J'avais un mal aise de fou. Toute la soirée j'avais une énorme boule au ventre qui me retournait, impossible de sourire même si j'me forçais à fond. J'avais toujours appris à garder mes sentiments et mes peines pour moi mais bizarrement là j'avais grave du mal. Ça m'angoissait d'être aussi mal pour lui, c'est juste houssam un petit mec de quartier, un petit voyou et y avait des trucs bien plus important dans la vie que de pleurer pour un mec, que de se remettre en question pour des histoires aussi hram que les mecs. Y avait trop de gens qui mourrait, trop de misère trop de problème à la casa pour faire ça. J'essayais de mettre ça en tête, mais azy ça voulait même pas rentrer. Et y a un truc qui était certain c'est que à l'intérieur de moi ça bouillait dans tout les sens. J'avais envie de lui envoyer un message mais ma fierté m'en empêcher, ouais parce qu'à l'époque j'étais encore assez reculé pour pouvoir avoir encore de la fierté, plus tard tout ça c'est parti en poussière..
Je connaissais pas houssam pour en déduire si il allait revenir me parler ou pas, j'en savais rien et c'était encore pire. Rim avait bien cramer que ça allait pas, mais j'ai menti j'avais trop honte de dire que j'étais entrain de faire la connerie contre la quelle elle m'avait grave mise en garde. Elle me parlait encore et toujours de youssef on se racontait les histoires teh le quartier, qui est enceinte de qui, qui s'est marié avec qui, qui à fait quoi, qui est tombé. Nos cités c'est amour gloire et beauté. Cette soirée m'a torturé je me souviens wallah c'était la première fois que je pensais autant à quelqu'un et y a rien de pire que de comprendre tout doucement qu'on est entrain de devenir carrément ouf de quelqu'un sans le vouloir. C'est tard dans la soirée rim et moi on dormait toujours pas en faite on dormait de plus en plus tard à cause de saïd qui nous faisaient levés ou plutôt me faisait et puis à vrai dire chez nous on à jamais vraiment dormis tôt, on vit la nuit. Donc el mohim mon téléphone s'est mis à vibrer (jamais sur sonnerie lol) quand j'ai vu son nom s'afficher sur l'écran j'ai cru faire un arrêt en sah. (Petite anecdote, je me souviens que à la place de houssam j'avais mis "djamila" comme nom, oui parce que si saïd tombe sur le téléphone déjà je suis morte mais si en plus il voit houssam dedans.. je préfère pas y penser lol donc me demander pas pourquoi c'est le premier qui m'est venu, j'ai mis djamila voilà"
J'hésitais trop à répondre mais je savais qu'il allait m'appeler une fois pas deux c'était pas son genre d'insister trop donc j'ai préférais répondre et je tenais plus sans lui parler surtout.
Moi : allo ?
Houssam : oué !!!
grosse voix toute zehef ça sent pas bon tout ça
Moi : houssam ?
Houssam : t'veux que ce soit qui ?
Moi : bah personne!
Houssam : hum. vas-y intissar y a moyen qu'on parle ?
Moi : euh oué
Houssam : tu peu venir là ?
Moi : non wallah houssam j'peu pas
Houssam : oué.. demain tu mange à quel heure ?
Moi : midi
Houssam : je viens demain midi alors
Moi : euh. ok
Houssam : vas-y salam
Direct il a raccroché sans que j'ai même le temps de répondre à son salam il a coupé court à cette conversation. Ça m'faisait froid dans le dos qu'il soit comme ça avec moi, j'avais l'impression de parler avec un de mes frères. J'avais pas l'habitude de le connaître comme ça.
Y avait aucun doute, houssam s'était pas celui que je m'imaginais, pas celui que j'avais connu en bas de la tour. Je connaissais un houssam tout à fait différent que celui qui l'était dehors mais ça ne changerait rien dans le faite qu'il était quand même. J'ai fini par en parler un peu avec rim et contrairement à ce que je pensais elle m'a conseillé de bien parler avec lui. Elle a finit par en venir au sujet principal : youssef. Et à ses milles messages qu'elle lui envoyait au quel il ne répondait pas. Ça me faisait flipper de voir ma soeur comme ça.
El mohim le lendemain arrivé naoufel à fait : comme si de rien ne s'était passé ! Hayat et jihene m'avaient fait un énorme questionnaire sur pourquoi j'étais partie qu'est ce qui s'était passé, j'osais pas trop détailler car les deux savaient que houssam n'était pas mon frère. Le midi arrivé il a fallut que je trouve une faille pour ne pas manger avec les filles. Je suis sorti du lycée, aucun appelle de houssam j'avais grave peur qu'il ne vienne pas, mais j'avais tout aussi peur qu'il vienne. Quelques minutes après mon téléphone sonne... tremblotant je décroche :
Moi : oué ?
Houssam : avance dans la rue d'en face
Moi : t'es où ?
Houssam : avance j'te dis !
Ho putain... j'sens que je vais pas assumer
Je fais donc ce qu'il me dit..
Moi : j'arrive
Il n'a même pas prit la peine de répondre il a raccrocher j'ai mis du temps à le trouver et quand je l'ai enfin vu.... tout est remonté, tout mes sentiments, c'est impossible j'peu plus dire que y a rien, que je ressens rien vu comment mon coeur il bat. Wallah je me souviens il était assit sur sa petite clio, il avait une casquette, une veste en cuir et un sweet (sachant qu'on été au mois de mai) il était entrain de fumer voilà pourquoi cette image m'a marqué!
Quand j'étais gosse enfin vers 12,13 ans j'étais au bled avec mes cousines ont parlés de notre futur mari et j'me souviens avoir dis à ma cousine :
-moi inshallah mon mari il fera la prière il fumera pas, il boira pas
Mais le pire dans tout ça c'est que malgré le faite que ça me dégoûtait, ça ne changeait rien c'était toujours houssam et j'avais toujours autant le coeur qui battait C'est arrivé face à lui que j'ai vu que sur son visage au niveau de son nez y avait un énorme bleu qui s'étalait jusqu'à son oeil. Je me souviens de son regard quand il a levé la tête de son
téléphone, tellement puissant que ça m'a obligé à baisser les yeux. J'ai marché jusqu'à lui :
Moi : salam aleykoum houssam
Houssam : aleykoum salam monte
Je suis monté du côté passager il s'est assit à prit un sac en plastique qui était sur le tableau de bord et m'a tendu le sac
Houssam : tient
J'ai pris le sac, dedans il y avait un grec y avait rien de gros mais juste cette petite intention m'a touché et c'est quand j'ai vu quel grec il m'avait prit que j'ai tourné la tête choqué vers lui
Moi : euh.. merci
il y avait exactement ce que je mange d'habitude
Houssam : c'est saïd à chaque fois qu'il te ramène tu prends toujours la même chose
C'est vrai que je prenais toujours la même chose et wallah je suis peut être ouf d'être resté là dessus, mais ça m'a tellement fait un truc au coeur c'té ouf.
Moi : ah merci houssam.. tu mange pas ?
Houssam : non
Je commence à manger mes frites une par une, il me regardait cette situation me stresser puis il a finit par parler
Houssam : tu m'en veut ?
Je l'ai regardé choqué si tu savais à quel point j'attendais que tu reviennes me parler alors t'en vouloir c'té même pas dans mon imagination
Moi : non wallah
Houssam : comment tu fais intissar ?
Moi : pour quoi ? pas t'en vouloir ?
Houssam : oué
Je l'ai regardé longuement avec ma frite dans la main (lol) et fallais que j'dise la vérité pour une fois
Moi : j'arrive pas
Il m'a regardé bizarrement je m'en voulais d'avoir dis ça
Houssam : wallah même en essayant d'faire d'mon mieux j'arrive pas à faire les trucs calmement
Moi : chacun son caractère
Houssam : ça t'fait pas peur ?
Moi : j'ai deux frères.. et un père. mais oué ça me fait peur dans le fond
Houssam : wallah même moi
Moi : ..
Houssam : mais le coran j'aime pas les trucs comme ça, j'aime pas wallah
Moi : quoi ?
Houssam : ce que t'as fais là !
Moi : tu veux toujours pas me croire que j'ai rien fais !
Houssam : même !! il t'a pas menacé pour que tu parles avec lui non ?
Il commençait à hausser la voix et je voulais pas que ça reparte encore
J'ai baissé la tête et dit :
-Non
Houssam : t'façon c'est fait
Moi : hum..
Houssam : mange
Moi : mais houssam wallah que y a rien
C'est là que j'ai compris je savais même pas pourquoi j'me justifiais c'étais ni mon frère, ni mon père, c'était quoi cette intérêt soudain pour mes fréquentations ?
Houssam : vas-y c'est bon j'sais et la vérité j'ai envie d'me défoncer pour t'avoir touché
Moi : c'est rien..
Houssam : quoi ? C'EST PAS RIEN WALLAH C'EST PAS RIEN ! ET REGARDE MOI INTISSAR ! (J'ai levé la tête choqué!!) LAISSE JAMAIS UN MEC TE TOUCHER JAMAIS T'MA COMPRIT ?
J'ai lâché un petite oui tout angoissais.
Houssam : PUTAIN ET REGARDE JE SUIS MÊME PAS CAPABLE DE PARLER !! ZEUBI !
Je le regardais avec de grand yeux j'savais pas quoi lui dire
Houssam : wallah je suis un sauvage incapable de garder l'calme
Il est sortit de la voiture à sortit sa cigarette et à commencer à fumer, j'étais tellement mal à l'aise que j'osais pas manger. Au bout de 5min il est revenu s'asseoir il m'a regardé longuement, j'avais l'impression d'être face à un skyzophréne qui se battait avec son autre personnalité sans cesse.
Houssam : mange
Moi : hum..
il regardé mon grec j'avais l'impression qu'il avait faim donc je lui est tendue une frite
Houssam : non c'est pour toi
Moi : arrête houssam j'vois bien comment tu le regarde on croirait c'est ton hlel
Il s'est mit à rigoler juste d'entendre ça, ça m'a suffit pour oublier tout le reste..
Houssam : mdr wallah j'ai faim t'as raison
Moi : quoi ? bah pourquoi t'en a pas pris un pour toi
Son sourire il s'est arrêté il m'a dit
Houssam : j'avais pas assez sur moi
là wallah je me suis sentis trop conne j'ai arrêté direct de manger je lui est tendu, il m'a regardé en souriant mais j'étais trop mal
Houssam : non non c'est pour toi intissar
Moi : non wallah j'peu pas
Houssam : pourquoi t'peu pas
Moi : t'as faim mange !
Houssam : j't'ai dis c'est bon
Moi : WALLAH TU MANGE
Il m'a regardé tout en rigolant
Houssam : c'est pas parce que tu fais belhani l'autoritaire je vais t'écouter, même je suis pas un clochard
Moi : quel clochard t'as faim non ?
Houssam : vas-y t'sais on mange à deux
On a finit par manger à deux en oubliant tout ce qui venait de se passer, j'étais tellement bien d'un truc si simple d'un bonheur si simple juste le faite d'être avec lui. Je partagerais des grecs avec toi toute ma vie....