Chapitre 16

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— Alors, remise ?

— Oui, je n'ai pas l'habitude de bouger autant, c'est tout. Puis toutes ces sorties, ces gens... ça me perturbe un peu, je dois l'avouer.

Ethan était assis à côté de moi, qui étais couchée sur le dos, dans mon lit. Il me regarda du dessus, avant de faire le tour du regard de ma chambre quasi vide.

— Ce devait être plutôt ennuyant, avant.

— Parfois, oui, mais je m'occupais avec mes pensées, la plupart du temps, en plus de mes dessins.

— A quoi peut bien penser une personne qui ne sort jamais ?

Sa voix ne portait aucune critique, juste une question mue par la curiosité.

—Pour la majorité, au sens de la vie, surtout quand on pense être dangereux pour le reste du monde.

— Au point de se reclure là-dedans ?

Je hochai la tête.

— Tu ne m'as jamais vue avant, c'est normal que tu ne comprennes pas.

— Justement, j'aimerais comprendre ce que tu pouvais ressentir à ce moment-là.

— Pas besoin, ça a changé à présent, grâce à Anna.

Il me sourit, et je lui tendis un bras pour qu'il m'aide à me redresser. Il m'empoigna et me rapprocha de lui, avant de passer ses bras autour de moi pour me retenir. Je tentai de le repousser, mais il tint bon.

— Lâche-moi Ethan.

— Non.

— Mais pourquoi ?

— Parce que sinon, j'ai l'impression que tu vas partir loin.

Cette phrase me parut totalement incompréhensible, et je ne manquai pas de le lui dire :

— Arrête de raconter n'importe quoi !

— Mais c'est la vérité. Il n'y a pas longtemps, tu étais ici, sans jamais sortir. Peu après, tu te mets à fréquenter une école, tu te fais des amis, tu en viens à pactiser avec un loup. Et hier, tu te battais comme un chef face à un vampire récalcitrant. Qui sait où tu pourrais filer et ce que tu pourrais faire ensuite ?

— Je reconnais avoir avancé, et c'est bien gentil, mais tout ça ne s'est pas fait sans mal. Ah, et je n'ai pas pactisé avec Elyss, j'entretiens juste des relations plus ou moins neutres avec lui.

Son visage se crispa, n'ayant pas eu l'air d'avoir aimé ma repartie, et ça se confirma lorsqu'il desserra son étreinte et continua :

— C'est tout ce dont tu as retenu de ce que j'ai dit ? La partie avec ce loup ?

— Je n'ai pas démenti le reste parce qu'il n'y en avait pas besoin, c'est tout, ne vas pas y comprendre ce qui n'a pas été dit.

La conversation commençait à tourner vers des terres bien trop hostiles et je préférai y mettre un terme au plus vite, lui lançant un regard moqueur.

— Tu serais... Jaloux ?

Il resserra de nouveau ses bras, m'étouffant à moitié.

— Qui ne le serait pas.

Ma réponse fut directe, il n'y avait pas de quoi être jaloux d'Elyss, qui était collant mais qui avait le caractère le plus énervant qui puisse exister.

— Rassuré ? Tu me lâches, maintenant ?

Une fois sortie de ses bras, je me levai et lui fis remarquer qu'à la base, il était venu pour les cours que j'avais loupés. Mais apparemment, c'était juste un prétexte pour me voir. Sauf que moi, j'avais besoin de penser à autre chose qu'à ma vie, et une fois posés sur mon bureau, nous nous mîmes à nos maths et autres langues étrangères. Le temps passa vite, ce qui était rare lorsque l'on travaillait, et quand dix heures du soir s'afficha sur mon horloge toute nouvelle de la semaine dernière, cadeau de Anna qui aime la ponctualité, Ethan commença à s'affoler.

Vampire Hunters (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant