Mélissandre Heartwood T1 : L'apprentie de Deaton

Chapitre 4 : Un phénomène étrange

Une fois enfermée dans ma chambre et à plat ventre sur mon lit devant Skype, je me sens déjà un peu mieux. Il faut dire que j'ai un facteur essentiel entre les mains pour me remonter le moral: un pot de crème glacée à la fraise. Ça va faire bientôt une heure que je discute avec Joan, ma meilleure amie qui a la chance d'être restée à New-York.

Joan: Et sinon il y a des beaux mecs à Beacon Hills?

Moi (haussant les épaules): Mouais ça peut aller. J'ai pas trop fait attention aujourd'hui étant donné que c'était déjà la pire journée de ma vie!

Joan: Tu sais, je suis sûre que ta mère ne pensait pas à mal. Ça doit pas être facile non plus pour elle de changer de travail...

Moi: Bizarrement ce qui a été le plus facile c'est de quitter mon père!

Joan: Ça craint. Tu lui en veux toujours ?

La cuillère sur la langue, je réfléchis sérieusement à la question. Mon père n'a jamais été présent quand j'en avais le plus besoin et il est toujours en voyage quelque part pour le travail. Une fois je l'ai même soupçonné d'avoir une double vie avec une autre famille et d'autres enfants. Qui sait, peut être que pour eux il est d'avantage présent?

Comme à chaque fois que j'y pense, une vague de tristesse me submerge.

Moi: Non, on est très bien sans lui.

J'entends un tintement derrière moi et je sursaute. Ma mère n'est pas censée rentrer avant une bonne heure et je suis toute seule dans la maison. Je tourne la tête pour regarder d'où vient le bruit et je laisse échapper un hoquet de surprise.

Joan: Tout va bien? Je suis en train de perdre la connection...c'est quoi ce bordel encore...

L'ordinateur s'éteint d'un seul coup mais c'est le cadet de mes soucis. Assise sur le bord de mon lit, je reste sans voix devant un phénomène irréel.

Tous les objets de ma chambre sont en lévitation. Les livres de la bibliothèque flottent à quelques centimètres de l'étagère, mes classeurs, ma trousse et mes cours sont suspendus par une force invisible au dessus de mon bureau et même mes quelques vêtements jetés par ci par là volent au dessus des chaises et de la moquette.

Puis, soudainement, tout retombe à l'état initial avec un bruit mat qui me fait sursauter. J'ouvre la bouche et la referme aussitôt, figée par la surprise. Derrière moi, l'ordinateur se rallume mais il va mettre du temps à retrouver notre nouvelle connexion internet.

C'est alors que j'entends la sonnette de la porte d'entrée.