Chapitre 32

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*PDV April*

          Jeyson a raison. Hors de question que l'assassinat de Kyle soit impuni.

          "Comment tu comptes te venger ? questionnai-je

- C'est simple : en faisant exactement comme eux. On va les prendre par surprise et tuer Léna. April, il faut que tu te trouves un surnom. Par exemple moi c'est Red pour mon manteau rouge, etc... Ensuite, il faut qu'on se trouve de nouvelles armes. Maintenant qu'Asesino et sa bande ne nous fournissent plus, il faut qu'on trouve un autre gang pour nous fournir. On devra également s'entraîner trois fois plus. Nous devons être surs de pouvoir les vaincre"

- C'est de la folie Jeyson. Nous ne sommes plus que trois, ils sont cinq. Léna te connaît, elle saura que tu va répliquer. Ils seront surentraînés. On se jetterait dans la gueule du loup, c'est une opération suicide Jeyson. Réfléchis un peu merde !!"

          Stan qui était d'ordinaire si calme s'était emporté et la tension était palpable entre les deux hommes.

          "Alors il nous faut plus de monde.

- Nan nan nan hors de question, je te soutiens dans tout ce que tu fais mais là je cautionne vraiment pas. On peut pas demander à des gens de se sacrifier pour un type qu'ils n'ont même pas connu ! rétorquai-je

- C'est une blague April j'espère ?! On est pas dans ton Fucking monde de bisounours, tu fais partie d'un gang alors tu suis ton chef, point barre. Et il se trouve que ce chef c'est moi ! Si il doit y avoir des morts j'en ai rien à faire. Je me fous royalement de ce que tu penses, Kyle sera vengé quoi qu'il arrive. Me fais pas regretter de t'avoir intégré au groupe s'il te plaît.

- T'as beau être un chef de gang ça t'autorise pas à nous traiter comme des sous-merdes !! T'as peut-être plus d'expérience que moi mais c'est pas pour autant que tu dois me rabaisser comme ça. Rappelle-moi dans les bras de qui t'as pleuré pendant deux mois ? Je t'ai toujours soutenu Jeyson et ça uniquement parce que je le voulais. Pas parce que t'es notre chef mais parce que je t'aime et on est ensemble. Donc merci mais calme tes petits sautes d'humeur !"

          Je dis ça d'une traite et sortis de la pièce, énervée. Je claquai la porte en sortant et partis m'enfermer dans notre chambre sans lui laisser le temps de répondre. J'ai beau l'aimer plus que tout, ses petites humeurs m'énervent. Je n'y peux rien si il est complétement bipolaire parfois ! Stan et Jeyson se disputent encore pendant deux bonnes heures, et je décide de sortir et m'aérer l'esprit. Les paroles de Jeyson m'ont profondément blessées. Je prends une veste et sors par la fenêtre, je n'ai vraiment pas envie de le croiser et qu'il passe encore ses nerfs sur moi. Je disparais dans l'obscurité de la nuit d'été. J'erre, perdue dans mes pensées, pendant plusieurs heures. Au loin, j'entends une sirène de police, puis cette sirène se rapproche. J'essaie de paraître le moins louche possible. Lorsque la voiture de patrouille s'arrête à ma portée, j'essaie d'accélérer. Les policiers sont deux à bord du véhicule.

          "Police, arrêtez-vous s'il vous plaît. C'est un contrôle d'identité."

          J'espère juste, à ce moment précis, qu'ils ne sont pas au courant que je fais partie d'un gang depuis plus de six mois maintenant. Celui qui sort en premier de la voiture et vient à ma rencontre est petit, mais plus grand que moi (en même temps c'est pas très compliqué), les cheveux grisonnants et une calvitie assez importante. Il a à peu près la cinquantaine je pense.

          "Nom, prénom, date de naissance. m'ordonna-t-il

-  Iris Taylor, le vingt-sept avril deux mille. 

- Vos papiers d'identités s'il vous plaît.

- Je les ai oubliés chez moi.

- Pourquoi vous baladez-vous dans les rues alors qu'il est une heure du matin ?

- J'étais à une fête chez une amie.

- Vous avez bu ?

- Non.

- Fumé ?

- Non plus"

         Je récitai le texte que m'avait appris Jeyson en cas de situation comme celle que je vivais à présent. Il appela son collègue. Ce dernier était grand, brun au regard ténébreux, environ la vingtaine.

"Fais la monter dans la voiture, on l'emmène au poste."

          Et merde. Lorsque le second policier s'approcha de moi pour me faire monter, je lui envoyai un magnifique coup de poing au visage qui le sonna quelques secondes. Le premier s'approcha de moi et me maitrisa en un temps record et je fus dans la voiture, menottée et en direction du commissariat de police  en moins de dix secondes. Lorsque nous fûmes arrivés, on me fit patienter, menottée à une chaise,  dans une salle au carrelage blanc. Les murs étaient d'un bleu pâle froid, sans expression. Des affiches signalant des disparitions étaient placardées au dos de la porte. Je les lus pour faire passer le temps. Il y en avait douze en tout. Ethan, six ans. Sara, douze ans. Emily, quatorze ans. Ali, dix-sept ans. Je lus vaguement les huit suivants, puis les deux derniers retinrent mon attention. La photo de l'avant-dernier était un visage que je ne connaissais que trop bien : Asesino. Au dessous de son portrait figurait un nom et un âge : Côme, 19 ans.

          Le dernier portait mon nom.

RED [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant