Je me réveille doucement, je suis dans un lit. Mes pensées sont confuses et je suis tout ankylosée. Je me lève incertaine de mes gestes, en regardant autour de moi pour reconnaître les lieux. Malheureusement, c'est un échec, je ne vois quasiment rien comme si on brouillait ma vue. J'entends quelque chose m'appeler à l'intérieur de mon esprit, cette voix ne parle pas comme une personne pourrait le faire, c'est plus son désire que je la rejoigne qui me lance un message. Une partie de moi a terriblement envie de la rejoindre mais l'autre me suggère que je suis probablement en danger et en position de faiblesse, je dois donc rester éveillée. Même si mes oreilles bourdonnent, je peux entendre comme des pas se rapprocher. Je ne sais même plus ce que sont des pas, des mots sortent tout naturellement sans que j'en comprenne le sens. J'ai comme un sentiment d'incertitude. Je sais qu'il y a un problème, que je suis pas dans mon état normal, j'ai l'impression d'avoir des connaissances entravées par une source inconnue. Mon cœur s'accélère, ma respiration se fait saccader, la tranquillité qui m'habitait s'est fait la malle. J'essaye de discerner des objets, un lieu autour de moi mais j'ai l'impression que plus je me concentre moins je vois. J'entends comme un bruissement, seules mes oreilles ne me font pas défauts, enfin, je sais qu'elles ne perçoivent que certains bruits mais ce sont les seules qui me préviennent sur l'environnement extérieur.
Mon autre sens qui est l'odorat est aussi inefficace, la seule odeur que je perçois est comme si un métal était collé à mon nez et que je ne sentais que son odeur. J'arrive à penser même si je sais que je ne suis pas au meilleur de ma forme, mon cœur s'affole toujours. Je suis tout à coup surprise, un bruit très strident vient se loger dans mon audition me coupant du seul sens capable de me lier avec le monde extérieur. Les pas se rapprochent-ils toujours ? J'espère de tout cœur qu'ils vont dans une autre direction. Je sais que je ne pourrais pas me battre que ce soit physiquement ou verbalement. Mais c'est hors de question que je me laisse avoir par l'Etat même si d'après eux, ils ne sont pas nos ennemis et que le système mis en place est là pour notre bien-être. Mes parents ont passé une partie de leur vie à me tenir loin de ses gens pour me préserver et me voilà avec eux, dans leur établissement. J'espère ne pas les avoir déçus...
Une main vient de prendre mon bras puis se place sur mon cou pour avoir mon pouls. Elle vient ensuite frôler ma joue, je mets un grand coup face à moi et essaye de me débattre ; je ne supporte pas que ces personnes qui sont sûrement à l'origine de mon état me touche comme si elles s'inquiétaient de mon sort. Je sens plusieurs paires de bras m'immobiliser au fur et à mesure et des doigts viennent couvrir ma bouche. Le bruit strident que j'entendais se stoppe comme il était venu. J'ai mes yeux qui se ferme peu à peu, je préfère me reposer que de me battre alors que je sais que je ne peux rien faire tant qu'ils me maîtrisent. Je me sens sombrer, je pense à mes parents tant que je le peux, je ne sais pas si je pourrais le faire demain. J'espère qu'ils savent de là où ils sont que je les aime du fond du cœur. Je me relève en sursaut et comprends qu'ils ne m'immobilisent plus alors j'essaye de me lever mais c'est peine perdue. Je suis de nouveau collée au lit. Un tissu froid et mouillé m'avait touchée le nez et une douleur fulgurante m'avait parcourue me faisant revenir à la réalité et me tortiller dans tous les sens. Le tissu recommence ce qu'il avait entrepris, je me tors, j'ai mal mais des mains puissantes me tiennent toujours. Est-ce ces mêmes mains ? Je ne comprends plus ce que je pense ni même d'où me viennent ces idées. J'entends un cri strident arriver à mes tympans et comprends finalement que c'est moi qui crie de douleur. Je n'imagine pas la hauteur du cri alors que je l'entends très bien malgré ma faible audition. Le tissu continue sa route en allant à différents endroits de mon visage en me faisant souffrir toujours plus mais je ne peux que me distordre d'élancement et hurler la mort. Je sens des larmes couler le long de mes joues et je suis secouée de sanglots. J'essaye encore d'ouvrir mes yeux mais ils sont gonflés à cause de mes pleurs donc je ne vois toujours rien, surtout qu'ils me font mal même lorsque je ne fais que battre des cils. Ça fait un moment qu'ils ont finit de me passer le tissu mouillé sur le visage, j'espérais être tranquille et me laisser sombrer mais ils commencent à me déshabiller et je m'imagine le pire. Le cri strident recommence. Même si ça me fait mal, j'essaye de me relever et de m'enfuir mais c'est encore un échec. Les mêmes mains reprennent leur place sur mon corps et sur ma bouche. Je ferme fort les yeux et pleurs en silence en attendant que ce moment passe. Je me retrouve dans la même bulle de silence et de noir à perte de vue. Je me sens bien et laisse mon esprit prendre le relais. Mon cœur se calme peu à peu. Mes pensées s'arrêtent. Mes muscles se détendent. Je ne perçois plus aucun bruit.
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Jusqu'où résister ?
Science FictionDans un monde où les Hommes ont le contrôle sur la génétique. Dans un monde où Ils supervisent les naissances pour ne créer que des personnes similaires avec le même physique et des pensées réduites, respectant les règles strictes de la société qu'I...