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J. Chapitre 15

Chapitre 15
- Justine -

Il faut savoir faire des compromis pour arriver à ses fins.

🤝Ils m'autorisent enfin à rentrer dans la chambre de mon amie. J'ai l'impression que ça fait une semaine que je suis coincée dans cet hôpital alors que ça ne fait que quelques heures.

Dès que je pénètre dans sa chambre, la pâleur de sa peau me fait cligner des yeux. Elle semble si faible, si innocente. Elle est posée sur un lit qui semble n'être même pas fait pour une personne mais une demi-personne. Ses cheveux ont été relevé en chignon et elle a été habillée d'une grande robe blanche typique d'hôpital. Sa fenêtre est grande ouverte ce qui laisse le vent entrer. Une petite télé, éteinte, est accroché en face de son lit. Et j'aperçois à côté de son lit une table de nuit pas très grande avec le bouton magique pour appeler les infirmières.

Je m'approche d'elle alors que l'infirmier nous laisse seules et je lui prends la main. Je ne sais pas quoi faire. J'ai à la fois envie de la protéger mais en même temps je ne sais pas ce qu'elle a. Difficile de protéger quelqu'un d'une chose inconnue. Elle me regarde en souriant.

-Je pense qu'il est temps que je te dise tout, commence t-elle doucement.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où elle veut en venir. Elle laisse un moment de suspens avant de prendre une grande respiration pour sûrement se donner du courage.

-Ca fait un an environ que je suis atteinte d'une maladie. Grave ou pas, elle m'empêche de vivre ma vie tranquillement. Le problème étant que je m'évanouie régulièrement que ce soit à cause du manque de nourriture, de sucre ou que ce soit à cause de la fatigue due à cette maladie.

Je ne sais pas quoi faire, pas quoi dire. Je me contente d'hocher la tête et de la regarder attentivement. Dans un élan de compassion je la prends dans mes bras de toutes mes forces et lui caresse les cheveux.

-Tu vas mourir ?, j'ose enfin lui demander.

-Je sais pas, sûrement un peu avant tout le monde, oui, mais pour l'instant les médecins n'ont jamais dit que ma mort était proche. Alors on croise les doigts.

Ses yeux sont recouverts d'eau salée mais elle me lance tout de même un sourire.

-Oh ma chérie...

-Mais quand je fais un malaise, il faut juste que tu relèves ma tête et que tu prennes la trousse rouge qui est dans mon sac.

-Oh je suis désolée, je savais pas.

-Tu sauras pour les fois prochaines.

Elle me sourit encore et encore tout en restant accrochée à moi. Dans cette position j'ai mal au dos mais peu m'importe tant qu'elle peut ressentir tout l'amour que j'ai pour elle.

Je me rassois sur la chaise à côté de son lit et on commence à discuter ensemble de tout et de rien.

A un moment je reçois un message d'une des filles de l'équipe qui m'informe que Logan n'est plus capitaine et que tous les garçons sont à l'essaie. Attendez si tous sont surveillés, ça veut dire que Matthew l'est aussi. C'est peut être l'heure de la vengeance. Il a voulu me menacer, maintenant c'est à moi de lui mettre des bâtons dans les roues.

Nan mais je suis sérieuse ? Je pense réellement à lui alors que Rachel est sur un lit d'hôpital à deux mètres de moi ?

🤝 Jeudi 5 septembre 2018,

Premier jour du plan machiavélique de Justine. Faudra que je pense à lui trouver un autre nom mais pour l'instant on a pas le temps parce que le crapaud s'approche du nénuphar.

-Le crapaud s'approche du nénuphar ?, grimace Rachel à mes côtés.

Je lui lance un regard désespérée sans lui laisser apercevoir la surprise de la découvrir ici. Moi qui pensais être seul dans mon buisson...

-Alors on espionne qui ?, demande-t-elle enjouée.

-Personne.

Je me remets vite debout mais elle continue de chercher.

-Oh bah ca alors y'a Matthew, quelle coïncidence !!, se moque t-elle.

Cramée.

Je lui souris l'air de dire « n'en parle à personne » et elle hausse les sourcils « tu me connais, je resterais muette comme une carpe ». Elles mime une tirette avec ses doigts ce qui ne me rassure pas des masses.

-Bon vas y explique le plan !!?

Je secoue vigoureusement la tête de droite à gauche.

-Allez !!! Laisse moi deviner... Il est contrôlé alors tu vas lui tendre des pièges pour le faire regretter de t'avoir transformé en schtroumpfs !

-Pff n'importe quoi, c'est pas mon style.

« Me fais pas croire ça ».
« Grrr on ne peut rien te cacher ».

🤝Depuis le début de l'après midi, mes petits pièges s'enchaînent à une vitesse folle ce qui me rempli d'une joie intense. Ça marche tellement bien !!

Je marche tranquillement dans les couloirs pour rejoindre ma prochaine salle de cours. En plus je suis toute seule parce que cette *** ne m'a pas attendu, j'ai envie de lui faire bouf- -

-Écoute moi bien toi, me dit quelqu'un derrière moi en m'attrapant violement le bras pour que je sois face à lui.

Wouh la, j'ai failli faire une crise cardiaque. Jesus où es-tu ? Je voudrais te remercier avec une bougie.

-Salut, ça va Matthew !?, je réplique sarcastiquement, l'air innocente qui me va si bien collé au visage.

-Ne continue pas avec tes manigances stupides, je sais très bien que c'est toi. Maintenant que tu sais que je peux reprendre ma place de capitaine, tu fais tout ce que tu peux pour m'éliminer. Mais c'est pas avec ça que tu vas y arriver.

Il a pas l'air content... Zut alors. Aaah, c'est génial !! Ça marche encore mieux que ce que je pensais !!

-Et tu crois que c'est avec tes menaces à la con que je vais arrêter !?

-Ok, écoute j'ai vraiment besoin de cette place...

Il me traîne derrière lui jusqu'à un endroit où il y a moins de monde puis il met ses deux mains sur mes épaules. Le mec prend la confiance. Il appuie un peu dessus. Il veut me rendre plus petite ou quoi ?

-J'ai entendu dire que tu n'avais pas été prise à ta compète de gym à cause de ta cheville, je peux t'aider à y aller quand même.

-Et en échange je t'aide à obtenir ta place de capitaine, c'est ça ?

-Exactement. Alors, marché conclu ?

Je sers la main qu'il me tend et on sourit machiavéliquement. Je ne pensais pas qu'un jour je conclurais un deal avec cette ordure.

La confiance se gagne difficilement mais se perd rapidement.