trois hommes en noir firent office d'obstacles, bras croisés. Leur yeux se posèrent sur elle, imposants comme des montagnes. L'un d'eux sourit. Elle le reconnu et recula lentement, le dos rond, comme un chat en danger.  Elle lui avait cassé le nez, à celui-là.

Des flashes douloureux fusèrent dans son esprit. Elle les ignora en faisant volte-face.

Sors.

Les invités s'écartaient avec de grands yeux. Danse s'était tut. Il souriait.

Elle était au 22 ème étage. Sa seule chance, c'était un ascenseur. Il y en avait un à chaque bout. Rien de compliqué.

Ses talons claquaient violemment sur le marbre.

Une fois devant le deuxième couloir, un mur d'hommes se dressa à nouveau.

L'un d'eux, c'était Smith.

Ils se regardèrent tous deux pendant une longue seconde. Il la regardait avec un air de dédain qui lui donna envie de vomir.

Elle se retourna à nouveau, étudiant ses options, perdue dans une confusion qu'elle n'avait jamais vécue auparavant. À chaque recoin qu'elle regardait, un bourgeois la regardait comme un monstre. À chaque sortie qu'elle envisageait, on se dressait contre elle.

M. SmithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant