Demoiselles

CHAPITRE 2 | Le Haras du Lac.

"Tu as fini tes valises mon coeur ? Demanda ma mère en rentrant dans ma chambre et en s'installant sur mon lit.

- Oui, je pense n'avoir rien oublié. Dans le pire des cas, ce n'est qu'un essai. Et papa pourra toujours venir me voir dans le mois...

- C'est vrai. Mais c'est à deux heures de route, si tu as besoin de quelque chose tu prends le train sans problème."

J'acquiesce, voyant ma mère au bord des larmes je la rejoins sur le lit et la prend dans mes bras.

"Je suis tellement désolée, je m'en veux affreusement de te faire vivre tout ça...c'est de la faute de ton père et moi si tu as du renoncer aux concours et on le regrette sincèrement. On sait que Sham va te manquer, mais je suis sûre que chez Louis tu vas encore apprendre beaucoup de choses ! Et tu ne seras pas seule... Il y a pleins de cavaliers de ton âge là-bas...

- Je vous en veux pas, je sais que ton entreprise est en faillite, vous pouvez pas faire autrement. Mais j'avoue que le coaching de papa va me manquer !" répondis-je en souriant doucement.

Louis avait accepté de me prendre comme cavalière dans ses écuries, on avait convenu que j'y reste pendant les vacances d'été, et qu'à la rentrée scolaire de ma dernière année de lycée, on aviserait.
C'est ainsi qu'une fois mes valises prêtes, une bonne nuit de sommeil passée et un petit déjeuner d'au revoir je pris la route direction la Normandie avec Louis.

C'était seulement la deuxième fois que je me rendais au Haras du Lac, et la première remontait à une éternité. C'est donc comme si je me rendais dans un lieu inconnu, dans le milieu d'une discipline que je ne connaissais pas. J'étais un peu inquiète, allais je donc pouvoir remonter un jour sur des parcours de saut ? Quel genre de chevaux allais je trouver dans cette nouvelle écurie ? Allais je m'adapter à cette nouvelle vie ?

"On accueille des cavaliers de tout âge, mais la grande majorité des élèves sont comme toi, et le dressage est une discipline qui t'apportera beaucoup j'en suis convaincu. Me rassura Louis lorsque je lui fit part de mes inquiétudes

- Merci, tu penses que je pourrais continuer à m'entraîner un peu au saut ?

- J'aimerais te dire que oui, je vais en parler à Lucille, ma femme. Elle gère le centre équestre et si elle à le temps elle pourrait te coacher un peu."

Je laisse planer un silence dont Louis comprend immédiatement le sens :

"On a des chevaux avec un bon niveau en saut au centre équestre, peut-être pas comme tu as l'habitude mais certains ont un bon potentiel. Et Lucille a travaillé avec des cavaliers professionnels autrefois, elle a un excellent niveau. Ne t'en fais pas, on va essayer de trouver un moyen pour que tu continues à t'entraîner."

C'est ainsi que nous arrivâmes au Haras du Lac, l'esprit un peu plus détendu qu'à mon départ.

C'était un joli domaine, qui a vu d'œil me paraissait très grand. La maison dans laquelle Louis m'invita à entrer ressemblait plus à un manoir qu'à un lieu chaleureux mais la décoration intérieure me fit immédiatement changer d'avis.
Le tout était très moderne, le salon dans lequel j'arrivai était éclairé par des grandes fenêtres et une baie vitrée qui donnait sur une terrasse vu sur les prés des chevaux.

Une femme blonde discutait avec un garçon sur le grand canapé en cuir. Ils se levèrent à mon arrivée :

"Et voici la fameuse Lucille et mon fils Édouard !" S'exclama Louis

Lucille m'accueillit en me prenant dans ses bras, un peu surprise par cette familiarité soudaine je ne su quoi répondre lorsque Louis me proposa de boire un coup.