M. Chapitre 50

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Chapitre 50
- Matthew -

Do you ever feel, feel so paper thin
Like a house of cards
One blow from caving in
-Firework by Katy Perry

🖐🏻Enfin un peu de nourriture à ingurgiter ! J'en pouvais plus de ce cours de français. Et de ma prof, avec sa voix de canard étouffé, qui n'interroge jamais la française qui est pourtant la seule à lever la main. Juste parce qu'elle est moins forte que cette dernière et que quand elle ouvre la bouche, personne ne l'a comprend. Du coup ma prof se fait un malin plaisir a toujours demander à ceux qui ne savent pas.

-Matthew, est ce que tu peux me dire ce que ce célèbre auteur français a voulu insinuer à travers cette phrase, m'a-t-elle demandé.

-Bah...

J'ai lu une première fois la phrase sans essayer de la comprendre puis une deuxième fois. C'était un charabia incomprehensible. J'ai essayé de répondre quelque chose mais à vrai dire, la question posée n'avait déjà pas été comprise

-...qu'il aimait bien faire du sport ?

Toute la classe a explosé de rire alors que mes paupières se fermaient sur elles-mêmes et que mon ventre commençait à gargouiller.

-Non, non ! Ce n'est pas du tout cela !

Elle a tapé du pied puis a secoué la tête de droite à gauche. Elle a observé la classe, cherchant sûrement sa prochaine victime. Comme d'habitude, tout le monde dormait sauf la française qui levait avec insistance sa main. Je ne sais même pas pourquoi elle continue d'espérer.

Je place sur mon plateau mon repas du jour, confectionné avec soin. Je suis allé m'acheter un sandwich au thon qui est délicieux. Je savoure chaque bouchée de cette merveille alors que des gens arrivent autour de moi. Ethan se pose en face de moi tout en discutant avec Kevin qui s'assied à sa droite. On est vite rejoint par Marco, Aaron, Adrian et trois filles que je ne connais pas.

Je reste silencieux pendant tout le repas alors qu'ils discutent de la taille de leur barbe. Certains se vantent d'avoir trois poils sur le menton, d'autres râlent. Le sujet change alors que je m'attaque à mon dessert.

Ethan me fait un signe de la tête que je ne comprends pas pendant que j'attrape ma banane. Je me retourne alors qu'il fait les gros yeux. Mais qu'est ce qu'il a bon sang ?

Je cherche la cause de ses tourments, je regarde de droite à gauche sans comprendre. Puis je vois apparaître la française, je n'arrive pas à savoir si elle est très en colère ou très enjouée. Elle s'avance d'un pas sure d'elle vers moi.

Elle lève sa main et avant même que je n'ai pu réagir, elle l'abat sur ma joue.

Ok, elle est fâchée.

C'est moi où elle prend l'habitude de me frapper ? Faut pas laisser passer ça.

Je la suis du regard. Elle se dirige vers la porte, la tête baissée. Elle a pleuré, c'est certain. De loin c'est impossible à voir mais de près, ses yeux sont rouges, ses sourcils froncés et ses joues mouillées.

La tablé a été prise d'un élan de silence. Ethan me regarde, c'est le seul a osé croiser mes yeux. Il essaye de dénicher une émotion mais je ne lui fais pas ce privilège. Il ouvre la bouche puis la referme. Il déglutit lentement en recommençant à manger. Il sait très bien que je lui en parlerais plus tard.

Je finis rapidement mon repas pour la rejoindre. Je traverse la cour, fouillant les moindres recoins. Sans succès.

En cherchant, je tombe sur Rachel assise dans un coin. Recroquevillée sur elle-même, elle ne semble pas m'avoir vu. Son visage est caché dans ses genoux. Elle a l'air si faible, seule dans son coin sale comme une déchèterie.

Je pose ma main sur son épaule pour ne pas lui faire peur. Elle relève sa tête très doucement vers moi. Elle semble s'apaiser une fois qu'elle m'a reconnu.

Je lui tapote le dos sans parler en m'asseyant à côté d'elle. Elle se niche dans mes bras en s'apaisant peu à peu. Je sens sa respiration revenir à la normale.

Je l'aide à se relever, n'oubliant pas de continuer de chercher la française. Elle est introuvable. Je relâche Rachel qui me promet qu'elle va mieux pour aller en cours.

🖐🏻L'entraînement a été une vraie victoire. Ma colère m'a permis de marquer encore plus de paniers que d'habitude. Le coach m'a félicité, fier de me voir m'améliorer.

Je pars dans le vestiaire après tout le monde pour attraper ma serviette, mon gel douche dans mon casier et aller me doucher. Je mets un jean bleu et un t-shirt ample blanc, je fourre mon uniforme dans mon sac de cours et ma tenue de basket avec mes chaussures dans mon sac de sport.

Je referme mon casier sans dire un mot a mes coéquipiers et je quitte cet endroit assez rapidement.

Je ne suis pas du tout apaisé ; faire du sport et me dépenser me relax normalement. Pourtant là, rien.

Je change mon sac de sport d'épaule en passant les portes du lycée. A cette heure ci, il ne reste plus grand monde donc je suis obligé de passer par une petite porte à côté du grand portail pour sortir. La dame de la loge m'ouvre sans lever les yeux de son portable où doit être affiché un épisode d'une de ses séries, habituée.

Mon bagage en bandoulière tape sur mes fesses a chaque pas, ce qui me provoque une semi-douleur à laquelle je ne prêtre pas attention.

Je passe une main dans mes cheveux mouillés que je laisse retomber le long de mon corps. Je regarde mes baskets abîmés par mes nombreuses heures de marche. Je les ai depuis tellement longtemps, chaque fois que j'y jette un œil je me dis qu'il faut en racheter mais j'oublie et je le fais pas. Je cherche mon portable dans ma poche puis dans mon sac de sport où je le trouve dans la poche avant avec quelques mouchoirs et mes clés.

Je continue de marcher sans réfléchir à quoique ce soit. J'en n'ai pas envie. Je préfère laisser le temps agir pour une fois.

J'arrive devant la porte de mon immeuble où j'insère une des clés de mon trousseau dans la serrure. Je ne prête pas attention aux cartons posés en vrac dans le hall ni à l'odeur de plat surgelé qui règne et appuie sur le bouton pour faire venir l'ascenseur.

J'arrive devant la porte de l'appart, j'appuie sur la poignée et la porte s'ouvre. Ma mère est a la maison. Merde.

Je fais un pas à l'intérieur, je dépose mes clés sur la commode et je file dans ma chambre pour me débarrasser de toutes mes affaires. Je dépose mes cahiers de cours sur mon bureau et mes vêtements sales dans la machine à laver.

Je vais ensuite à la cuisine où je me sers a manger. Toujours aucune trace de quelqu'un.

J'entends un petit ronflement dans la chambre de ma génitrice au moment où je porte mon assiette de pâte devant le canapé. J'allume la télé et prends mon portable.

Je vais sur Instagram pour regarder les dernières photos postées. Je descends mon fil d'actualité jusqu'à tomber sur une photographie venant du compte de Thomas.

Non, les nouvelles ne sont pas bonnes
-J'ai vu la vie by Christophe Maé

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