M. Chapitre 48

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Chapitre 48
- Matthew -

Stop

🛑 Waouh. Quelle soirée ! J'avoue être un peu perdu. J'ai laissé Rachel partir après m'être assuré qu'elle va mieux. Il faut dire, elle n'a pas eu de bol, voir son mec dans les bras d'une autre qui plus est sa meilleure amie.

Je me passe une main dans les cheveux tandis que les souvenirs des dernières minutes affluent.

-Matthew, criait-elle, lache moi je vais l'étriper !

Jamais je n'avais vu une telle violence dans les yeux ou les propos de Rachel. Je l'ai écarté le plus vite possible en l'emmenant devant le bâtiment. Elle s'est effondrée dans mes bras en répétant « comment elle a pu me faire ça ? ». Elle a pleuré longtemps alors que je lui caressais les cheveux d'une main qui se veut réconfortante mais qui était sûrement un peu brusque.

Son mascara a coulé, tout son maquillage s'est étalé sur ses mains et son visage. Elle ne ressemblait plus à rien. Mais elle avait d'autres préoccupations.

Je suis tout autant perdu. Pourquoi danser avec lui ? Est ce une vengeance vis à vis de son amie ? Mais elle me confiait que c'était une de ses seules copines. Pourquoi la rabaisser comme ça alors ? Je ne vois pas de réponses.

Rachel était au plus mal, comme si elle avait perdu un membre de sa famille. Même si je trouve sa réaction exagérée, je n'ai rien dit et me suis contenté de prendre soin d'elle.

Je regrette tout de même le regard que je lui ai lancé. Pour qui je me prends à la toiser de haut ? Moi qui ai déjà frappé ma mère, je n'ai pas mon mot à dire dans leurs affaires de fricotage. Je ne me sens pas pour autant coupable. Ce n'est pas la fin des poireaux.

Je ne savais pas comment stopper ses larmes. Je me suis senti si impuissant. Et si gêné. J'ai commencé à lui tapoter le dos en espérant qu'elle partirait bientôt.

-Ça va aller, me rappelle lui avoir chuchoter alors que je n'y pensais pas un mot.

Elle s'est écartée de moi, m'a regardé dans les yeux et ce que j'ai vu m'a cloué sur place. Tant de tristesse dans de si petits yeux. Tant de larmes qui coulaient alors que je voyais bien qu'elle essayait de se retenir. Je l'ai prise une dernière fois dans mes bras puis elle a décrétée aller mieux et être sure de pouvoir rentrer toute seule. Je lui ai fait promettre de m'envoyer un message dès qu'elle était chez elle à défaut de la raccompagner.

J'étais partagé entre une envie de lui dire que ce n'est rien et un infime sentiment de compassion.

Alors qu'elle s'écartait et que l'envie de faire la fête était parti, je me suis retourné et suis allé à l'intérieur. Alors que je n'ai fait qu'un pas dans l'appart, j'aperçois la française venir vers moi et me mettre une claque monumentale. A moitié dans le couloir j'essaye de capter ses yeux mais elle me pousse et appuie sur le bouton de l'ascenseur.

Qu'est ce que j'ai fait pour mériter autant de violence ? Si c'est parce que je suis parti réconforter Rachel, elle le méritait bien. Je n'essaye même pas de la rattraper alors que je l'entends pleurer. Tant pis. Pour une fois elle n'aura pas tout ce qu'elle veut. Stupide réflexion.

Alors que toute la soirée me regarde, j'avance jusqu'à la chambre d'Ethan. Toujours autant en bordel. Ses affiches du célèbre nageur dont je n'ai jamais retenu le nom m'ont toujours troublée. Pourtant il a vanté ses mérites plus d'une fois en me rappelant son nom pour une 100eme fois.

Je m'approche de son lit deux places où je m'assois avant de m'y coucher, épuisé. Les bruits de la fête ne me dérangent pas. Ce qui obsède mes pensées est tout autre.

Comment est ce que je peux encore penser à elle ? J'ai envie de me gifler mais j'ai eu ma dose de claque pour aujourd'hui.

Je me retourne une énième fois. Oreiller chaud, pièce brûlante. Je n'arrive pas à m'endormir, je vais devenir fou.

-Sors de mes pensées, eus-je envie de crier.

Mécaniquement, je me suis levée et j'ai poussé la poignée. Je suis sorti aussi vite que possible. La brise de septembre m'a refroidi légèrement. Je ne sais pas où je marche mais mon corps a l'air de chercher quelque chose. Je regarde de droit à gauche, passant au laser chaque recoin.

C'est au moment où j'arrive devant la française que je comprends qui je cherchais désespérément depuis plus d'une demie-heure.

Elle est dos à moi, je ne vois que ses longs cheveux blonds qui lui tombent au creux des hanches. Je l'observe en silence voulant de plus en plus plonger dans ses yeux verts. Un visage à côté d'elle m'interpelle. Thomas.

Ils sont proches, voire trop proches. Leur tête se touche pratiquement, ils sont penchés comme s'ils voulaient s'embrasser mais que quelque chose les retenait.

Moi qui culpabilisait, qui me rongeait les ongles en pensant à elle, j'avais tort. Visiblement ce n'est pas réciproque.

Je voudrais quitter cette scène avant de me faire repérer mais mes jambes refusent de coopérer laissant l'honneur à mes yeux d'admirer cette horreur.

Il lui parle ; j'aimerais tendre l'oreille pour les entendre mais je suis trop loin d'eux et trop près d'un rosier. Elle, qui regardait le paysage remonte jusqu'à son visage avec un sourire gêné. Il place une de ses mains sur sa joue pour la caresser.

J'aperçois un pull d'homme beaucoup trop grand pour elle posé sur ses épaules. Oh bah oui ! Le prince charmant venu la récupérer gentillement pour la consoler !

Furieux, je m'en vais d'un pas décidé. Ils n'ont qu'à se tripoter sans moi.

Je passe la porte de chez moi et la claque. Personne ne bronche. Je vais sur mon lit, ne prends pas la peine d'enlever mes vêtements et m'allonge.

Je fixe le plafond cherchant profondément le sommeil. Mais je n'y arrive pas, c'est peine perdu. Je suis obsédé par elle. Je ne comprends plus ses faits et gestes, un coup elle me reproche de fuir, le lendemain je la retrouve en train d'en créer d'autres.

Peut être que tout cela n'est qu'un mal entendu ? Au bout du compte, elle pense peut être autre chose.

Je prends mon portable, intérieurement exaspéré d'encore la défendre. Je clique sur le logo d'Instagram, la première photo de mon file et celle où Thomas danse avec la française. Postée y'a plus d'une heure. Enragé, mon sang ne fait qu'un tour. J'éteins mon téléphone, le pose brutalement sur ma table de nuit et essaye de m'endormir tant bien que mal.

Now my baby's dancing
-When I was your man by Bruno Mars

NUMBER 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant