Chapitre 19

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   Je me suis réveillée les membres tous engourdis. Il devait être aux alentours de 17h30 voir 18h. J'avais transpiré, les draps dans lesquels je m'etait couché auparavant étaient froids et humides. Le côté de Julien était froid. J'en deduis par la suite que ça faisait un bon moment qu'il s'était réveillé. Je m'etira, m'assis sur le rebord du lit et toucha mon ventre rond. Ma fille bougea. Tout à coup je sentis une douleur d'une violence incomparable dans toute ma ceinture lombaire qui me tira en arrière et me força à me coucher de nouveau sur le lit. Je cria: "JULIENNN!".    Mon prince accourut dans la chambre. Je me recroquevilla sur moi même afin d'essayer de me soulager. Il se mit a genou sur le lit et se baissa vers mon oreille pour m'embrasser le cou et me caresser les cheveux. Des larmes de douleurs perlaient et coulaient le long de mes joues. Je n'osai pas parler et ne possédais pas la force de crier.

   Après des longues minutes de souffrances avec Julien à mes côtés, je me déroula. Je m'assis péniblement avec l'aide de Julien sur le rebord du lit. Je caressa mon ventre. Julien se dirigea vers la salle de bain qui était dans la pénombre. J'etendit le robinet d'eau couler. Quelques minutes plutard, il revint avec un serviette mouillée d'eau fraîche. Il m'essuya le front où perlaient déjà quelques fines gouttes de transpiration puis la nuque. Au moment où il passa à cette endroit avec le tissu, j'appuya mon front sur son épaule. Quand je releva ma tête, il s'arrêta et me dit: " On part à l'hôpital, c'est plus possible". J'eut envie de pleurer. Le fait de retourner de nouveau à l'hôpital ne me rassurais pas du tout.  Maintenant je savais pourquoi j'avais peur: j'avais peur pour mon bébé. 

   Nous prîmes  un taxi et arrivèrent dans le hall blanc et froid de l'hôpital que j'avais vu vaguement. Après avoir lu les écritaux, nous prîmes de nouveau la direction : "Maternité, Urgences gynécologiques et obstétriques". Nous arrivâmes de nouveau dans un hall. Je pressais la main de Juju de toutes mes forces rendant nos deux membres moites. Plus j'avançais, plus j'avais peur. Je savais que la fille n'allait pas bien du moins qu'elle courait un grand danger. Je la sentais bouger par ci par là dans mon ventre ce qui me rassurait -guère. Nous nous nous adressâmes à l'acceuil. La secrétaire passa un coup de fil. Moi qui suis totalement billingue avec mes précédents contracts aux États Unis, je ne comprenais plus un mot d'anglais. Quelques minutes plus tard le même médecin qui m'avait pris en charge la dernière fois arriva. Je pu mieux l'observer. C'était une dame un peu plus petite que moi, blonde et qui avait au moins cinquantaine. Elle était très souriante et je pu lire sur son badge qu'elle était une spécialiste dans les grossesses à risques. Elles nous sera la main et nous demanda de la suivre. Nous entrâmes dans une cabinet qui devait probablement être le sien. Sur les diplômes affichés sur les murs, je pus lire "Lisa Margarett Wilson". Elle s'assit et nous proposa des sièges. Nous fîmes comme elle.  Elle commença : " So, what's happened? ". Je lui expliqua dans mon anglais le plus clair ce qui s'était passé tout au long de ma journée.  Elle me montra la table de soins et me demanda de m'allonger dessus après avoir retirer mon pantalon et mon sous vêtements.  Je compris que j'allais de nouveau avoir un examen du col.  Elle me mit une serviette sur les genoux, me demanda d'écarter les jambes et entra sa main dans mon vagin afin de toucher mon col. Je recula en arrière: j'ai horreur de cette sensation. Je me replaça. Au bout de quelques secondes elle froissa les sourcils. Je regarda Julien. Il sentait que j'avais peur. Au moment de retirer sa main, elle fit un non avec sa tête puis reposa sur mes genous la serviette. Elle jeta son gant et nous: "Je vais devoir vous garder, vous avez un col ouvert à deux centimètres et demi. Il se peut que vous accouchiez dans les 72 voir 48 heures. Je n'ai pas l'habitude d'être alarmiste mais là il y a un challenge important pour votre bébé". Je sentis des larmes couler le long de mes joues. Julien me pris la main et de l'autre qui me restait je caressa mon ventre. Elle nous expliqua qu'on allait nous emmener dans une chambre pour éviter que je marche mais qu'elle allait avant me donner un médicament par perfusion pour essayer de stoper mes contractions.

    Inutile de vous dire une fois de olus sue j'ai peur.  Je préférais mourir et donner ma vie à mon bébé.  À six mois, ma fille est un grand prématuré et si elle possède des chances de s'en sortir, elle gardera sûrement des sequelles.

   Pendant que la gynécologue préparer la perfusion je m'agripa aux hanches de Julien et me mis à pleurer. Il me caressa les cheveux. Le docteur  me pris une main et me posa le catéther. Je ne sentis même pas la douleur tellement mon coeur souffrait.

    Les prochaines à venir étaient décisives et je n'avais pas assez de forces pour les affronter.  De plus, je me sentais coupable de ce que je faisais à Julien. J'allais lui donner un enfant qu'il ne désirait même pas, je pleurais et lui disais que j'avais peur sans penser à ses ressentiments. Et puis il y avait toujours mon éternelle question sur la survie de notre couple. Tout cela former un monstre que j'allais en partie devoir affronter seule.

   Seule, un mot qui reviens dans ma vie comme un oiseau à son nid.

Intrusøs (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant