Intrusøs (Tome 1)

Chapitre 3

   Et puis après...Après. Tout est allé très vite.

   Tout commença le jour où les filles n'avaient pas pu venir me chercher. J'attendais seule, à l'arrêt de bus dans le froid de la fin septembre qui commençait à s'installer. Je regardais droit devant moi avec mon portable serré entre mes mains. J'avais froid. De temps à autre je le regardais afin de connaître l'heure qu'il était. 

   Soudain, je sentis une présence qui venait de s'assoir sur le banc à côté de moi. C'était Julien.  Il était dans un manteau noir, les cheveux coiffés en arrière avec un foulard autour du cou. Mon coeur se serra quelques instants avant de se rendre compte qu'il n'en avait aucunement raison.

   Julien parla en premier :"Et toi, tu ne m'as pas dit quel était le tien." Je le regarda étonné qu'il s'adresse à moi. Je sentis alors un bourdonnement dans mon ventre et de la chaleur mon monter aux joues. J'étais am... NON! Non je ne l'étais pas.  Merci mon moi raisonnable. C'est alors que je lui répondis -un peu sèchement- :"Héloïse". Il y eut un silence de quelques minutes. J'alluma mon portable : 19h02. Ce maudit bus avait trente minutes de retard. J'éteignis l'écran, le remis dans mains. Je haussa les épaules pour me réchauffer. Il lâcha : "Tu as froid?

-Pardon, lui répondis-je

-Tu as froid?

-Non ça va, lui dis-je avec un sourire. " Il ne m'écouta pas, retira son manteau et me le posa sur les épaules avant de m'emailloter dedans et de me frictionner.  "Si tu avais froid, me dit-il, ...Princesse".  Je le regardait stupéfaite. Son manteau sentait bon et était chaud. Je croyais que j'étais dans un film car cela ne se passe que dans les films et pas dans la vrai vie. Mais non.Dans les films tout ce passe toujours bien.  La fille embrasse le gars, ils s'aiment... Mais moi non. Tout était trop beau pour moi, le vilain petit canard. Il ne m'aimait pas et moi je ne l'aimais pas. Il devait se foutre de moi, me faire une blague, me piéger...

   Je lui rendit son manteau, lui dit merci et partit. Il voulu me suivre mais je mis à courir. Il ne me rattrapa pas. Je continais à marcher dans le froid et dans la nuit jusqu'à mon appartement. Des sanglots dans la gorges et les yeux remplis de larles. Arrivé àon chez-moi, je quitta mes chaussures et me jeta sur mon lit. J'eclata en sanglots. Je n'étais pas faite pour aimer et je ne pouvais pas aimer. Il ne m'aimait pas il faisait exprès.  Il savait que ça me faisait souffrir.  Il le savait.

   J'eut envie d'appeller Gabrielle, mais meilleure amie et confidante. Mais je ne le fit pas. Je n'avais aucune raison de pleurer pour un garçon qui venait de me prêter son manteau. J'étais stupide. Je sécha mes larmes et caressa mon chien. Il me lécha. Je compris.

  Ma vie c'était ça. Mon chien, mon lit et mon appart. Il n'y avait de la place pour personne d'autre, c'est pour cela que je pleurais. Je ne laissais de la place à personne...Julien n'avait pas la sienne.