Chapitre 26

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        Je vis un fin trait de lumière blanche. J'étais au milieu de quelque chose douillet. J'avais mal à mes articulations. J'essayais de bouger mes mains et mes jambes. C'était vraiment trop d'effort car mes membres ma paraissent horriblement lourds. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais. De plus ma tête me brûlait horriblement. Je fis un nouvel effort pour ouvrir mes yeux -si je pouvais les commander - et je vis un trait de lumière d'autant plus grand. Je recommença. au bout de quelques temps je pu ouvrir totalement les yeux. J'était immobile au milieu d'un lit dans une chambre aux murs blancs. J'observais le plafond car mes yeux ne pouvaient regarder sur les côtés, mes membres ne pouvaient exécuter que de petits mouvements sur place et mon cou ne pouvais se tourner.

        Je ne suis donc pas morte? Je tourna alors ma tête du côté gauche - non sans efforts- et vis Julien. Il me regardais avec un certain sourire aux lèvres. Je le lui rendit du coin des lèvres. J'avais comme un grand vide; mes idées revienrent petit à petit. Je toucha mon ventre: il était plat. Il était passé de rond à une bedaine dégoutante. Je ne savais pas quoi faire. Julien se leva alors et m'embrassa le front. Je l'enlaça avec mes bras autour de son cou, il me susura dans l'oreille: "Tu a été super ma chérie. Je t'aime. Oh oui je t'aime" et il sortit de mes bras. Je mis du temps avant de réaliser ce qu'il s'était passé: je venais d'accoucher. Ma fille n'était plus en moi. La peur me saisissa. Je puisa dans mes forces pour former cette question à mon copain: "Et le bébé? Il s'appelle comment? ". Julien s'assit sur le rebord du lit, et me caressa le visage avec sa main avant de me répondre: "Elle va bien, ils l'ont tout de suite emmenée en couveuse. J'ai l'ai vu quelques minutes. Elle est magnifique comme sa maman. Pour le nom, les infirmiers en avaient impérativement besoin pour l'identification alors je leur ai dit Alice mais après on pourra changer si ça ne te plaît pas". Je lui adressa un sourire encore plus grand et je sentis des larmes couler le long de mes joues: j'étais maman et lui papa.

        Maintenant je ne voulais plus qu'une seule chose: voir ma fille, Alice. Je ne savais pas à quoi elle ressembler, qu'elle taille elle avait, comment elle allait,... J'avais des milliers de questions qui se bousculaient dans ma tête. Je voulais la toucher, savoir comment elle allait et surtout où elle était. J'étais dans une pièce dont je ne connaissais même pas la localisation, éloigné de mon bébé qui venait de naître et que je n'avais jamais.

        Quelques minutes plus tard, une infirmière rentrat dans ma chambre. Elle me prit le bras et vérifia mon pouls après de s'être présentée. Lorqu'elle eut fini, elle me demanda si je désirais voir ma fille. Je regarda Julien anxieusement, comme si ma déscision dépendait de la sienne. Il m'afficha un sourire réconfortant et me pris la main. J'acquiesca. On m'apporta donc un fauteil roulant car j'était trop faible pour me déplacer. De plus j'avais la peau de mon ventre qui me tirait à quoi s'ajouter la douleur due à mes règes abondantes après l'accouchement, un mal de dos horrible surtout au niveau de la ceinture lombaire. L'infirmière me fit poussa dans des couloirs interminables avec Julien qui marchait à côté de moi. J'avais ce goût âpre dans la bouche, cette odeur de désinfectant dans les narines et ses "bip...bip", '"tididi...tididi" et autres bruits typiques du milieu médicale.

        Nous arrivâmes enfin devant une porte jaune sur laquelle était écrit sur un support métalique en écriture bleues : Réanimations néonatologiques. L'infirmière nous fit un signe comme quoi nous devions attendre puis entra dans la salle. Julien et moi nous regardâmes avec une once de stress dans le regard. Mon prince s'accroupit à côté de moi et posa sa main sur mes genoux tout en me caressant la cuisse.  Je réalisa que lui non plus n'avais jamais vraiment vu Alice. Il l'avait apperçu. "Tu l'as déjà vu? lui demandai-je

-Plus ou moins. " me répondit-il.  On s'échanga un sourire et un baiser.

               L'infirmièe ressortie de la salle et ouvrit la porte de manière à ce que je puisse entrer avec mon fauteuil. Une vague de stress m'envahit. J'étais perdu. C'était une pièce très grande puisqu'il y avait au moins alignées sur chaque murs quatres couveuses dont au moins deux possédaient un occupant. Les paroies des appareils étaient recouvertes par une couverture aux motifs enfantins: des cubes d'apprentissages, des oursons, des ballons, des fées ou autre. Il y avaient quelques parents qui étaient présents dans la pièces et s'occupaient de leur nouveau-né. Ils étaient avaient pour la plus part les traits tirés, et affichaient quelques fois des sourires fades, tristes voir sans saveurs. L'ambiance de la salle était rythmée par des "Bip...bip...bip" ou des des sifflements profonds des appareils servant à l'oxygénation de ses petits corps.

        Je regardais partout. Julien me prit la main de lui-même. Non pas pour me rassurer mais parce qu'il avait peur et que pour une fois il l'admettait. Je la serra de toutes mes forces et caressa son dos avec mon pouce tout en me mordant l'intérieur des joues à me faire saigner. J'avais mon coeur qui battait la chamade. Je commençais à réaliser enfin que j'étais maman et que je venais de donner naissance à une petite Alice. 

Intrusøs (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant