Jusqu'où résister ?

Chapitre 14

Je marche en direction des cinq hommes d'un pas tranquille, mieux vaut jouer rusé avec l'air sans défense. La première fois ça a très bien marché alors autant ne pas se déranger pour utiliser les méthodes qui fonctionnent. Un des cinq me remarque et me regarde bizarrement, il est surpris de voir venir une jeune fille dans la cour de cette forteresse.

- Tu n'es pas sensée être là, tu le sais ? me dit-il sur la réserve, ne savant pas quelle tenue adopter.

Son oreillette grésille réveillant le bruit parasite dans ma tête. Il m'étourdit quelques instants. 'Tu ne vas pas commencer toi !' je ne suis qu'à quelques mètres de mon dû. Je ne peux pas me permettre d'avoir une absence maintenant. Si je ne réussis pas, je suis bonne pour y retourner et Dieu seul sait ce j'y rencontrerai ; moi qui suis une fugitive, qui ai tuée plusieurs personnes, qui ai percée leur système.

Après les grésillements désagréables, une voix retentit demandant d'être vigilant parce qu'une fille s'est évadée et souhaite partir. En entendant ces paroles, l'homme qui m'avait adressée la parole me regarde avec les yeux sortant de leur orbite. Il devait croire que personne ne pouvait sortir de cette forteresse qu'il protégeait.

Je ne perds pas une minute, je dégaine mon arme et tire sur le premier qui est juste devant moi. Il s'affale au sol, me permettant de voir les quatre autres qui n'ont apparemment pas entendus l'appel à la vigilance de leur oreillette. Ils sont assez stupéfaits que leur collègue soit au sol alors je ne me fais pas prier et leur assène plusieurs balles à des endroits stratégiques pour finalement les voir s'affaler à leur tour. Je me trouve plutôt efficace, je n'ai pas été touchée une seule fois et n'ai pas eu besoin de me battre. Alors que je me tourne vers la grille qui est mon dernier obstacle, j'entends des voix qui viennent de derrière :

- Arrête-toi ici !! Ne va pas faire quelque chose que tu peux regretter.

- Pourquoi je regretterais de partir d'ici. Je crois que vous voyez cette enceinte trop d'un bon œil, lançais-je avant de partir.

J'incère le pass dans la fente prévue à cet effet, pousse la grille la refermant derrière moi. Je pars à toute allure à travers le terrain vague qui entoure le bâtiment. Je cours comme si ma vie en dépendait ce qui n'est pas tout à fait faux. Je cours le plus vite que je peux mais le bijou que je tiens à ma main droite me ralentit considérablement. Je préfère courir avec l'arme que sans, je sais qu'elle me servira à un moment donné. Je compte sur mon coup de surprise pour ralentir les Attrapeurs.

Je me suis enfuie rapidement, sur un coup de tête. Peut-être que je suis partie un peu vite finalement, j'ai laissé derrière moi Annabelle, Thomas... Mais pourquoi je me préoccupe tout à coup de leur sort ?! Ils ne se sont pas inquiétés une seconde de ce que je ressentirais lorsque je les verrais s'embrasser ; surtout que j'étais dans la même pièce.

J'ai pourtant abandonné ma promesse, celle de sortir tous ces enfants... J'ai délaissé Mira, la pauvre petite avec qui elle dormira lorsqu'elle aura peur ? Peut-être avec Thomas, lui qui a pris soin de chaque enfant présent même de moi. Il faut que j'arrête de penser à lui. Il m'a fait du mal, on avait été très proche durant la journée et il embrasse une autre le soir...

Je secoue la tête pour chasser les mauvaises pensées qui m'empêchent de bien me concentrer sur ce qui m'entoure. Je suis à présent entrée dans des bois assez sombre où les allées entre les arbres sont étroites.

Est-ce que mon départ affectera le bien-être des résidents, eux qui étaient plutôt livrés à eux même. Ce manque de personnel comme me l'avait dit le petit groupe a conduit à ma fuite. Madame Yonguet va sûrement renforcer la sécurité de son enceinte et resserrer l'étaux autour des jeunes qui j'ai abandonné. Je ne devais pas compter pour eux alors pourquoi je me rejette toute la faute ? J'ai été la première à sortir de là-bas, je devrais en être fière mais je me sens seulement coupable.