M. Chapitre 18

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Chapitre 18
- Matthew -

Une nuit sans réponse à des questions obsessionnelles cause de grands remords.

❓On est habillé. Je souffle une première fois. Elle me regarde aussi mais elle a l'air de savoir ce qu'il s'est passé. Je souffle une seconde fois. Aucune trace de préservatif usagé. Je souffle encore.

Elle interrompt mes réflexions en se levant brutalement pour partir. Ma tête me crie de la retenir pour en savoir plus mais ma bouche n'obéis pas et la laisse filer. Je me mets debout une fois la porte refermée et m'observe dans le miroir. Misère ...

Tout ce que je voulais éviter est en train d'arriver. Je vais finir comme ma mère, fou et instable. Ou pire comme mon père, fuyant les problèmes et râlant pour un oui ou pour un non.

Je ramasse les quelques affaires traînant au sol et pars furieux. Je ne rentre même pas chez moi et préfère aller directement sur la terrasse d'un restaurant pour rassasier ma faim. J'ouvre un nouveau paquet de cigarette et en fume une.

Ma tête est inondée de questions sans réponse. La seule personne qui peut m'en donner c'est cette chieuse de française. Et pour résoudre l'énigme qui m'obsède, il faut être gentil avec elle et ça, c'est pas si simple.

Je reçois un message provenant d'Ethan qui me dit qu'il va au Starbucks avec Rachel et sa copine. Ça sera le moment de soutirer des informations.

J'attrape ma veste et dépose un billet sur la table même s'il risque de se faire voler. Je pars rapidement et arrive quelques minutes après dans le restaurant. J'aperçois déjà au fond mes amis avec leur boisson. Je fais la queue pour commander mon café et je vais les rejoindre ensuite.

-Salut, je leur lance.

La française se lève pour me laisser passer près de la fenêtre afin que je sois en face d'Ethan et elle de Rachel.

Le couple face à moi ne se regarde pas, me laissant voir qu'il y a un problème.

-Tu peux me passer une serviette ?, demandé-je à Rachel.

-Alors tu fais ami-ami avec l'ennemi toi ?!, s'exclame t-il.

-Non... Je veux juste m'essuyer...

Je hausse les sourcils, surpris et détourne le regard vers ma voisine qui me fait un signe de tête genre « faut pas s'en soucier, ça ne durera pas ».

Je secoue la tête et décide d'attraper tout seul ma serviette puisqu'ils se sont mis à se disputer.

-J'aime bien être près de la fenêtre parce que quand les gens passent, tu peux les observer sans qu'ils le sachent. Regarde là-bas ils sont hyper marrant avec leurs enfants incontrôlables.

Elle ne doit sûrement pas se douter de pourquoi je lui parle alors que d'habitude je suis détestable envers elle mais mon plan commence et il faut qu'il se termine vite.

-C'est pour ça que je me sens souvent espionnée !, ironise t-elle.

On continue de discuter et tout d'un coup on entend plus de hurlements de l'autre côté de la table alors j'ose poser mes yeux sur eux et ils sont en train de s'enlacer démonstrativement. Je ne dirais pas que ça me dégoutte mais un peu quand même. Pourvu qu'ils arrêtent ça vite.

-Fait pas cette tête on a l'impression que t'as vu un cadavre !, se moque ma voisine de table.

-J'trouve ça tellement degueu. Ok ils s'aiment mais ils ne sont pas obligés de nous le prouver à nous qui s'en foutons totalement !

-Tu ne comprends rien à l'amour ! Ils ne nous prouvent rien du tout à nous deux, mais à eux. Elle lui dit qu'elle le désir toujours et inversement !

-Ouais bah qu'ils aillent se bécoter ailleurs.

-Je plains ta future meuf dis donc.

Je la regarde de haut en bas avec les sourcils levés puis je me reconcentre sur les gens dehors.

En y réfléchissant bien, je trouve qu'elle parle bien anglais parce que moi, si on me demandait de parler une autre langue, je galèrerais. Typiquement en cours de français.

-Allez boude pas, rit-elle en posant sa main sur mon bras.

-Je sais que t'apprécies ce moment parce que t'es en train de toucher mes muscles en bétons mais moi j'aime pas donc pousse ta sale main.

-T'as le chic en toi ! Tu sais comment parler aux femmes, c'est fou.

Elle enlève tout de même sa main et pourtant elle continue de me faire la morale.

-Si tu veux être gentleman il faut aider la demoiselle à s'assoir.

-Pourquoi elle a des jambes qui montent et qui descendent !? Alors elle peut poser ses fesses toute seule.

-Nan mais je voulais dire pousser sa chaise... Mais laisse tomber c'est un niveau de gentillesse trop élevé pour toi. Restons au plus basique...

Mais avant qu'elle ne puisse continuer une personne se rajoute sur la banquette où nous étions me forçant à me rapprocher de la fenêtre. Génial, je ressemble à un moustique mort sur un pare-brise.

Elle se retourne, mécontente, en même temps que moi encore plus furieux et nous apercevons Logan.

-Je t'ai vu dehors alors je suis entré. De base je devais rentrer chez moi...

Bah va-t-en alors !

-Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé !

Tu lui as jamais parlé mec.

Même elle, elle est gênée alors que d'habitude elle a toujours réponse à tout.

Et c'est au moment où elle décide de bouger sa jambe que je me rends compte qu'on est extrêmement serrés, c'est limite si ma main touche la sienne.

-Alors raconte moi ! Qu'est ce que tu deviens !??

-Hum... Bah les cours se passent... bien.

Elle se mord l'intérieur de sa joue et je m'amuse à les regarder et à laisser échapper des petits rires de temps en temps.

Elle me donne des coups de coude. Mais je ne sais pas trop pourquoi. Il y a deux possibilités : soit elle en a marre que je me foutte de sa gueule mais vu que j'adore ça, je vais continuer. Soit elle veut que je la sauve mais je serais bien trop gentil de faire ça. Et en voyant comment les deux en face s'en fiche totalement de sa détresse, je doute qu'ils interviennent.

J'ai peut être parlé un peu trop vite. Il est en train de mettre son bras autour de ses épaules. Je rêve où il la drague ouvertement ?

Un ennemi peut devenir un ami.

NUMBER 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant