Chapitre 43

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J'avais toujours eu l'habitude et toujours préféré, même ces derniers mois, vivre un peu dans l'obscurité, et jamais je n'aurais pensé un jour être si heureuse de revoir la lumière du soleil. Certes, il allait se coucher dans très peu de temps, et le ciel était déjà en train de virer à un bleu plus foncé, mais la vision de l'extérieur me fit un bien fou. Un vent doux, et sûrement froid, soufflait, faisant voleter mes cheveux pleins de poussière et d'un peu de sang. Je me sentais d'ailleurs sale, et il me tardait de rentrer prendre une bonne douche chaude, et embrasser mon père qui me manquait énormément.

A côté de moi, Elyss regardait au dehors, lui aussi, puis il se tourna vers moi et me lança :

— Il faut qu'on y aille, on va bientôt s'apercevoir que tu n'es plus là, si ça n'est pas déjà fait. Viens, on va longer le mur, il y a quelques gardes en haut, alors ça vaut mieux, puis nous passerons par la forêt.

Je hochai la tête, et il me prit une nouvelle fois la main sans que je n'aie rien demandé puis m'entraîna le long des murs de pierres qui renfermaient les grottes et qui formaient une petite montagne tout de même imposante. Curieuse, une question se forma dans mon esprit.

— Vous vivez vraiment là-dedans ?

Il laissa échapper un rire sarcastique :

— Non, bien-sûr que non, tu as juste eu la chance de passer par l'entrée des visiteurs, même s'ils en reviennent rarement, et en très mauvais état. Non, nous avons une autre entrée bien plus présentable de l'autre côté, je me demande si tu la verras un jour, mais je ne l'espère pas. Par ici.

Je me demandais encore pourquoi il s'obstinait à me donner des indications sur les directions puisque de tout évidence, il ne me lâchait plus, alors je ne pouvais pas aller autre part. Il tourna et s'enfonça dans les bois bordant la montagne.

Je commençais à peiner pour marcher, j'avais beau être vampire, je n'étais pas très endurante et leurs expériences m'avaient tout de même affaiblie, alors ça devenait compliqué d'avancer, surtout sur ce terrain parsemé de racines, de ronces, de branches, et je gardais seulement le moral en pensant que je rentrerais bientôt. Elyss s'aperçu de mes difficultés, il s'arrêta l'espace de deux secondes, me regarda profondément puis souffla :

— Désolé si ça ne te plaît pas, mais ça te reposera, tu m'as l'air au bout de toi-même.

Puis il s'approcha, me prit dans ses bras, l'un dans mon dos, l'autre soutenant mes jambes, surprise je lâchai :

— Qu'est-ce ce que tu fais, repose-moi !

Il me lança un sourire taquin, à ranger dans la catégorie agaçant aussi.

— Ne fais pas la difficile, ça ne t'a pas dérangée la première fois. Ou alors est-ce parce que tu me préfères sous ma forme de loup ?

J'ouvris la bouche pour protester mais il m'interrompit :

— Chut, profite du voyage.

Il s'assura qu'il me tenait bien, et reprit sa route en accélérant sans prévenir. Je m'accrochai à son cou, y plongeant mon visage, ce qui me valut d'être assaillie de son odeur, celle qui m'avait déjà donnée plus d'une fois envie de planter mes dents dans sa peau, envie qui commençait à monter, d'ailleurs. J'ignorais comment il s'en était aperçu, mais Elyss l'avais aussi remarqué et il me prévint dans un petit rire :

— Ça n'est pas le moment d'essayer de me manger, plus tard si tu veux, mais ne prenons pas de risques pour le moment.

Le simple son de sa voix arriva à me faire refouler cette envie pourtant d'habitude incontrôlée, et je réussi à garder le visage là où je l'avais laissé, c'est-à-dire entre sa clavicule et son cou. Mal à l'aise dans cette situation, je me forçai à songer à autre chose mais mes pensées revenaient sans cesse à ma position actuelle. Après quelques minutes qui semblèrent infiniment plus longues, je sentis Elyss ralentir puis il me prévint avant de me reposer à terre en disant :

Vampire Hunters (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant