Le reste de la journée après le passage des trois visiteurs sembla s'éterniser. J'avais essayé de garder un rythme de sommeil plus ou moins stable, mais l'absence de la lumière du jour m'empêchait de me situer précisément, alors ce soir-là, je ne m'endormis que lorsque je ne pus plus rester éveillée, je n'arrivais de toute manière pas à m'endormir avant ça. Le lendemain, en me réveillant, je n'eus pas vraiment l'impression de m'être reposée, mais je commençais à en avoir l'habitude, bien que la fatigue commençait vraiment à se faire ressentir, tout autant que l'humidité des grottes qui était en partie responsable de mes insomnies.
Je ne m'attendais à voir personne pour la journée étant donnée l'absence prévue d'Aézanéra, et d'ailleurs, il n'y avait vraiment pas grand monde dans les couloirs entourant ma cellule depuis un moment déjà, même si je m'en fichais un peu, être seule me faisait constater des choses plus inutiles les unes que les autres. Cependant, quelqu'un se présenta à la porte en ce que je pensais être la fin d'après-midi. A ma grande surprise par rapport à ce qui avait été échangé la veille, c'était Elyss qui se tenait face à moi, sous le regard un peu dur du garde. Ce dernier ne savait visiblement pas s'il avait le droit de laisser Elyss me parler, contrairement aux autres gens auxquels il demandait de s'écarter. Je lui lançai aussi désagréablement que possible :
— Je croyais que toi non plus ça ne te plaisait pas de me voir, qu'est-ce que tu fais là ?
— Oh, on se calme, je viens voir comment tu te portes.
S'il avait toujours un visage inexpressif, sa voix n'était plus aussi sèche que la veille. Je ne le quittais pas des yeux, lui offrant toujours et encore mon expression la plus froide possible.
— Depuis quand tu t'inquiètes pour moi ?
Elyss laissa échapper un petit rire.
— Tu arrives encore à me râler dessus donc oui, tu vas plutôt bien, merci, j'ai ma réponse.
— Va-t-en, tu n'as rien à faire ici.
— Eh, tu sais, si tu t'en sors aussi bien, c'est principalement parce que j'ai demandé à ce qu'on s'occupe mieux de toi que des autres vampires qui se retrouvent ici, et tu n'as pas idée dans quel état ils sont.
— Je n'ai pas besoin que tu te préoccupes de moi, tu en as assez fais ! Ça t'a amusé de me voir pendant tout ce temps ... Prendre sur moi pour essayer de t'apprécier et ce malgré Ethan et Anna qui m'avaient pourtant prévenue ? Non, moi j'ai choisi de te faire confiance, parce que je pensais que tu n'avais pas un mauvais fond contrairement à ce qu'ils me disaient. Finalement j'ai eu tort, j'aurais dû les écouter depuis le début, ça m'aurait évité de me retrouver dans cette situation !
Pendant que je débitais tout ce que j'avais sur le cœur, Le visage d'Elyss devint plus dur. Plus rien ne sortit de sa bouche il resta quelques secondes, planté là, puis se retourna et repartit sans rien ajouter. Je détournai le regard, les larmes me montant aux yeux sans raison alors que je pensais avoir épuisé mes réserves, et ce fut avec difficulté que je les retins pour qu'elles ne tombent pas. Alors que je pensais le loup parti, je l'entendis dire :
— Excuse-moi, je n'ai pas eu le choix.
J'allais répondre, mais je n'en eus pas le temps puisque sa réplique fut aussitôt suivie d'un très court bruit de course, d'un hoquet de stupeur, puis d'un bruit sourd qui en précéda un autre. Interpellée je tournai la tête vers l'origine du bruit et découvrit Elyss, toujours là, se tenant le poing droit de son autre main et lâchant avec une grimace :
— Mince, je n'aurais pas pensé que ça faisait si mal que ça.
Il se baissa ensuite et prit le petit trousseau de clés qui pendait à la ceinture du garde à présent étendu à terre, puis s'approcha rapidement de la porte de ma cage. Il me lança un regard d'où une certaine lueur y était présente, puis entreprit de déverrouiller la grille et une fois ceci fait s'approcha de moi et me dit :
VOUS LISEZ
Vampire Hunters (Tome 1)
VampirosPresque totalement recluse chez elle de sa propre initiative, Lana est une jeune fille de dix-sept ans qui n'arrive plus à s'accepter. Effrayée par sa propre personne, elle se refuse peu à peu à même exister. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne enfin lu...