CHAPITRE 23 | Les gens sur qui compter.

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Ce matin sentait la fin de l'été, une semaine était passée depuis la soirée avec Adam. Edouard me parlait peu mais j'étais tellement occupée par Mélusine, mes chevaux et mon stress de l'avenir que je n'y pensais même plus.

Adam était également sorti de ma tête : Demoiselle était mon seul véritable centre d'intérêt mais aussi mon plus gros problème. Nora pouvait débarquer à tout moment pour me demander l'argent de la vente, que je n'avais pas.

Cela me tordait le ventre, je ne parvenais pas à rester concentrée sur les cours de Mélusine. Chaque minute je pensais à Demy et j'imaginais déjà Nora la reprendre sous sa gouverne. J'en faisais régulièrement des cauchemars.

La pire situation de tous les cavaliers semblait s'acharner sur moi ces derniers temps : mes chevaux partaient les uns après les autres. J'étais impuissante.

Edouard vint me voir ce matin-là, il semblait avoir perdu toute animosité :

"Eh Violette...tu veux du café ? Me demanda t-il alors que je prenais mon petit-déjeuner

- Non merci.

- Pourquoi tu as l'air si mal depuis quelques jours ?

- C'est rien.

- Déconnes pas, après plus de deux mois à te supporter tous les jours je commence à te connaître.

- A ton avis ?

- Je serai tenté de dire que c'est Adam qui te tracasse mais je sais aussi que Demoiselle est plus importante que tout pour toi. Alors je pense que c'est elle le fond du problème.

- Exact."

Je répondais brièvement, je craignais de m'effondrer en larme si je parlais trop.

"Ecoute moi, même si je sais que tu ne vas pas le faire. Si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider je le ferai."

Edouard semblait tellement sincère que je fus décontenancée. Je sentais que les larmes me montaient aux yeux mais je me ressaisis.

"Merci."

Je me levais et alla ranger mon déjeuner, que je n'avais même pas terminé.

Alors tandis que je marchais vers les écuries propriétaires, j'entendis une voix agacée :

"...tu te fous de moi ! Pourquoi tu fais le con comme ça ?"

Julia hurlait sur Adam, qui la regardait, impassible, comme à son habitude.

Je me sentis soudain mal à l'aise, même si la jeune fille ne m'avait pas encore vue. Je vis également Anaïs qui s'occupait de son cheval, Arsenic. Elle me lança un vague petit salut que je lui rendis presque tout aussi imperceptiblement.

Julia continuait son monologue tandis qu'Adam levait les yeux au ciel à chaque instant.

J'ouvris délicatement la pote du box de Demoiselle et celle-ci m'accueillit avec un doux hennissement. Elle semblait cependant agacée par les cris. Elle me jetait des regards intrigués et sortait la tête brusquement lorsque Julia recommençait à parler. Je ne connaissais pas la raison de leur dispute mais une chose semblait évidente : leur relation ne tenait qu'à un fil :

"Et ta super amie Violette qui est venue te voir à l'hôpital et qui t'a apporté de magnifiques photos. Sans oublier le fait que tu lui ai confié ta jument pour les concours...pour résumer tu veux coucher avec elle c'est ça ? Ne crois pas un seul instant que je ne suis pas au courant de tout...

- Au courant de quoi ? S'éveilla soudain Adam

- Ah là ça t'intéresse ! Au courant de vos histoires quand vous étiez en poney...

DemoisellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant