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M. Chapitre 38

Chapitre 38
- Matthew -

Quand une femme ne te fait plus chier, c'est qu'elle ne t'aime plus.

💏Encore convoqué chez le prof de sport, je crois que ça devient une habitude. En plus la français m'accompagne tout le temps. Abonnement a l'année. Sauf que c'est pas payant, heureusement. N'empêche il pourrait se faire un maximum de fric.

-Les enfants, commence t-il.

Pourquoi je sens que ce qu'il va nous dire ne va pas me plaire ?

-Si vous voulez rester dans l'équipe, il va falloir faire des sacrifices. La dernière fois, on a déclaré que vous étiez en couple.

Ouh la la ça date cette rumeur, elle ne circule presque plus. Et heureusement. Et à vraie dire, on n'avait rien fait pour la continuer.

-Puisque les gens ont oublié, on va leur rafraîchir la mémoire !

Inspirer.

-Si ton équipe gagne Matthew, vous vous embrasserez à la fin du match !

Expirer.

-N'est ce pas une bonne idée ?

La technique du yoga, ça marche presque à tous les coups. Sauf là. Je sens mes poings se serrer. Ouh la la des visions de moi le frappant arrivent à la vitesse de la lumière.

En gros faut pas gagner, sauf que si on ne gagne pas, je me ferai renvoyer pour être un mauvais capitaine, dans tous les cas je suis mort. Qu'est ce qui est le pire l'embrasser ou être exclu de l'équipe ?

Nous acceptons sans grande joie, en ayant pas d'autres options possibles.

💏On installe la nappe sur laquelle certains s'empressent de s'assoir, on sort ensuite nos Tupperware avec notre nourriture dedans. Salade, chips, coca, gâteaux, on a de quoi manger.

-Qui a eu l'idée de ce pique nique déjà ?, râle Kevin qui se fait attaquer par des bêtes.

-Rachel, lâché-je la bouche pleine.

-Si vous ne vouliez pas venir, vous aviez qu'à rester chez vous, enfermés, répond-elle en croisant ses bras.

Je vois la française lui murmurer quelque chose alors que je me ressers une part de pizza. Les deux rigolent puis regardent Adrian qui sourit comme d'habitude. Ce mec c'est une machine à bonne humeur. La plupart du temps c'est cool mais parfois j'aimerais bien qu'il se mette à chialer. Sans méchanceté évidemment.

J'observe une bande de petites filles jouer au loup avec leur mère. C'est fou ce que des parents normaux peuvent faire pour leurs enfants. Ma mère ne m'a jamais laissé gagner, j'ai grandi dans la défaite et pour moi c'était normal. Enfin grandi, quand elle voulait bien jouer avec moi...

Je suis sorti de mes pensées par le son d'une musique. Je vois déjà les filles s'ambiancer alors que le bruit devient de plus en plus fort. Elles bougent leurs bras et leurs hanches en inventant des petits mouvements. Rapidement on prend tous nos aises et on danse comme des fous.

Je tente une approche discrète vers la française en m'asseyant juste à côté d'elle. Je prends une tomate en lui en proposant une. Elle refuse poliment et vient me rejoindre en tailleur. Tout le monde a déserté la nappe, on est plus que tous les deux assis. Allez Anderson, prend ton courage à deux mains.