Partie 26

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Précédemment

Sale conne, t'es plus naïve que ton frère. J'imagine la réaction d'Alimou quand il saura que tu as été mon pion et que son fils ne sera plus de ce monde grâce à toi.
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Maty Diop

Je ne sais pas pourquoi mais ces temps ci je ne cesse de faire des rêves bizarres et en général mes rêves sont prémonitoires. Je dois sortir de l'hôpital normalement ce matin mais je n'ai pas envie de partir sans mon petit. Je ne suis pas rassurée.

Toc toc toc

- Bonjour mon amour, me salua Alimou.

- Bonjour

- Comment tu te sens? Tu as bien dormi?

- J'ai connu des jours meilleurs.

Il me fixa quelques minutes avant de continuer.

- Hier soir le médecin m'a dit que le bébé pourra sortir dans deux semaines si tout se passe bien.

Je lui répondis par un "hum'' et il s'installe un blanc. Je n'arrivai toujours pas à digérer ce qui s'est passé même si l'arrivée de notre bébé m'incite à tout oublier. Ça fait mal de se sentir insuffisante et trompée.

- Je... tu as pris ton petit déjeuner? Je t'ai acheté des croissants en venant.

- Non merci maman va me ramener de la bouillie.

Un autre blanc.

Il se leva de la chaise pour venir s'asseoir sur le lit. Il posa délicatement sa main sur la mienne et des millions de frissons me parcoururent le corps. Je me maudis de l'aimer autant.

- Princesse... je sais que ce n'est pas le moment et je comprends que tu m'en veuilles autant mais je te jure sur la vie de notre fils qu'il ne se passe rien entre Alice et moi. Elle m'a embrassé et c'est à ce moment que tu es rentré dans le bureau.

- Il me semble bien que le baiser ne te dégoûtait pas non plus.

- Maty je sais que n'importe qui aurait cru la même chose que toi mais j'ai juste besoin que tu me crois.

- ...

- Je n'aime et je n'aimerai jamais comme je t'aime. Je ne ressens plus rien pour Alice et je te le démontrerai par tous les moyens possibles.

- Je ne sais pas Alimou. Je... j'ai envie de te croire mais quand je repense à cette scène je n'y arrive pas.

- Je te comprends bébé mais fais-le pour l'amour de notre fils.

Je ne réponds pas, ne sachant quoi dire.

- S'il te plait, me chuchote-t-il.

Le médecin choisit ce moment pour toquer à la porte. Il salua Alimou d'une poignée de main et me questionna sur mon état de santé.

- J'ai des douleurs au niveau du ventre et j'ai l'impression que je saigne plus que la normale. En plus j'ai toujours des nausées.

- C'est normal d'avoir des douleurs avant la cicatrisation mais je vais quand même vérifier le cathéter de la péridurale par précaution. Pour les nausées, il se peut que votre cotre corps réagisse mal aux analgésiques à base de morphine. Je vais vous prescrire d'autres médicaments pour voir.

- D'accord merci... pourriez-vous me laisser voir mon bébé s'il vous plait? Je ne pourrai pas attendre une journée de plus.

- Vu votre état, il serait mieux d'attendre quelques heures pour pouvoir sortir. De mon coté je vais dire à l'infirmière de vous l'emmener pour quelques minutes . Il est toujours fragile.

Il partit après m'avoir ausculté laissant un silence pesant dans la chambre. Alimou me regardait l'air d'attendre ma réponse. Ma réponse... moi même je ne savais que répondre.

- Je vais te donner une dernière chance, dis-je d'un trait. Mais ce sera la dernière. Je ne veux pas que notre enfant grandisse avec des parents séparés.

Il se rapprocha de moi et me donna un chaste baiser sur la bouche.

- Je ne te décevrai plus jamais ma puce, je t'aime tellement...

- Ils sont où les croissants que tu m'as ramenés.

Il éclata de rire en me tendant le sachet. Dama khiffone tamit ( j'avais faim aussi).

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       (*****)

Voila exactement trois jours que je suis à la maison familiale depuis l'accouchement. Ma belle-mère a insisté pour que je vienne vivre à la maison quelques mois pour qu'elle puisse prendre soin de moi. Toute la famille est au petit soin avec moi même tante Nabou et Aissata. Ça m'a étonné au début et je me méfiais tout le temps mais ma mère m'a dit de ne pas m'inquiéter. Elle pense que leur subite changement vient de l'arrivée du bébé.

- Chérie tu n'as pas encore fini là, s'exclama Alimou me sortant de mes pensées.

- Donne-moi juste cinq minutes.

- J'ai un procès à 10h je te signale et il ne faut pas que j'arrive en retard.

Toujours aussi impatient lui.

Le bébé est toujours à l'hôpital alors qu'il sera baptisé demain. Avec Alimou on y va tous les jours pour le voir. Le médecin dit qu'il pourra sortir la semaine prochaine. J'ai pleuré la première fois que je l'ai vu, il était tellement minuscule. Je n'arrivais pas à croire qu'un si petit être a vécu dans mon ventre pendant sept mois. C'est juste incroyable!

A propos du baptême, Alimou ne veut pas entendre parler de téral et de yebbi. Moi même je n'en veux pas mais c'est sa mère et la mienne qui tiennent à faire les choses en grand. Elles ont maintes fois essayé de le convaincre mais il a dit niet. Il veut qu'on fasse tout à la clinique comme ça tout le monde pourra rentrer chez lui vers 17h. Je n'ai même pas essayé de le convaincre. Tout ce qui m'intéresse c'est la santé de mon fils.

- Chéri, après l'hôpital pourrais-tu me déposer chez le traiteur pour que je puisse vérifier les derniers détails?

- Tu peux juste l'appeler, tu n'as besoin d'aller jusque là bas?

- C'est vrai mais j'ai besoin de... c'est pas ton portable qui sonne là.

Je lorgnai un peu l'écran pour voir qui pouvait l'appeler à cette heure mais il fut plus rapide que moi et décrocha.

- Allô oui... je ne peux pas te parler là, je suis entrain de conduire.

Et tac, il raccrocha.

- Avec qui tu parlais? Lui demandai-je intriguée.

- C'était Badou, il a quelques soucis ces temps ci.

- D'accord, répondis-je tout simplement.

Nous sommes arrivés à l'hôpital après quinze minutes de chemin. L'infirmière nous informa qu'on lui faisait sa toilette et qu'il fallait patienter quelques minutes. Elle nous le ramena après un petit bout de temps. Je ressens toujours la même émotion quand je le prends dans mes bras. Il est tellement mignon.

- Voici votre bout de chou, chantonna l'infirmière en se rapprochant avec le bébé.

- Viens voir maman mon bébé.

- Viens voir papa mon bébé, répliqua Alimou sur un ton taquin.

On rigola de bon cœur et il le prit des mains de l'infirmière et l'embrassa sur le front. Je me penchai vers lui pour regarder ce petit merveille. Le voir augmenta davantage mon émoi mais ça c'était avant de remarquer que ce petit n'était pas le notre.

- Ce n'est pas notre fils, balbituai-je le cœur battant à la chamade.

- Quoi... de quoi tu parles?

- CE N'EST PAS MON FILS ALIMOU!

Suite après demain inshaAllah

Big kiss

Les Réalités D'Un MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant