***Nadia***
Debout devant la vitrine de la chambre de Beau, je regardais la pluie incessante qui a débuté cet après-midi. Mes yeux étaient remplis de larmes et je les plongeais dans les rues de cette belle vie qui m'a apporté autant de joies que de peines. Cette pluie rendait les enfants insoucieux mais donnait du fil à retordre aux adultes qui devraient se rendre au travail. Mon enfance me manque ainsi que mon innocence de ce temps-là. On se demande même, pourquoi grandit, si c'est pour souffrir plus tard. Ces derniers mois sont comptés désormais parmi les mois qui m'ont fait énormément de mal. Cette rencontre avec Beau, au regard vert comme du saphir. Juste le fait de me plonger dans ses yeux me réconfortait et les voir maintenant fermer et le voir lui, brancher à toutes ces machines me font assez mal. Il a été mon bonheur ainsi que mon bourreau mais il ne mérite pas ça. Je me plongeais encore un peu plus dans mes pensées quand je sens une larme coulée sur ma joue. Pourquoi l'essuierai-je ? C'est juste une larme parmi tant d'autre que j'ai eu à verser dans mon existence. Je me tourne ensuite vers Beau, allongé dans ce lit sans vie. Sa mère n'a pas voulu nous parlé à Mira et moi à notre arrivée à l'hôpital. Elle s'est juste contentée de me serrer dans ses bras en pleure. Ça me rends réellement triste, et je ne peux imaginer sa douleur si elle perdait le seul enfant qui lui reste. Mais il me fallait savoir ce qui s'est passé, et lorsque je jette un œil à Mira, je vois qu'elle sait déjà ce que je m'apprête à faire en acquiesçant de la tête. Je me décide alors à briser ce silence infernal...
Nadia : Maman, vous ne voulez toujours pas me raconter ce qui s'est passé ?
Edwige (après un long moment de silence) : Okay.
***Edwige***
Il y a de cela deux semaines, Beau est rentré à la maison il n'avait pas tellement l'air dans son assiette. Je lui ai juste demandé si ça allait, il m'a répondu « Je l'ai mal jugé », puis il est rentré dans ses appartements. Je n'ai pas voulu insister car je connais mon fils et il n'aime pas exprimer ses sentiments s'il ne se sentait pas prêt. Une semaine s'est alors passée sans que Beau ne sorte de sa chambre, ça m'inquiétait, mais lorsque je m'apprêtais à aller le voir. Il est descendu tout heureux en me disant qu'il devrait absolument parlé à Leila d'une chose super importante. Je n'ai jamais vu Beau heureux de parler à Leila, car il ne l'aimait pas réellement. Leila, Virginie et Beau ont grandi ensemble. Leila était plus l'amie de Virginie mais elle aimait secrètement Beau. Un jour elle avait décidé d'avouer cet amour à Beau, mais Beau était à cet époque un jeune homme adorable et pour ne pas fait souffrir Leila, il avait pris ses distances. Donc son excitation de voir Leila ne me disait rien qui valait. Je me suis juste contentée de lui dire de faire attention sur la route car je ne voulais pas le forcer à me parler.
A son retour de son déjeuner avec Leila, il était en colère. J'ai jamais vu mon fils comme ça, ses yeux ne reflétaient plus le réel mais de l'illusion. Je l'ai fait asseoir en lui posant des questions assez simples mais il répondait toujours par d'autres questions. Je me suis dit qu'il était surement fatigué alors je l'ai emmené dans sa chambre et je lui ai donné un somnifère. Il était tellement agité que pour moi, seul le repos pouvait l'aider. Deux heures plus tard, j'entendais du bruit dans sa chambre, je courus pour voir ce qui pouvait bien se passer mais en enchaînant le poignet pour ouvrir sa porte, j'entendais Beau en pleine conversation avec quelqu'un. A force d'écouter, il m'a paru entendre le nom de Virginie. Mon fils se parlait seul mais pour lui il était en conversation avec Virginie. Avec mon courage, j'ouvre cette porte et je voyais toute la scène devant moi, Beau qui criait devant son miroir en pleure. Subitement, il s'est écroulé, j'ai couru pour lui parler, mais il ne m'écoutait pas et il convulsait. J'ai crié à l'aide et notre gardien est venu et a ensuite appelé une ambulance. Voilà l'histoire, mais à voir vos têtes, vous n'étiez pas au courant.
***Nadia***
Cette histoire remplie de douleur me fit pleurer. Beau vivait tout ça et moi je l'ai ignoré ce matin-là au supermarché. Si seulement je lui avais parlé, j'aurais compris que ça n'allait pas. Seigneur, qu'est-ce que j'ai encore créé comme problème à cette famille ? Je me retourne vers Edwige et un seul mot sort de ma bouche : « Désolée ».
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Le Passé nous rattrape
RomanceLes lois de la nature sont des commandements de la raison ou encore mieux des prescriptions divines pour assurer à l'homme sa bonne conduite en société. La gratitude, le pardon, le rejet de l'insulte, de l'orgueil, de l'envie pour ne en citer que c...