CHAPITRE 11 | Rencontre dans l'ombre.

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Le samedi soir, nous étions au restaurant avec toute la famille Tousset pour fêter mon nouveau contrat de sponsoring.
Les coupes de champagne s'entrechoquaient tandis que je retrouvai un semblant d'espoir pour ma carrière. Mais il me restait beaucoup de travail, j'allais reprendre quelques concours avec Solista pour ne pas perdre l'habitude et une fois que Demoiselle serait prête, tout irait pour le mieux.

Swazyk m'avait merveilleusement bien accueillie dans les bureaux de sa nouvelle entreprise. Elle ne ressemblait étrangement pas du tout à son frère Léon. Elle était très grande, maigre, blonde aux yeux quasiment transparents. Son accent polonais marquait sa récente venue en France, contrairement à Léon arrivé depuis longtemps sur le territoire. On avait ainsi convenu l'avance de vingt cinq mille euros pour l'achat de Demoiselle, j'en rembourserai douze mille au fur et à mesure et en échange je mettais la marque en avant.

Tout me semblait désormais réalisable et je n'avais qu'une hâte : reprendre le travail de Demoiselle. Il lui restait encore trois semaines de repos, en attendant j'allais progresser avec Solista.

Le dimanche, j'avais accompagné Anaïs à un concours de saut où Lucille ne pouvait pas se rendre. J'avais ainsi coaché sa détente et débriefé son tour. Elle avait fait une faute sur le dixième obstacle mais elle avait réalisé un bon chrono pour son premier tour en amateur 2.

Elle semblait ravie de cette journée, et moi aussi par la même occasion. J'étais heureuse d'avoir fait la connaissance d'une cavalière sympa et qui montait en saut et en complet !

De retour au Haras du Lac, le soleil brillait toujours. Anaïs venait de rentrer chez elle, les écuries étaient silencieuses. Je m'étais assise sur un sac de grain face au box de Demoiselle, à l'intérieur du bâtiment, histoire d'être à l'ombre et de pouvoir actualiser mon compte Instagram sans être gênée par la luminosité du soleil de fin d'après midi.

Un bruit vers l'entrée me fit sursauter. Quelqu'un arrivait. Cette écurie ne comprenait actuellement que trois chevaux et seuls les propriétaires de ces derniers y avaient accès. Anaïs était partie depuis vingt minutes, ça ne pouvait donc pas être elle. Un employé du haras ? María ?

Dans l'entrebâillement de la porte je pu distinguer la grande silhouette élancée d'Adam avec son chariot.

Mon agacement devait se voir à des kilomètres et l'idée que ce mec soit dans la même écurie que moi me déprimait.

"Oh Violette ! Qu'est-ce que tu fous dans le noir ?

- Rien, je me reposais.

- C'est sûr que c'est crevant de s'occuper d'une jument blessée.

- Pour info, j'ai coaché Anaïs toute la journée en concours. Je viens à peine de rentrer."

Adam avait la tête parfaite du fils à maman avec son pantalon beige, même en entraînement, sa stature hautaine et sa (trop) grande confiance en lui. Il était loin d'être bête et malheureusement il le savait. Il s'éloigna jusqu'à la sellerie avec son matériel impeccablement rangé sur le chariot. Il revint quelques minutes plus tard tandis que j'avais repris mon activité de geek sur mon téléphone.

"Au fait, Édouard t'as quitté pour la fille brune ?

- On n'a jamais été ensemble.

- C'est pas ce qui se dit aux écuries.

- Parce que toi maintenant tu écoutes les rumeurs ? Tu te souviens de la fois où t'as été accusé de vol à tort ? Rétorquai-je

- C'est difficile à oublier.

- C'était pourtant qu'une simple rumeur qui a failli te détruire. Alors maintenant si tu pouvais te concentrer sur ta gueule et simplement ta gueule ce serait franchement cool." Dis-je agacée

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