CHAPITRE 5 | Une balade matinale.

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Ce fut une nuit particulièrement agitée et lorsque le soleil illumina ma chambre et me réveilla je fus soulagée.

J'avais été visité par un cortège de rêves étranges et dérangeant que je préférais oublier au plus vite.

Louis et Lucille étaient déjà aux écuries et m'avaient laissé ma part de petit déjeuner dans la cuisine.
J'aperçus Édouard sur la terrasse face à la piscine au téléphone. Il me fit un salut distant auquel je répondis par un sourire rapide.

Je ne perdis pas de temps pour me rendre à l'écurie propriétaire où je trouvais une fille de mon âge en plein nettoyage de cuir au centre de la cour.

"C'est toi la nouvelle cavalière de Demoiselle ?" Me demanda t-elle après avoir appris qu'elle se faisait appeler Anaïs

Je lui expliquai alors ma situation et elle sembla soudain étonnée :

"Mais je suis sûre qu'on s'est déjà croisées quelque part ! Ta tête me rappelle quelque chose j'en suis sûre, même ton nom..
Mais je m'y connais mieux dans le milieu du complet alors je suis pas forcément très au courant de toutes les actus CSO !

- Tu as du me voir en concours non ?"

Anaïs s'arrêta dans le nettoyage de sa bride un instant et me fixa soudain :

"À Deauville ! Voilà c'est là que je t'ai vu ! J'en suis sûre ! Pour l'épreuve Longines !
Je t'avais ensuite croisée dans les écuries que j'avais pu visiter ! Je m'en souviens !"

Je n'avais absolument aucun souvenir de cette scène, mais à vrai dire l'épreuve à 145cm du CSI de Deauville avait été une véritable catastrophe avec Shamrock et j'avais préféré oublier ce concours...

Anaïs remonta sa bride et attaqua le cuir de sa selle. Je rejoignis Demoiselle qui mangeait son foin dans son box. Aujourd'hui j'avais décidé de tenter le diable : une petite sortie en extérieur pour voir ses réactions face à l'inconnu.
J'avais prévu pour ça, un grand arsenal de sécurité pour elle et pour moi.
Contrairement à ce que je craignais elle m'accueillie avec joie et se laissa attraper en licol avant d'être conduite sur l'aire extérieure de pansage.

Anaïs sembla surprise de voir la jument :

"Ouah ! Je ne l'avais jamais vu en dehors de l'obscurité de son box ! Elle est sublime !" S'exclama t'elle

Je pris le temps de panser ma nouvelle jument, pour regarder ses éventuelles particularités. Mais tout semblait en ordre alors je pris la selle de Nora et le reste de son matériel pour en équiper la jument.
Au lieu de se cabrer et de mordre comme je le craignais, Demoiselle dressait ses oreilles en avant et me regardait attentivement ajuster les montants de son filet qui lui était trop petit.

"T'as l'air de bonne humeur aujourd'hui," lui dis-je en flattant son encolure.

Anaïs était rentrée dans le box de sa jument pour la préparer, je m'en approchai :

"Tu veux venir avec moi faire un tour ? Lui proposai-je

- J'aurai bien aimé, mais Lucille m'attend déjà dans la carrière pour travailler les hauteurs avec Arsenic ! On se retrouve toute à l'heure !" me répond t-elle en souriant

Demoiselle m'avait patiemment attendu et se mit à piaffer lorsque je m'approchais. Je la conduisit jusqu'au manège où je mis pied à l'étrier. Après une rapide détente au pas, je pris la direction du chemin de ronde qui faisait le tour de la propriété sur plusieurs kilomètres.
La jument avait les oreilles dressées, le pas lent et calculé. Elle fit un écart au niveau du tuyau d'arrosage où Guillaume remplissait les arrosoirs.

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