Chapitre 17

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***Nadia***

Bientôt 5 semaines que je suis chez ma mère. Je me demande si je ne fais pas une dépression par hasard. 5 semaines que je me ressasse toute cette histoire à dormir debout. On aurait dit que j'étais dans un film. Subitement l'entrée de ma mamie dans ma chambre me sort de ma rêverie.

Mamie : Je peux m'assoir ?

Nadia : Oui mamie.

Mamie : Tu ne crois pas qu'il est temps d'affronter le monde et de quitter cette chambre ?

Nadia : Pffr

Subitement elle me donne un coup sur la nuque.

Nadia : Ça fait mal mamie, arrête de me taper comme ça.

Mamie : Tu m'as demandé un jour pourquoi c'est toujours toi que je tape et non Diane, Tom et Tommy. Aujourd'hui je vais te répondre.

Je me redresse pour l'écouter attentivement.

Mamie : As-tu vu une fois Diane, Tom et Tommy pleurés ? Non, parce que la famille KODJO est une famille de battants. Tu es la seule sensible parmi nous, la seule qui pleure à chaque situation. Il est temps de mûrir Nadia. Lève et affronte la vie. Sors de cette chambre la tête haute. Oublie ce Beau car il ne te mérite pas. Un homme, un vrai ne se rabaisse pas pour faire souffrir une femme. Il regrettera un jour sa décision mais là il faut que te batte. Tu es une grande femme Nadia KODJO, alors montre lui.

Nadia (les larmes aux yeux) : Mamie, merci pour ces phrases mais je ne crois pas que Beau regrettera quoi que ce soit.

Mamie (elle tape encore la tête) : Arrête de pleurer. T'ai-je déjà menti une fois Nadia ?

Je secoue la tête.

Mamie : Alors crois quand je te dis qu'il va le regretter, la nature a ses lois. Et même si il ne le regrettait pas, n'oublie jamais qu'il y a des gens qui t'aiment. Alors secours toi et dégage de cette maison, rentre chez toi.

Nadia : Mais mamie ! Elle me foudroie des yeux.

Nadia : Ok, Ok. Je pars dès ce soir.

Puis elle sort de la chambre. J'adore ma mamie et elle a raison. Il est temps de passer à autre chose et d'affronter le monde. Quand je pense que Beau m'avait demandé de l'épouser. ! Il m'a vraiment blessé.

***Beau***

Cela fait une semaine que Mira m'a raconté cette histoire. Une semaine que je suis sorti de ce café sans rien dit. Une semaine que je ne sors plus de chez moi. Une semaine que je me suis promis de ne plus harceler Nadia, de ne plus la recontacter. J'aime Nadia, mais j'aime encore plus ma sœur. Nadia a peut-être souffert mais la disparition de ma sœur n'est rien comparée à ça, en même temps je ne peux pas me permettre de l'aimer. Never.

Soudain la sonnerie de ma porte me sort de mes réflexions. Je me demande bien qui ça peut bien être. Je descends ouvrir la porte et qui je vois ? Personne ! C'est sûrement les enfants qui s'amusent à jouer avec la sonnerie. Je referme ma porte et je vois un courrier en bas, j'ouvre et je lis « Est-ce que tu m'aimes ? Toujours toujours toujours ». Je coule mes larmes directes. Cette phrase, qui peut jouer ainsi avec les sentiments des autres ? C'est cruel. Je m'écroule au sol et je vois l'ironie du sort, moi aussi j'ai joué avec les sentiments d'une personne. Je regarde le courrier et je ne vois aucun nom. Personne ne peut être au courant de cette phrase à part Virginie et moi et peut être Leila.

***Flash-back 12 ans en arrière***

J'étais dans ma chambre, quand Virginie rentre sans taper. Elle a toujours le don de m'agacer. Elle ne frappe jamais.

Beau : Pourquoi tu ne frappes jamais toi ?

Virginie : Parce que je n'en ai pas envie.

Beau : Vraiment, il va falloir que tu arrêtes de faire ça un jour.

Virginie : Beau ?

Beau : Oui ?

Virginie : Est-ce que tu m'aimes ?

Beau : Toujours toujours toujours. Et je la prends dans mes bras.

***Moment présent***

Cette phrase, c'était la nôtre, on se le disait à chaque fois...

Soudain, un message me sort de mes pensées. Numéro inconnu.

Numéro inconnu : Pourquoi sacrifie tu ton bonheur ?

Beau : On se connait ?

Numéro inconnu : Réponds à ma question Beau

Beau : Je ne parle pas avec les psychopathes.

J'étais sincèrement sur nerfs, qui se joue de moi comme ça ? Nadia ? Mira ? Leila ? L'inconnu n'a plus répondu alors je dépose mon portable au salon et je m'en vais me coucher. J'en avais marre.

***Nadia***

Je viens d'arriver dans ma demeure et il fait sacrément froid. 5 semaines sans ma maison. Ouf, je dépose ma valise et va vers la cuisine. J'ai une faim de loup mais à mon plus grand regret je n'avais rien à me mettre sous la dent. Soudain, mon portable sonne.

Nadia : Allo Mira.

Mira : Alors tu te décides enfin à décrocher. ?

Nadia : « Pourquoi lui ai-je même donné mon nouveau numéro ? Elle m'a agacé pendant tout mon séjour chez ma mère... ». Sorry Miss.

Mira : Tu rentres quand ?

Nadia : Je suis déjà rentrée.

Mira (crie dans mes oreilles) : Quoiiiiiii ? Je débarque dans 30 minutes.

Nadia : Euh Mira, stp apporte-moi de la pizza en venant. J'ai sacrément faim.

Mira : D'accord. Tu m'as tellement manqué.

1 h après je vois Mira devant ma porte, j'ouvre et elle me saute dans les bras. On a discuté et mangé. Mais elle n'a à aucun moment prononcé le prénom de Beau et ça me va.

Nadia : Merci d'etre une amie Mira

Mira : Est-ce qu'une dame baisse les bras ?

Je réponds « JAMAIS ». Ça me fait sourit et je me rappelle de ce slogan qu'on a créé de toute pièce pour à chaque fois nous rappeler qu'on venait de très loin. On s'endormit ensuite avec nos blagues et nos anecdotes.

Umh, C'est qui cet inconnu qui dérange Beau ? Ou est-ce seulement le fruit de son imagination ? Quant Nadia, elle est redevenue une femme confiante et ça fait vraiment du bien.

Le Passé nous rattrapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant