Chapitre 30

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Durant trois jours, c’était le même ballet : je me réveillais vers neuf, me douchais rapidement puis, en compagnie de Juju allait à l’étage du bas pour voir Alice. Je ne pouvais plus me passer d’elle : elle était ma vie. Julien s’attachait à sa fille de plus en plus au fil des jours. Lorsque le soir je rejoignais ma chambre et qu’il prenait ses affaire pour retourner à la location afin d’y passer la nuit, il s’attardait en me parlant d’Alice. Alice : un nom qui était devenue mon hymne, un mot que je prononçais parfois la nuit, un bébé que je voyais à l’âge de cinq/six ans avec ses deux parents devant l’arbre de Noël. Tout cela était trop beau, trop beau pour moi. Moi je ne méritais pas ce genre de vie ; pourquoi ? Je ne l’ai jamais trop su mais par l’enchaînement des situations est de mes problèmes j’en déduit que la vie ne m’aimait pas. Oui, elle ne m’aimait pas moi mais pourquoi ne pas me faire passer de l’autre côté ? Pourquoi faire souffrir les autres ?

            Julien et moi venions de fêter la première semaine de vie de notre bébé. Elle s’en sortait bien et avait pris quelques grammes : les médecins avaient pris un peu plus d’espoir qu’au début de sa vie et nous le faisais savoir. Quelques jours plus tard, elle fit une hémorragie au niveau des poumons pendant la nuit. Nous ne le sûmes que le lendemain matin, lorsque nous descendîmes pour aller la porter comme tous les matins. Elle avait étaient intubée et nous ne pouvions la porter comme elle était trop faible. L’infirmière qui s’occupait d’elle depuis ses premières minutes m’expliqua bon nombre de choses à la suite mais je ne l’écoutais pas. Je regardais mon petit bébé si fragile dans son nid en plexiglass au milieu de ses tuyaux… J’aurais voulu la prendre sur moi, lui faire sentir que j’étais là même si ma présence n’aurait servie à rien. L’après-midi, je lui apportai un T-shirt qui avait mon odeur : Ju me l’avait acheté quelques jours après l’annonce de ma grossesse car je ne pouvais plus rentrer dans mes ancien T-Shirt  tellement mon bidou avait pris de la place. Il y avait dessus deux moutons dessinés de manière humoristique avec l’un qui tricotait le drapeau Irlandais avec la laine de son congénère. On mit le T-Shirt juste à côté d’elle et lui recouvrit le ventre avec une manche (pour vous montrer à quel point elle était minuscule). J’avais envie de pleurer pour évacuer le stress et Julien aussi néanmoins aucun de nous deux ne le fit de peur d’entraîner et de décourager l’autre. Vers dix-heures, heure à laquelle les visites pour les mamans sont terminées, Ju demanda à allait dans la salle de bain de ma chambre pour une raison x ou y. Et là, ce produisit quelque chose extraordinaire. Entendant le jet du robinet coulait, je rentrai sans crier garde dans la pièce pour prendre ma brosse à cheveux et pour la première fois, je vis Julien pleurer. Je fis un pas en arrière, gênée, interdite mais surtout gênée. Il s’appuyait sur le lavabo avec ses deux mains et releva la tête et essuya les larmes qui perlaient sur ses deux joues. Je m’approchai de lui, lui caressa le dos puis le serra contre moi en enfonçant sa tête dans ma nuque. Il essaya de se dégager de mon emprise me je résistai. Il eut un sanglot, je senti alors quelque chose d’humide couler le long de mon cou. Julien pleurait vraiment. Je ne savais pas quoi lui dire et je n’osais rien, parfois, les mots ne peuvent rien face aux larmes et à la douleur. Il leva la tête et sortie de mes bras, puis il essuya ses larmes qui perlaient sur ses joues avec son pouce, me fit un sourire et m’embrassa le front. Il était tout rouge et aussi beau. Peu importe son état je l’aimais toujours et l’admirai, comment vous dire le désire que j’éprouvais. On sortit de la salle de bain, Julien attrapa son manteau posé sur le fauteuil. «  A demain ma puce » me dit-il en attrapant la poignée de la porte. Il s’apprêta à sortir, je le pris le bras et le tira contre moi : « Julien, j’ai peur aussi. Je t’aime ». Ju sourit, s’approcha de moi, me caressa la joue et m’embrassa sur la bouche. Il mit tout son poids sur ma poitrine et me poussa en arrière de manière à ce que je tombe sur le lit, il posa sa main derrière ma tête et continua de m’embrasser. Je l’aimais, j’avais envie de lui faire l’amour, son odeur, sa présence, son tout m’envoutait. Il partit quelques minutes plus tard. Je me réveilla plusieurs fois au cour de la nuit à cause du plusieurs cauchemars sans parler du stress qui faisait surface à chacun de mes réveil. Je pensais à Alice puis à Julien, je voulais lui envoyer un message pour savoir dans quel état il se trouvait –probablement dans le même que le mien- mais par peur de le réveiller je ne le fis pas. Je fis la crêpe au milieu de mes draps froids, humides à cause de ma transpiration. Mes seins se remirent à me faire mal, je regardai l’horloge : il était trois heures du matin, Alice devait téter. Je partie dans la salle de main pour changer de chemise de nuit car je venais d’avoir une montée de lait et mon vêtement était tout mouillé.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 05, 2015 ⏰

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Intrusøs (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant