J. Chapitre 7

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Chapitre 7
- Justine -

Une douleur externe peut causer un sentiment dévastateur interne.

🎒Je me réveille à l'infirmerie, seule. Je tourne la tête pour observer la deco. Bah j'aurai mieux fait de ne pas le faire parce qu'elle h.o.r.r.i.b.l.e.

Je ferme les yeux afin de pouvoir mieux me concentrer sur la restitution des éléments qui m'ont amené ici. Vestiaire. Conseils. Chevilles. Ha oui, ça y est ça revient ! Je m'en rappelle de cette conn*sse de Jessica qui me fait un croche-patte juste parce qu'elle est jalouse. Mais détend toi meuf y'a d'autres sports dans la vie et t'es pas virée de l'équipe, t'es juste plus capitaine.

Y'a 99% de chance pour que ce cinéma soit juste du à la perte de sa réputation de déesse-princesse. Si c'est vraiment ça, c'est tellement con. Faire mal à quelqu'un pour récupérer sa réputation. Non mais on vit sur quelle planète exactement ??

Je ré-ouvre mes paupières d'un coup, comme sortie d'un mauvais rêve. Ouh la. Éblouissement. Ma tête tourne alors que je fixe un point. 1,2,3. Ça va mieux. Je me mets facilement en position assise mais plus difficilement debout.

Je remarque enfin que ma cheville est entourée de bandages. Comment j'ai fait pour pas le remarquer avant ? Je suis vraiment chamboulée. Elle commence à me faire mal alors que jusqu'ici la douleur était apaisée.

Je rampe jusqu'à la porte prête à crier sur tous les toits que Jessica m'a poussé. Je suis vraiment une gosse...
J'ai mal à la cheville, allongée sur le sol. Si quelqu'un ouvre la porte d'un coup je me la prends en pleine face et je glisse comme les boudins qui empêchent l'air de passer en dessous de la porte. Et la seule pensée qui me vient avant même de me soigner, c'est me venger. Des fois je me désespère toute seule.

Elle est verrouillée. Zut alors. Je fais le même chemin marche arrière mais il beaucoup plus difficile de remonter sur le lit que d'en descendre. Rien ne tremble plus que mes petits bras. Pourtant je suis censée avoir des muscles. La gym est un sport hyper complet. Faire l'équilibre pendant 30 minutes ça donne des bras tout musclés. Et en plus ça travaille la cardio. Bref c'est vraiment génial. Mais à qui je vends mon truc ? Je secoue la tête, encore une fois désespérée.

Une heure après et des millions de minutes d'acharnement pour faire comprendre que je suis vivante aux gens derrière cette fichue porte fermée à clé, une femme vient rejoindre mon lit. (Qui enferme un « enfant » dans une pièce ? A part les dangereux psychopathe ? Mais enfaite qui me dit que je suis à l'infirmerie du lycée et pas dans un endroit pour les fous meurtrier ?) Elle s'agenouille afin d'être à la hauteur de ma cheville. Elle ne m'adresse pas un mot, pas un regard, pas un sourire. Wouh, charmant.

Son expression reste neutre et concentrée. Elle enlève les bandages puis touche de ses fins doigts mon pied endolori. J'ai envie de lui crier que ça fait mal mais je me retiens. Espèce de sadique. Si c'est un méchant il faut que je fasse preuve de rédemption et de contrôle. Je souffle.

Elle se relève, attrape un objet difforme, une sorte d'OVNI mais vu que ça ne vole pas j'appellerai ça un OTNI (Objet Terrestre Non Identifié) et le pose pas très délicatement sur la couette qui pue le moisi. Et juste avant de quitter la pièce, elle me remet une feuille avec son écriture maladroite.

Mademoiselle Justine Leroy,

Passage à l'infirmerie
le lundi 02/09/18
à 16 heures.
Retrouvée au gymnase endormie,
Cheville foulée, veuillez consulter un médecin.

Mme Friol, infirmière du lycée.

J'imagine qu'il faut que je donne ça à mes parents... On verra en rentrant, en attendant je cherche à comprendre à quoi sert cet OTNI. Aucune idée ne me vient. Le trou noir. A croire que j'ai perdu toute mon intelligence...

-Ça va Juju ?, me demande Rachel en apparaissant dans le pas de la porte.

-Tu saurais pas à quoi ça sert ce truc ?

-Si. Attends.

Elle me le prend des mains comme les parents le font à un enfant désobéissant. Puis je vois mes doigts de pied englouti et ressortir, l'objet est juste posé sur ma cheville.

Une fois qu'elle me l'a serré comme une folle, elle me tend sa main.

-Les infirmiers ont dit que tu n'avais pas le droit de pratiquer de sport pendant au moins 2 semaines, m'annonce t-elle.

C'est une blague ? J'ai une compète de gym bientôt, je dois la préparer. De toute façon, ils sont incompétents ici, ça ne doit pas être si grave que ça, je suis sure que demain tout ira mieux...

Je sors dans la cour en m'appuyant contre Rachel qui me supporte du mieux qu'elle peut.

-Tiens tiens, mais t'es rétabli on dirait, m'interpelle Jessica.

-Qu'est ce qu'elle me veut la peste ?

-Oh mais je veux juste que tu puisses remarcher au plus vite, je te jure. Ha oui et aussi, si tu pouvais arrêter de traîner autour de mon chéri ou de lui faire des yeux doux, ce serait gentil.

Je fronce les sourcils.

-De toute façon il m'a dit qu'il me trouvait trop jolie, poupée. Lâche l'affaire, t'as aucune chance.

Les blessures du passé ne cicatrise que grâce à l'Amour mais elles ne seront jamais recouvertes entièrement et elles peuvent se réouvrir en un claquement de doigt.

NUMBER 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant