M. Chapitre 28

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Chapitre 28
- Matthew -

Un geste, une parole

😧 Quand on y réfléchi c'est vrai que ma phrase fait un peu tendancieux. Je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça, c'est pas totalement vrai en plus. Faut vraiment que j'apprenne à réfléchir avant de parler, à remuer dix fois ma langue dans ma bouche, comme disent les vieux.

Mon regard, jusque là fuyant, remonte vers elle. Ses yeux pétillent, il y a quelque chose de spécial qui les anime, je ne saurais expliquer quoi parce que je ne l'avais jamais vue comme ceci. Mon instinct me crie que c'est positif, une lueur d'espoir m'enflamme. Poussée par elle, je pose ma main sur son visage pour y dégager une fine mèche de cheveux. J'ai l'impression de voir un sourire apparaître sur ses lèvres, est ce que je suis en train de rêver ?

-Juuustiiiiine, arrive un enfant qui parle visiblement une autre langue.

D'un mouvement brusque on se décale l'un de l'autre. Elle lui répond dans ce même dialect. Je les observe une minute puis décide de partir ; c'est suffisamment gênant comme ça.

Je ne sais pas qui était ce petit être, j'aurai penché pour son frère mais leurs différences sont flagrantes : elle est blonde aux yeux verts, il est brun aux yeux marron déjà.

Je me lève de la place en profitant du faite qu'elle soit dos à moi pour fuir comme un voleur. Malheureusement, la créature repart avant que je n'ai pu quitter les lieux.

-Tu t'en vas ?

Elle est déçue, ça se voit, elle n'arrive pas à le cacher. Je ramasse mes affaires sans lui répondre, elle connaît la réponse.

Ça fait déjà 10 minutes que je marche et cette honte ne peut pas s'empêcher d'être présente. J'ai une boule dans le ventre, une boule si grosse...

J'arrive chez moi difficilement, non sans avoir foncé dans un bon nombre de personnes. Ma mère n'est pas là alors je vais directement dans mon lit pour me coucher. La douche n'est même pas envisageable, comme si rien que la voir réduirait mes capacités de 50% et m'anéantirait pour le reste de la journée.

Je remonte la couverture sur mon corps à moitié décédé et ferme les yeux. L'image de la française apparaît mais ce n'est pas moi à côté d'elle. J'essaye de me concentrer pour voir qui cela peut bien être mais rien ne me le rappelle.

Tout à coup, comme frappé par la foudre, le sourire de Logan remplace ce jeune garçon. Pourquoi est ce que je pense à eux bon sang de bonsoir ?

😧 J'ai horreur des lundis matins. Déjà parce que ça signifie qu'il faut se lever tôt, et ensuite parce que je vais être obligé de supporter ma prof de maths. Et pour couronner le tout, il va bien falloir que je parle à la française. On est dans la même classe, je ne peux pas l'éviter indéfiniment.

Rien que marcher jusqu'à la cuisine est un supplice aujourd'hui. Je n'ai même pas faim mais je me force quand même. Je ne fais que penser à ce moment fatidique, ce moment gênant qui décidera si on devient pote ou si on reste ennemi.

Je me lève de mon lit avec l'énorme envie de m'y rallonger puis file à la cuisine pour découvrir que le paquet de céréales est vide. Pas grave, je mangerais un bol de lait ce matin. Ma mère n'a pas l'air d'être là ou pas réveillée en tout cas.

Je revais dans mon antre pour enfiler mon uniforme et préparer mon sac de sport. Chaussures aux pieds, sacs sur le dos, clé à la main, je claque la porte.

Je prends le bus de justesse et me trouve une place à l'arrière. Assez rapidement je me retrouve devant l'enceinte du lycée où je sors une clope que je pose entre mes lèvres. J'allais l'allumer quand un détail troublant m'interpelle.

Je m'approche discrètement mais mon trouble devient de plus en plus réalité. C'est bien Logan qui est en train d'embrasser à pleine bouche une fille.

Toute la gênance que je pouvais avoir se multiplie par 100. Comment je vais annoncer à la française que son mec la trompe ?

Alors amies ou ennemies ?

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