Chapitre 22

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Couchée sur mon lit, je m'arrêtai de réfléchir un moment. Encore une fois, trop de choses s'étaient passées, dépassant mes capacités à prendre sur moi, cependant j'empêchais des larmes de couler malgré l'envie. J'allais presque m'endormir quand j'entendis du bruit dans le calme ambiant de dehors, alors que ma fenêtre était encore entrouverte du matin. Je ne m'en formalisai tout d'abord pas, cela pouvant être un passant comme un autre, mais les bruits continuèrent plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'un jappement se fit entendre. Intriguée mais sachant à quoi m'attendre, je me dirigeai naturellement vers la fenêtre, qui donnait sur la rue. En bas de ma chambre, levant la tête, le loup crème lança un nouveau jappement.

— Qu'est-ce qui tu fais là... Dans cet état ?

Sa réponse retentit étrangement dans ma tête, comme habituellement lorsqu'il utilisait son transfert de pensée, encore un peu déroutant.

"Viens avec moi."

Je n'avais pas vraiment envie de sortir mais le voir si plein d'entrain, langue sortie, tournant en rond face à ma fenêtre, me décidai à le rejoindre, et j'avais de plus besoin de me changer les idées.

— J'arrive...

Je le vis acquiescer d'un signe de tête, puis je refermai ma fenêtre. Je ne pris pas la peine de prendre d'affaires, et je laissai même mon portable sur mon lit, tant pis si on voulait me contacter et si Anna voulait m'appeler. Elle l'avait bien cherché, après tout, à me dicter ma conduite, passait encore lorsqu'il était question de chasse, mais quant à savoir qui côtoyer, je n'en avais pas besoin.

Descendant les escaliers, je me rendis compte que mon père n'était pas encore rentré, ce qui était normal puisqu'il était encore tôt, et je me demandai s'il était utile de changer le mot sur la table. Haussant les épaules, je décidai de laisser l'actuel et sortis.

"Tu ne mets rien sur toi ?"

Le loup me regardait de la tête au pied. Effectivement, je n'avais pas remis de veste, et à vrai dire, je m'en fichais totalement, peu importe ce que penseraient les gens. Je refermai à nouveau la porte à clé et Elyss, après avoir attendu que j'eus fini, se mit en marche. Je suivi le loup silencieusement pendant plusieurs minutes, avant qu'il ne me dise :

"Je ne vais pas te demander ce qu'il s'est passé, je m'en doute..."

— J'ai encore perdu le contrôle de moi-même.

J'avais coupé net sa phrase pour prendre la parole, ressentant soudain le besoin de parler à quelqu'un. Et puisqu'en ce moment, il m'avait vue dans pas mal d'états différents, un de plus, un de moins, ça n'allait rien changer.

— Je ne voulais faire de mal à personne, mais mon esprit pensait de lui-même. Et pourtant je m'en suis bien sortie, pendant une petite heure.

Je réfléchis quelques secondes, avant de me dire, surtout pour moi-même :

— C'est peut-être ça qui a tout précipité, je me suis sentie trop invulnérable sans le vouloir, et même si je savais que je devais faire attention. Un simple geste a suffi à faire ressortir mes envies que j'avais réussi à enfouir, depuis un moment. Mais elles ont dû avoir le temps de se développer, je ne pense pas avoir été si agressive auparavant.

Mon monologue s'allongeait doucement sans qu'Elyss ne bronche, marchant droit devant lui, tournant à quelques intersections. Mais son oreille tournée vers moi m'indiquait qu'il écoutait. Cela m'avait fait du bien de parler en marchant sans but précis. Après quelques secondes, je fini par souffler :

— Au fait. Excuse-moi de t'avoir sauté dessus.

Elyss s'arrêta et tourna sa tête vers moi.

"Ce n'est pas grave, je commence à avoir l'habitude, en vérité. "

Vampire Hunters (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant