CHAPITRE 14 | Mise sur la main.

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Après avoir passé un soirée cavalière la veille au village le plus proche, je me réveillais difficilement mais avec une motivation sans faille : aujourd'hui Demoiselle allait reprendre le travail avec moi.

Louis m'avait prévu un cours particulier à dix heures de dressage, histoire de reprendre sur de bonnes bases.

"Tu aurais pu choisir une tenue plus classe pour ton premier shooting photo avec Demoiselle ! S'exclama Édouard amusé, un appareil photo à la main quand il me vit descendre de ma chambre

- J'ai prévu de travailler les allures, pas de faire un shooting...répondis-je à moitié réveillée.

- Et moi j'ai promis d'aider un ami pour un déménagement mais je voulais trouver une excuse pour m'échapper."

Je levais les yeux au ciel amusée :

"Bon ok, je vais me changer. Fais-moi un café s'il te plaît."

J'optais alors pour une tenue aux couleurs de mes anciens sponsors : pantalon beige et polo noir de chez Horse Pilot, bottes en cuir noir de chez Animo et une Miss Shield noire brillante.

"Ah bah voilà ! Tu es plus jolie dans cette tenue qu'avec ton pantalon décoloré et ton polo dégueulasse..." Me fit remarquer Édouard avec un sourire

J'avalai mon café d'un seul trait et fit signe à Édouard de me suivre voir Demy.

La jument mangeait tranquillement son foin dans son box.

"Salut ma belle" dis-je en ouvrant la porte.

Elle avait l'habitude de ma présence désormais. Depuis sa mise en repos, je la sortais régulièrement en longe et passais du temps à la panser.
Une fois sortie du box à l'aide de son licol en cuir verni noir, je commençais à enlever les poils morts sur sa robe et à la brosser jusqu'à obtenir un pelage brillant et des crins soyeux.
Dès lors que je sortis la selle de sa housse, la jument se braqua et fit un écart. Édouard s'approcha pour la rassurer et je lui fit sentir le cuir et le tapis noir.

Après une dizaine de minutes de désensibilisation, je parvins finalement à sangler Demoiselle après avoir manqué une morsure de peu. Il restait encore du travail...
Le filet était un autre problème, elle craignait qu'on lui touche les oreilles, mais elle accepta le mors sans problème et après avoir branché le collier de chasse il ne restait plus que les protections à poser. Sa blessure étant encore visible et argilée, je mis une gaze avant de poser la bande de travail.

Je soupirais avant de mettre mon casque, le jour J était arrivé, j'étais heureuse et stressée à la fois.

"Respire, ça va bien se passer." Dit Édouard en me prenant par les épaules.

Je le regardai dans les yeux, nous étions proches, très proches. Il s'en rendit compte également et enleva son bras avant de s'éloigner, gêné.

Je pris les rênes de Demoiselle en silence et ressanglai avec quelques difficultés avant de monter sur la jument. Celle-ci redressa les oreilles, étonnée de sentir quelqu'un sur son dos. Je me dirigeai vers la carrière de dressage avec un pas déterminé.
Louis nous attendait sur le bord de la piste et me fit signe de m'approcher de lui :

"Coucou Violette, tu n'as pas eu de problème à l'attache avec Demoiselle ?

- Elle a encore hésité pour la selle et le filet mais sinon ça va.

- Ok, on travaillera sur ça. Pour ce matin, comme elle doit avoir du jus on va bosser tranquillement sur les trois allures pour voir ce que ça donne. Je te laisse détendre en essayant de l'avoir sur la main."

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