Chapitre 34

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Nous nous retrouvâmes tous les deux, Elyss et moi, un peu plus tard, sur le sentier que nous avions suivi la première fois, en direction du campement de la meute. Il avait choisi de garder sa forme humaine pour ne pas offenser nos hôtes, ni les alerter, et nous cheminions donc ensemble dans un quasi silence, quelques oiseaux brisant le calme doux de la forêt. Avant de partir, nous avions prévenus nos amis de notre sortie, et ils avaient été d'accord pour que l'on y aille. Même si Ethan n'avait pas vraiment donné son avis, il n'avait pas non plus protesté, n'adressant plus du tout la parole et n'accordant pas un seul regard à Elyss. Sur le chemin, celui-ci m'indiquait de temps en temps lorsqu'il fallait changer de direction, il ne disait pas vraiment autre chose, mais il abordait un visage très calme et neutre, qui me rassura un peu. Je stressais un peu, ne sachant pas vraiment comment on allait m'accueillir là-bas, et si c'était réellement une bonne idée.

— Dis, Elyss ...

— Oui ?

— Tu crois que ça ira vraiment si je suis là ? Ils ne vont pas vouloir me chasser de leur territoire ?

— Pour te répondre franchement, je ne sais pas. Mais je pense qu'ils seront prêts à nous écouter même s'ils seront sur le qui-vive.

Il quitta les arbres du regard pour le poser sur moi et je fis de même, puis il continua :

— De toute façon je ne leur laisserais pas le temps de nous faire du mal, au moindre problème, on s'en va.

Il me sourit puis observa de nouveau où nous allions, tandis que je tentai de mémoriser autant que possible le chemin. Mais pour moi, chaque arbre se ressemblait alors je ne pouvais me fier qu'à cet idiot de loup pour rentrer une fois avoir fini que nous voulions faire. Il ne fallut plus attendre longtemps avant qu'Elyss ralentisse et me demande :

— Reste autant que possible près de moi, ne t'éloigne pas.

— Mais je ...

— Je sais, que tu peux te défendre, mais dans la mesure du possible, ne fait rien, répond seulement aux questions si l'on t'en pose.

Il m'avait coupé en me lançant son sourire agaçant, qu'il semblait maitriser, ces derniers temps. J'acquiesçai finalement sans mot dire et tâtai ma hanche où se trouvait un de mes pistolets, lequel je n'espérais ne pas avoir à me servir. Je restai immobile quelques secondes, soufflai un bon coup puis rejoignis Elyss, restant légèrement en arrière sans m'éloigner comme il me l'avait demandé. Face à nous se trouva bientôt un loup brun-gris au museau noir, plutôt imposant qui nous avait apparemment senti arriver puisqu'il était sur ses gardes. Il s'adressa à nous dans notre tête.

"Que faites-vous ici, toi et ... elle ?"

Elyss ne laissa rien paraître et répliqua seulement :

— Je vois qu'Ephyr a déjà fait circuler la nouvelle, je n'en attendais pas moins de lui. J'imagine que Haros est au courant aussi, j'aimerais aller lui parler si tu le permets.

L'animal fit silence, faisant mine de réfléchir, puis nous demanda de l'attendre, traversant la barrière de branchage derrière lui. Nous attendîmes sagement qu'il revienne, quelques minutes plus tard, accompagné du loup crème rayé qui accompagnait Ephyr la veille.

"Vous connaissez déjà Alky, il vous amènera à notre Alpha. Tout le monde se méfie de toi, à présent, Elyss, alors ne tentez rien, vous le regretteriez."

— Merci, bien entendu, cela va de soi.

"Suivez-moi."

Alky se retourna en balançant la queue pour nous inciter à le suivre, ce que nous n'hésitâmes pas à faire, malgré quelques réticences que je réussis à contenir. Derrière Elyss je franchis la palissade de branchages particulièrement serrés, et le campement de la meute apparut devant mes yeux. C'était une espèce de petit village fait de maisons en pierre et en bois assez traditionnel de la montagne, mais aussi de grottes qui s'ouvraient dans celles-ci, les entrées recouvertes de lierre. Ici et là autant de loups que de personnes à l'apparence humaine interrompaient leurs habitudes pour nous regarder passer avec curiosité ou avec agressivité. Nous traversâmes ainsi le camp pour arriver au niveau d'une cabane en bois qui ressemblait un peu au chalet où on logeait mais en bien plus petit. Alky nous demanda d'attendre et pénétra à l'intérieur par la porte qu'il avait ouverte en se hissant sur ses pattes arrières et en tirant sur la poignée d'un antérieur. Il ne fallut pas longtemps avant qu'il n'en ressorte et nous dise :

Vampire Hunters (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant