Prologue

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     La route est si vide, aucune voiture ne l'encombre. L'air frais est si agréable, la nuit. En dehors de mes phares, rien n'éclaire les alentours, ; pas même la lune, manquante dans ce ciel sans nuage. Je suis seul, sur cette route infinie, bordée d'immeubles. Et... Oh, je ne suis plus seul, apparemment. Une voiture de police roule derrière moi, à vive allure. Sa sirène résonne horriblement fort dans mon casque. Je me gare sur le trottoir et coupe le contact. Une portière claque, une lampe puissante à la lumière blanche m'éclaire, et l'agent de police vient à ma rencontre.
Papiers du véhicule, permis de conduire.
Oui, m... monsieur."
Pendant que je sors les documents demandés, il retourne vers sa voiture. Quelques secondes plus tard, il réapparaît, un objet rectangulaire à la main.
Souffle là-dedans.
Pourquoi ?
Souffle, c'est tout.
Mais... Pourquoi ?
Tu vas souffler, où tu préfères que je t'embarque immédiatement ?
Je soupire, exaspéré, et souffle dans l'éthylotest. Le policier fronce les sourcils, les yeux plissés, et m'enjoins à continuer de souffler. Me faisant signe d'arrêter, il jette un œil à la valeur affichée sur l'écran de l'éthylotest et ouvre grand les yeux. Dois-je comprendre que je suis foutu ?
Bon, c'est vrai que j'ai peut-être bu deux, deux ou trois verres, mais...
0.73 grammes par litre d'air expiré, donc... A peu près le double par litre de sang... Eh bah... Bon aller, descend de là.
Pourquoi ?
Descend, ou c'est moi qui vais te faire descendre !
Je fais ce qu'il me demande, mais mon oreille interne ne me confère plus assez d'équilibre pour que je reste debout. L'officier me relève durement et me plaque fermement contre le capot de sa voiture pour me passer les menottes.
Tout ce que tu diras pourra être retenu contre toi, blablabla... Et mon petit doigt me dit que tu connais la fin de la phrase. Aller, monte, t'as gagné une nuit en cellule de dégrisement, mon pote...

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