«Dur de bâtir un avenir sur un champs de mine»
Des pensées chelou venaient hanter mes rêves ça en devenait des cauchemars où Houssam en était le terrible monstre. Je vais construire des barrières autour de mon coeur pour éviter qu'il y entre et si c'était trop tard ? L'étanchéité de ma carapace n'est plus fiable.
J'osais plus sortir fermer les yeux cette nuit là de peur de voir apparaître son visage, il faisait trop d'effet il était trop présent ça me faisait paniquer... j'étais jeune et naïve ignorante et surtout.. amoureuse.
Le lendemain matin naoufel à couru vers moi :
-He intissar !!
Moi : tu veux quoi ?
Naoufel : arrête ça arrête de faire la grande c'est bon, il s'est passé quoi avec ton frère ?
Moi : mon frère ?
je comprenais pas ce qu'il me racontait
Naoufel : bah oué c'té pas ton frère le gars hier ?
Moi : ah.. oui
ça a mit du temps à monter à mon cerveau et je ne sais pas pourquoi peut être pour me protéger, j'ai menti. Il m'a regardé bizarrement sans trop calculer
Naoufel : ah et il t'a rien dit ?
Moi : euh.. si si mais tranquille c'est bon
Là j'ai compris plusieurs trucs c'est pour ça que naoufel n'avait rien dit face à houssam, il croyait que c'était mon frère. C'est vrai que saïd et houssam se ressemblait vaguement et que naoufel n'avait jamais vu mes frères de près mais je sais pas je trouvais ça chelou qu'il confonde.
Naoufel : bah ça va, et on peut parler où t'es toujours zehef
Moi : j'ai pas envie de parler la naoufel salam
j'ai avancé sans lui laisser le temps de répondre et à ce moment là je m'en voulais de penser à houssam..
C'était le tout début, comme une drogue petit à petit j'ai fini par ne plus le décrocher de mes pensées, je voyais son visage, j'entendais sa voix.
Début Février 2006 un jour de grand froid mon père n'est pas aller travailler il a sortit son plus propre costard et sa belle cravate de chez tati, on est griller à des kilomètres avec nos fringues du marchés, nos mocassins imités. Malgré tout ça, mon père c'était acharné ce jour là tout ça pour assister... au jugement de mohamed.
Rien que dire le "jugement de mohamed" on s'avait que c'était grillé, grillé d'avance rim me lavait dit et saïd aussi, mais moi j'avais grave de l'espoir, je savais pas vraiment quels étaient les charges contre lui, mais suffisait de rencontrer le regard de saïd pour savoir que.. c'était lourd. Sur les ordres du daron rim et moi on devait aller en cours, et elle au taf, on devait faire comme si c'était une journée normal. Mais je pouvais pas hayat et jihene l'avaient bien vu je pensais qu'a ça, c'était impossible d'zapper.
J'angoissais carrément et j'avais aucun moyen de savoir avant, le midi noureddine avait geh lâché ses shabs pour me faire rire un petit peu. Je le respectais noureddine ça devenait carrément un frère pour moi, j'avais trop de respect pour lui, trop de respect pour ce qu'il était, son petit côté comique et son côté grave adulte avec ses leçons de morales qui me lâché ça m'épatait. Ils nous racontés des blagues rebeux, alors hayat et jihene elle était à fond entrain de l'écouter, moi j'étais grave ailleurs.. près de mon frère moha. Soubhanallah j'avais l'impression de ressentir sa peur, son angoisse, enfermer dans sa petite cellule grisonnante, j'avais l'impression d'être à sa place.
En sortant des cours j'ai vu saïd devant mon lycée... c'était la première fois qu'il venait me chercher et ça m'a fait trop bizarre, je sentais qu'il était pas dans son élément, il regardait les gens comme des extra-terrestres, comme un lion qui venait pour la toute première fois de sortir de sa cage, qui découvrait le monde extérieur...
Moi : saïd ?
Saïd : ouais
Moi : ça va ?
Saïd : oué vient on s'barre
Il avance vers une voiture avec les vitres tintés, et me dit :
Saïd : monte derrière
J'ouvre la portière m'assoie, en levant la tête je croise le regard d'houssam... l'angoisse se retrouver dans la même voiture que lui et mon frère.
Saïd monte à son tour on roule tranquillement, enfin tranquillement à la façon des gars quoi... vous voyez le genre, jusqu'à tant que j'entende saïd crier :
Saïd : putain les hnouchs !
Houssam : où ça ?
Saïd : à droite là bas en mode contrôle vas-y tourne tourne
On s'arrête au feu rouge je vois houssam et saïd qui cherche un moyen de s'en sortir, il regarde à droite à gauche, et finalement houssam recule en mode rallye, hamdoulah il y avait pas de voiture derrière nous. Il recule, fait demi tour au milieu de la route, moi je regarde les deux voitures de keuf, avec le bruit des pneus ils se retournent vers nous. Wallah je me suis cru dans un film de gangsta. Houssam redémarre à fond saïd se retourne pour regarder si ils nous suivaient, et finalement ils ont rien fait, ça m'a choqué. Je m'attendais à une course poursuite teh fast and furious. On continu à rouler, jusqu'à une nouvelle intersection et wallah on a rien comprit, y a une voiture de keuf qui est sortit de nul part, elle commence à accélérer saïd se met à crier.
Saïd : putain les fils de p**e ! accélère wallah accélère !
Houssam accélère d'une coup wallah j'ai collé au siège je parlais pas au fond je stressais ma race. Houssam il me fait flipper, car il est grave calme mais il est trop sérieux. On continue de rouler la voiture derrière nous, houssam il va dans des chemins il grille des feux wallah une course poursuite !
Saïd : va au quartier vas-y ils peuvent rien faire là bas on va les pommer
Houssam se dirige vers le quartier et là j'avoue il part dans des trucs des ruelles que je connaissais pas, la voiture derrière elle est plus là, on se gare dans un parking d'une tour, saïd il souffle :
-zeubi on a eu chaud là
Houssam : wallah putain
Saïd : ça va intissar ?
mon frère vient de m'entrainer dans wahed la course poursuite et il me demande si ça va
Moi : vous êtes fous wallah
Saïd : c'est comme ça
Moi : non mais vous avez fait une course poursuite là
Houssam : j'ai ni le permis, la voiture elle est pas à moi, je sais même pas ce qui à dedans tu crois j'vais risquer de me faire serrer
Saïd : vas-y vas-y intissar sort, maintenant on va régler le reste
Moi : attend et .. le jugement ?
Saïd : tient vas-y prend mon tel et appel rim moi j'ai des trucs à faire
Il fait je sais pas quoi dans son téléphone et me le file, je descend et eux redémarre comme des malades.. j'ai eu la peur d'ma vie
J'avance en même temps je cherche rim dans son répertoire y a que 10 contacts dedans wallah je suis choqué je m'attendais à voir v'là les trucs et non .. en même temps je suis bête il me l'aurait jamais filé, dedans y a que le num de rim, celui de la caz', celui de moha..., ainsi que farouk, 2 trois gars, et celui de houssam
J'appelle rim : -allô c'est qui là ?
Moi : c'est intissar ?
Rim : hein intissar ? t'appelle avec quel num là ?
Moi : celui de saïd
Rim : c'est pas le num a saïd ça
Moi : bah je sais pas il m'a filé son tel il m'a dit appelle rim
Rim : wallah trop bizarre ses frères on vit dans la misère mais ils ont 6 téléphones chacun
Moi : hum.. rim alors saïd t'as dit pour le jugement ?
Rim : non pas encore..
Moi : hein ? bah pourquoi il m'a demandé de t'appeler
Rim : bah je sais pas moi peut être il a crut yemma m'avait dit. vas-y t'es où là ?
Moi : au quartier
Rim : moi aussi j'arrive là
Moi : tu taf pas ?
Rim : j'ai fais zehma j'étais malade wallah j'peu pas taffer
Moi : hum.. bah on se rejoint à la caz'
Rim : inchallah
Je monte dans mon appartement toujours le téléphone en main, j'ouvre la porte, j'trouve mon père et ma mère assit à table, ma mère en larme. La conversation est en arabe :
Moi : salam aleykoum maman, salam aleykoum papa
Les deux : aleykoum salam ma fille
Moi : alors le jugement ?
Mon père : assied toi
Je m’exécute et au même moment rim entre dans l'appartement
Rim : alors ?! (ma soeur est une sauvage)
Mon père : assied toi
Rim s'assoit à son tour, on se retrouve à autour de la table, c'était la première fois depuis très longtemps qu'en pleine journée mon père était assit à table avec nous.. mais cette fois les conditions n'étaient pas bonne
Mon père : mohamed est en prison
Rim : on sait papa mais pour combien de temps ?
Mon père : laisse moi finir ! tait toi !
Rim se tait, mon père nous met tous à l'amande.
Mon père : alors je disais, mohamed est en prison, il va y rester longtemps
On entend ma mère sanglotait
Rim : hein ?
Mon père : tait toi ! il reste 10 mois en prison !
Rim : 10 MOIS ? PRESQUE UN AN ? MAIS NON C'EST PAS POSSIBLE PAS MOHAMED ?
Rim se met à pleurer, moi je baisse la tête et mes larmes coulaient seules putain je m'attendais pas à un truc aussi lourd... 10 mois ferme
Mon père : RIM ASSIED TOI J'AI PAS FINI, TU LE SAVAIS TRÈS BIEN QUE TON FRÈRE ALLER PRENDRE DE LA PRISON LONGTEMPS, IL VEUT FAIRE L'HOMME C'EST FAIT !
Ma soeur se rassoit tout en sanglotant et mon père continue :
Mon père : j'en est marre de vous, je travaille chaque jour, je vous est emmené en france pour travailler sérieusement au lieu de ça, j'ai une fille qui travaille comme coiffeuse, un fils en prison, un autre qui reste en bas de la maison ! j'ai était trop gentil avec vous, c'est fini ça, maintenant vous allez aider votre mère vous deux, vous allez aider votre mère, si vous travaillez pas à l'école vous resterez ici à faire le ménage. Les conneries à mohamed nous font perdre de l'argent, vous croyez que j'ai de quoi jeter par le fenêtre, je suis pas un américain moi ! l'argent que vous aurez se sera grâce à votre travaille ! Vous allez travailler maintenant c'est fini les vacances ! Allez dans votre chambre, allez !!!
Rim et moi on se lève sans broncher... c'est comme ça chez moi, fallait encaisser et rester fort, les faibles n'avaient pas leurs places...