Chapitre 10

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    Les jours passaient, ma vie avait repris son cour dans le sens que je ne vomissais plus. Néanmoins, moi qui appréciait le café, j'en exprimais désormais un profond dégoût. Il ne me  suffisait pas juste d'en boire, non. Rien que le mot, l'idée ou l'odeur m'en donnait automatiquement la nausée. Et cela faisait bien un mois que ça durait.

   Mon attitude faisait rire mon Prince comme j'ai pris l'habitude de l'appeler. De plus, j'avais l'impression d'hiberner: je n'aime pas le froid de manière generale, mais là... là, si Julien ouvrait la fenêtre de la chambre pendant quelques secondes le temps d'epousseter les draps, je me transformais en glaçon. De plus je dormais plus de douze heures par jours.

    Noël arriva très vite. Les parents de Julien nous invitèrent à aller passer le réveillon chez eux afin. Ce que nous fîmes.

    Nous arrivâmes donc le 24 décembre à vingt-deux heures et entrâmes dans l'intérieur chauffé. Il y faisait bon. Nous saluâmes toutes la petite famille avant de nous mettre à table.

    Le repas se passait à merveilles: les convives enchaînaient blagues et contrepèteries que les petits retenaient du premier coup sans pour autant les comprendre, racontaient des histoires qui étaient pour elles insolites et buvaient et trinquaient de bon coeur. La nourriture que Martine, la mère de Julien ainsi que Christiane sa marraine et sa tante était délicieuse et les deux femmes n'hésitaient pas à nous le rappeler.

    Ce fut entre la bûche et le café, que Christiane nous interpella en nous posant cette question: "Alors les jeunes, y'a pas de p'tite graine qui pousse". Julien qui venait de boire une gorgée de son café fumant fit mine de s'étouffer et moi, qui n'avait dit mot depuis le début du repas, plongea mon regard au fin fond de ma tasse de thé. J'avoue que si sur le moment il y avait eut un trou de souris, j'y serai volontier entrée.  Julien qui voyait bien que tout le monde attendait la réponse dit: "Non, mais...on y réfléchit.

- Ah bon! dit l'oncle de Julien, mais de quelle manière". Toute la tablée se mit à rire et il reprit :" J'espère au moins qu'elle est efficace... et que tu lui laisses le choix dans la date à ta gonzesse pour y réfléchir*".

Là...là je cru m'évanouir.  Tous les invités se mirent à rire de plus belle. J'avais les joues qui me brûlaient de honte. Je senti alors la main se Julien se faufiler à l'intérieur de ma cuisse et me caresser. Mais rien y faisait, j'étais morte de honte.     

     J'avais quelqu'un n'avait abordé le sujet de ma sexualité avec Julien et notre désir d'avoir un enfant. Le voir sourire sans être gêné ne serai-ce une once me défrisa. En plus d'être une blagues misogyne, c'était une "blague" qui avait un rapport avec notre intimité. De plus cela nous était quelque chose de très personel et dont nous avions abordé le sujet que de très brefs instants.  

    De toute manière nous n'en voulions pas et plus particulièrement moi. Je n'en voulais pas. Je n'aimais pas les enfants, je ne possédait pas l'instinct maternel et je ne le posséderais jamais.

   De plus, le fait que j'eut trois frères dont le premier lorsque j'avais trois me traumatisa. Je m'étais alors juré que jamais mais alors jamais je n'en aurai car selon moi, je possédais et je possède des sentiments humains et que si par malchance du moins si parce que Julien a réussi à me convaincre d'en avoir, je n'en aurai qu'un seul car je sais et je ne veut pas faire souffrir le fruit de mes entrailles comme j'ai souffert.  Je trouve cela bestial voir même égoïste de faire des enfants pour en faire. Je sais ce que j'ai ressenti: le sentiment de solitude, d'abandon, de ne plus être le seul point d'attention - prenez moi pour quelqu'un de narcissique, d'egocentrique voir même d'égoïste cela vous regarde- le fait que l'on vous change de chambres et que vous retrouviez seule dans une pièce que vous n'avez jamais cotoyer, dans le noir et à sangloter car vos parents son à l'étage car ils doivent s'occuper du "petit frère" est la chose la plus insensée et immoral et immorale que j'ai pu vivre. C'est donc en relatant tout cela plus tard que j'ai ressentis le même sentiment qu'il y avait douze et que jeune ados comme jeune femme, je me suis juré de ne pas faire vivre ça à aucun être humain.

      Ce fut à la fin du repas, après avoir dit au revoir à tout le monde et souhaiter un Joyeux Noël que nous partîmes. 

     Dans la voiture, c'était Julien qui conduisait. A peine après avoir parcouru cinq kilomètres, je lui dit : "Arrête toi! Vite ça va pas bien". En effet mon ventre me donnait une douleur insoutenable en plus de cette foutue nausée. Il s'arrêta dans un fossé, je descendit et je vomi à m'en rompre les côtes.  La dinde, les paumes au four, les terrines, la bûche,... tout ce que j'avais ingurgité venait de me ressortir par le même endroit.

    Après avoir passé plusieurs minutes dans le fossé à m'assurer que j'avais bel et bien plus rien dans le bide, Julien me dit: "On rentre maintenant?

- Je sais pas, lui lancai-je entrain de reprendre mon souffle peu à peu, tu me laisse le choix dans la date?

- Héloïse...Ouh Ouh Princesse...Arrête c'etait juste une blague.

- Une blague? Une blague? riait-je jaunemant en me relevant difficilement, très bien, il aurait dû en sortir d'autres des blagues ton oncle comme ça tout le monde aurait pu rire de ce qu'on fait "probablement" sous les draps. Il aurait du dire que tu me faisais réfléchir avec des "piles de boîtes**" sur la langue et que je " revenais de la ferme pleine d'espoir***" aussi! Tu m'as blessé Julien, tu sais très bien que je supporte pas la misogynie le fait que tu rigoles comme ça...''

   Julien me coupa et me serra contre sa poitrine. Son odeur me calma. Il me dit sur le haut de la tête : " Aller, viens on rentre, on discutera de ça demain".

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    * laisse le choix dans la date à ta gonzesse : contrepèteries à caractère sexuels dans laquelle il suffit d'inverser le "d" et le "ch" de choix et date pour donner la phrase suivant : tu lui laisses le doigt dans la chatte.

** piles de boîtes :  contrepèterie donnant des "poils de bites"

*** revenais de la ferme pleine d'espoir: contrepèterie donnanr : " je revenais de la foire pleine de sperme".

  

   

Intrusøs (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant