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J. Chapitre 39

Chapitre 39
- Justine -

« Discutez, je vous laisse »

😑Ok, j'avoue il me fait peur. Pourquoi il me regarde comme ça ce con ? J'essaye de ne rien laisser paraître même si ses yeux menaçant me font de plus en plus flipper.

Assis l'un en face de l'autre dans une salle de classe entièrement vide et avec la porte légèrement entrouverte, je m'imagine comment je pourrais m'évader. Plusieurs options s'offrent à moi, la porte ou la fenêtre. La plus adaptée semble être la porte mais il est techniquement plus proche de cette dernière que moi alors il pourrait me boucher la sortie.

Il se retourne pour fouiller le bureau, malheureusement pour lui, les tiroirs sont fermés et bloqués par un cadenas qui lui sera impossible de défaire. Il frappe sévèrement la table, me lance un regard furieux et revient s'assoir. Je souris fièrement face à sa défaite pour le provoquer.

Tout à coup, je vois apparaître Matthew, arrivant telle une furie qui viendrait sauver le monde. Calme toi coco, on est pas dans un Spielberg. Je ne me fais pas agresser par un démongorgon ou par une des araignées géantes présentes dans Harry Potter.

Il nous regarde l'un après l'autre alors que j'essaye de comprendre ce qui lui prend. Il me cherchait vraiment ou il cherche autre chose ?

-Discutez, je vous laisse.

Je ne sais pas ce qui lui a pris mais la honte s'imprègne en lui et il décide de s'en aller, furieux et rouge de colère et de gêne. Il n'oublie tout de même pas de claquer la porte.

Bon, ok il est passé pour ridicule donc va falloir que j'aille le voir après. Je peux pas le laisser comme ça. Je fronce les sourcils malgré moi face à tant d'incompréhension.

Logan commence à me parler de tout et n'importe quoi mais particulièrement de notre soit disant « relation » et des choses qui lui ont déplut. Je m'excuse à contre cœur plusieurs fois pour qu'il me foutte la paix. Mais au bout de quelques minutes, je comprends que ce n'est pas la bonne tactique et décide de moi aussi, lui livrer tout ce que j'ai sur le cœur à son sujet.

J'évite de lui préciser que je ne l'ai jamais aimé et qu'il me fait présentement bien chié. Et voilà que pendant une bonne quinzaine de minutes, une discussion s'engage sur « nous », même si j'aimerais lui crier qu'il n'y aura jamais de nous. Lui plus moi ne formera jamais un.

On finit en bon terme et je sors la première de la classe, partant à la recherche de Matthew. J'espère le trouver assez vite parce que je n'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi, allongée sous mon plaid avec une bonne série.

Je le retrouve traînant dans les couloirs, je l'appelle mais il continue de marcher et je le soupçonne même d'accélérer la cadence. Je cours vers lui, le plaque contre un mur et le regarde fixement. Il semble être pris au dépourvu.

Avec mes mains sur ses épaules, je commence à parler.

-On se devait de clarifier la situation. Ça devenait énervant de son côté comme du mien.

Ma main droite descend doucement le long de son bras et s'arrête à son poignet, prête à lui attraper la sienne.

-Il a compris maintenant que je ne voulais plus être avec lui, j'ai compris que j'avais pas agis correctement. Je n'ai pensé qu'à moi.

Mes autres doigts suivent le même chemin.

Il hoche la tête, les mots semblant s'être évaporé le laissant muet. Pourtant, il a l'air de ne plus m'en vouloir. Je le lache et on marche jusqu'à la sortie du lycée en silence.

Passés les grilles noires, il ouvre la bouche puis la referme. Il recommence ce mouvement 5 minutes plus tard. Voudrait il me dire quelque chose mais n'ose t-il pas ?

Pour casser ce mal-être, je lance :

-Visiblement on aime bien rentrer ensemble.

Contre tout attente, il ne se referme pas sur lui-même. Aurais-je réussi à casser la carapace de Matthew Anderson ?

La confiance ça se gagne,
un rien peut la casser.