CHAPITRE 22 | Fêter la victoire.

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J'étais si surprise de l'arrivée d'Adam que j'en avais oublié mon rendez-vous avec mes amis. Je me promis de leur envoyer un message d'excuse et de leur renvoyer une invitation en soirée plus tard.

Charline accompagnait son fils et me proposa un repas au restaurant le soir même afin de fêter ma médaille d'argent. J'acquiesçais avec plaisir et rejoins Louis pour rentrer au haras et soigner Mont-Blanc.

Mes parents avaient du repartir rapidement après mon tour d'honneur, j'étais attristée par leurs passages furtifs. J'avais très peu de relations avec eux si ce n'est quelques appels et messages exécutés en vitesse. Ils me manquaient, mais je comprenais aussi qu'ils s'en voulaient atrocement d'avoir eu l'obligation de vendre mes chevaux.

"Allez, tout le monde en route !" S'exclama Louis en montant dans le camion.

Je mis une playlist au hasard et admirais le coucher de soleil à l'horizon alors que nous nous engagions sur l'autoroute. Quelques flots pendaient à l'arrière de ma tête, à mes pieds s'étalaient des tas de brosses, des licols et de longes emmêlées dans une couverture de remise de prix. Il s'agissait d'un véritable trajet de concours comme je les aimais tant : la musique, la satisfaction de la victoire, la caméra accrochée sous le rétroviseur me permettant de surveiller Mont-Blanc à l'arrière qui s'affairait à grignoter du foin dans son filet et le soleil qui reflétait sur ma peau.

Je bougeais la tête au rythme de la chanson tandis que Louis me racontait des anecdotes sur ses meilleurs concours :

"...mais comme j'étais le dernier concurrent j'avais encore plus de pression que les autres. Mon cheval de l'époque qui s'appelait alors Bali l'avait senti. Il est entré sur le carré sans qu j'ai aucun contrôle ! J'ai été éliminé d'office. Pour un premier international c'était la catastrophe..."

Il trouvait toujours un sujet sur lequel rebondir et ne cessait de rire en se remémorant ces moments. Il ressemblait peu à son fils physiquement mais son rire était le même et toute la fin du trajet je ne pouvais m'empêcher de penser à Edouard qui était resté au haras. J'avais beaucoup de doutes sur notre relation.

Louis finissait son récit sur ses premiers championnats d'Europe alors que nous arrivions au haras. Le soleil s'était presque couché, je fis descendre Mont-Blanc.

Je lui fis des cataplasmes d'argile pour la nuit sur les membres et le dos et filais me préparer pour mon repas au restaurant.

Edouard me vit de loin et me fis signe :


"Alors, tout s'est bien passé ?

- Super ! Médaille d'argent... M'exclamai-je en brandissant ma coupe

- Ça se fête !

- Carrément...mais ce soir je ne peux pas."

Il était réellement déçu même s'il ne voulait pas le montrer.

"Demain si tu veux...je file me préparer, il faut absolument que je prenne une douche, je sens le poney transpirant !" Dis-je en riant

Je montais dans ma chambre, pris une douche fraîche bien méritée et fis une recherche approfondie d'une tenue de soirée. Je n'avais rien de convaincant pour une soirée avec Charline. En effet, la mère d'Adam ne pouvait pas m'inviter ailleurs que dans un restaurant gastronomique d'un bord de plage et ni mes combinaisons d'été, ni mes pantalons d'équitation ne pouvaient convenir.

Je fus obligée de demander une robe à Lucille. Je me retrouvais à essayer une grande tenue de soirée d'été légère très chic. Je n'avais pas tellement l'habitude de ce genre de vêtements. Les rares fois où j'en portais c'était lors des galas de la fédération ou des soirées de mes sponsors.

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