C.Jackson

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26 décembre 2017

« Je savais pas, dis-je en tant qu'excuse dissimulée. »

Généralement, un pardon précède ce genre de phrase mais dans ce cas là, j'ignorais totalement cette histoire. Comment aurait-elle voulu que je sache ? Puis de toute manière, pour être absolument honnête, je doute que cela m'aurait empêché de faire cela. De plus, initialement, c'était juste un concept qui avait germé entre moi et un ancien ami, il a testé et non approuvé mais les choses devaient s'arrêter là. À l'époque, j'avais juré à Brendan de ne jamais expérimenter ce cocktail. Qu'est-ce qui a changé ? Mon aîné est en prison et j'ai découvert quelque chose à propos de ma meilleure amie défunte. Pourquoi Mercy ne veut pas me laisser le droit de me détruire, d'oublier, de me déculpabiliser ?

« Si.

-Non, je ne savais même pas que tu avais une cousine, lui assurai-je, perplexe. »

Vraiment ? Bon, j'avoue que mon excuse est pitoyable. À priori, vu qu'elle a vaguement parlé d'oncles et de tantes, je pouvais en déduire une forte possibilité qu'elle possède des cousins, ou cousines. Pourquoi elle insiste ?

« J'te parle pas de ma cousine.

- Tu sais, les médiums, c'est comme le Père Noël du centre commercial, c'est de l'arnaque, blaguai-je, cynique. »

Certes, ce qu'elle m'a raconté à propos de sa cousine, Charity Jackson, est émouvant. Une jeune fille qui a failli être salie à cause de la monstruosité de certaines, voire beaucoup, d'hommes. Une belle adolescente qui se rend à une soirée d'étudiante à New York et qui termine évanouie sur un trottoir, droguée. C'est terrible, je l'accorde. Les gars qui lui ont infligé cela mérite de subir la même chose juste pour qu'ils réalisent que la portée de leurs actes ignobles peut avoir comme impact.

« J'm'en fou de ce que tu fais, Winter, commença-t-elle. »

Bah, on est deux.

« Mais c'est putain d'irrespectueux envers les femmes qui ont été droguée au GHB et même violée à cause de cette merde ! »

Je crois avoir toucher une corde sensible chez elle. Toujours un peu confuse, j'expire. J'ai l'impression d'être moralisée et cela m'énerve ! C'est pas si terrible.

« Je ne suis pas une gosse, je sais que ce n'est pas un sucre mais...

-Tu sais pas, me coupa Mercy. Tu sais rien. Si tu savais, tu ne serais pas ici. »

Un point pour elle. La nature de sa colère est encore légèrement abstraite à mes yeux. Je me demande même si elle m'est vraiment destinée. Peut-être qu'elle ne tente pas de me faire une leçon en me narrant une triste réalité. Cependant, je dois expérimenter. Trouve toi des excuses.

« La pute friquée a failli tout perdre à cause de ça, explosa-t-elle. T'es chez moi, t'as nul part où aller, on est pas pote...

-Je peux partir. »

En plus, pour être précise, j'ai usé le terme « salope » et non ce dérivé de péripatéticienne. Je plante mes yeux dans les siens pour qu'elle y décèle ma sériosité. L'avoir à mes côtés pour reconquérir ma mémoire serait un atout majeur mais fondamentalement, je pourrais me débrouiller seule. Je crois. Après si je cherche à m'infliger de l'amnésie à chaque fois que je découvre quelque chose de dure, cela risque d'être compliqué.

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