J. Chapitre 63

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Chapitre 63
- Justine -

The wheel breaks the butterfly every tear a waterfall
In the night the stormy night she'll close her eyes
-Paradise by Coldplay

🌸Dès que je le vois, je bondis et lui saute dans les bras. Ses bras d'abord tous brinquebalants se posent dans mon dos pour m'enlacer à son tour. J'enfouie ma tête dans sa nuque. Son parfum vanillé m'effleure les narines tandis que ses cheveux chatouillent mon visage. Sa barbe naissante, plus agressive, griffe ma joue. Mais cela ne fait rien, j'aime être dans ses bras.

Il ne pose aucune question et se contente de me câliner. Telle une enfant de 5 ans dans les bras de son père, je m'accroche un peu plus à lui quand je vois qu'il essaye de partir.

Il réussit tout de même à s'extirper. Il pose son sac à côté du mien mais il met impossible de dicter d'avantage de ses actions puisque je ne me retourne pas et continue de regarder les enfants jouer.

Une main chaude vient prendre la mienne et m'oblige à me retourner. Ses yeux bleus essayent de me transpercer et j'imagine qu'il y arrive très bien. Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Et ça pourrait me faire peur mais je crois qu'avec lui, ça ne le fais pas.

🌸 J'allume mon portable pour regarder l'heure et je le sens bouger sous moi.

-Hmm ..heure ?, demande t-il.

-Minuit.

J'avoue que le confort de la terre commence à me faire mal mais en même temps, je suis à moitié étalée sur lui. Son torse me sert de coussin jusqu'à présent. Je crois que je l'ai réveillé avec la lumière de mon téléphone. Depuis tout à l'heure on dormait l'un contre l'autre, comme des enfants, sous un arbre.

Il dépose un bisou dans mes cheveux et en profite pour regarder ce que je fabrique avec mon portable.

Je me tourne pour voir sa tête. J'émets un sourire face à sa mine déconfite. Ses cheveux sont en bataille, ses yeux à moitié fermés et sa bouche affaissée. Ses mains viennent chercher les miennes pour me serrer un peu plus contre lui. Et nous nous rendormons.

🌸Réveil qui fait mal. Des petits cailloux dans la peau partout, la jupe qui s'est à moitié relevée, et le froid qui nous agresse comme le soleil, dès le matin.

Je me relève lentement mais constate rapidement qu'il n'est plus là. Plus de trace de son sac, de sa veste ou de sa personne. Rien, nada, walou.

Je m'en vais, dépitée. Après avoir passée une nuit d'enfer je me retrouve seule au réveil. J'ai l'impression de m'être faite avoir.

Je marche lentement jusqu'à chez moi où je fais attention à ne croiser personne.

No more tears, my heart is dry
I don't laugh and I don't cry
I don't think about you all the time
But when I do I wonder why
-One day by Asaf Avidan

NUMBER 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant