J'entendis les feuilles des buissons derrière nous bouger et craquer de manière bien plus audible qu'il y a quelques minutes, et ça ne pouvait plus être de simples rongeurs qui passaient par là, c'était beaucoup plus gros que cela. Revenue enfin à moi après un état d'égarement que j'avais très bien ressenti, je repoussai Elyss de manière assez violente, même si j'eus l'impression qu'il l'avait senti venir, et me levai en un éclair.
Des personnes sortaient du bosquet, ils étaient sept et avaient des visages inexpressifs, mais qui laissaient transparaître une certaine impatience, plusieurs d'entre eux lâchèrent même un sourire en m'observant. Sur leurs talons, je vis aussi apparaître deux loups aussi grands qu'Elyss lorsqu'il se transformait. L'un d'eux était brun et montrait les dents et l'autre était d'un noir profond, plus que le pelage d'Ephyr, et avec des yeux d'un gris froid. Tout ce petit monde nous encercla, Elyss et moi, et il ne faisait absolument aucun doute qu'ils ne venaient pas pour prendre un café, ils étaient même carrément hostiles. Par instinct plus que de raison, je me rapprochai d'Elyss qui s'était levé à ma suite et se tenait debout à côté de moi. Il ne disait rien, me regardait simplement de ses yeux bleus, à présent sans aucune expression, et à vrai dire, c'était ce qui me perturbait le plus, puis je le vis tourner la tête vers les inconnus. J'étais dans l'incompréhension la plus totale, perdue entre ces inconnus qui m'effrayaient, et Elyss qui avait changé et n'était plus celui que j'avais eu face à moi il y a à peine trois minutes.
Je montrai les dents instinctivement dans un réflexe de défense en direction de ces gens qui me faisaient me sentir mal, et qui ne se départissaient pas de leurs airs renfrognés ou souriant sombrement. J'entendis même une fille, à peine plus vieille que moi, sans doute, à ma droite, clamer :
— Et bien, Elyss, c'est vrai qu'elle est jolie, mais elle a de drôle de manières. Sortir les canines devant des inconnus, ça n'est pas très poli.
Je la détaillai du regard. Une fille aux cheveux noir de jais, habillée plutôt léger pour un hiver comme celui-ci, et aux yeux dorés mauvais. Elle dégageait une aura malsaine, peut-être plus encore que toutes ces personnes autour, je ne l'aimais déjà pas. Un homme plus à ma gauche pris alors la parole, sans relever la remarque de sa camarade, il s'adressa à moi :
— Je te pris de nous suivre sans essayer de résister ou t'enfuir, tu n'as aucune chance face à nous tous.
Comme si cela avait déclenché chez moi un signal quelconque, je dégainai l'arme que je gardais toujours à ma taille et la pointai tour à tour sur plusieurs des hostiles personnes autour de moi.
— Fais ce qu'il te dit, Lana, ça vaut bien mieux que d'essayer de partir.
Je me figeai, avant de tourner la tête vers Elyss. Il s'était écarté de quelque pas de moi.
— Qu'est-ce ....
Il détourna les yeux, évitant mon regard, et l'homme qui avait parlé avant soupira.
— Ça aurait pu être moins compliqué, autant pour toi que pour nous.
Réagissant à cette phrase, deux autres hommes s'approchèrent et tentèrent de me bloquer. Je tirai dans leur direction avec mon pistolet, que je serrais aussi fort que possible, mais s'ils furent touchés, ils n'en montrèrent aucun signe. Au même instant je sentis une présence derrière moi, et ma première pensée fut qu'Elyss avait enfin décidé de m'aider, bien que je sache au fond de moi qu'il n'en était rien, et ce fut avec déception que je remarquai que ça n'était en fait que le loup brun qui s'avançait vers moi. Le visant, je tirai deux ou trois balles qui firent mouche sur son épaule et firent gicler quelques gouttes de sang faisant rougir la neige autour, mais qui ne le dissuadèrent pas de continuer à avancer. Soudain, l'animal se cabra et donna un coup de ses pattes sur moi, je ne pus me préparer à cela et je fus déséquilibrée, ce qui me fit tomber en arrière.
VOUS LISEZ
Vampire Hunters (Tome 1)
VampirePresque totalement recluse chez elle de sa propre initiative, Lana est une jeune fille de dix-sept ans qui n'arrive plus à s'accepter. Effrayée par sa propre personne, elle se refuse peu à peu à même exister. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne enfin lu...