Chapitre 18 : Les Prédicateurs

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Tandis que Stiles et Malia se proposent gentiment d'aller chercher mon vélo dans les bois avec la voiture de Stiles, Scott et moi allons voir quelqu'un qui pourra nous renseigner sur mes poursuivants...humains.

J'ai bien tenté de plaisanter pendant le trajet mais Scott n'a pas l'air dans son assiette depuis que nous avons quitté le cabinet du docteur Deaton. J'ai beau me repasser notre conversation en boucle, je ne comprends pas ce qui a pu le rendre aussi morose.

Je veux dire, à part le fait que des goules s'en prennent à tout le monde à Beacon Hills à cause de moi.

Peut être qu'il m'en veux justement? Peut être qu'il n'ose pas me dire qu'il faut que je parte pour mettre ses amis en sécurité ? Cette simple idée me rend morose moi aussi et j'arrête d'essayer de forcer le dialogue. Avant de partir, Deaton nous a mis en garde. Même si les goules s'en prennent principalement aux sorciers, leur présence en ville pourrait avoir comme effet secondaire de diminuer les pouvoirs des autres créatures, y compris les loups-garous. Je crois que si les choses tournent mal, je dois me préparer à partir.

Scott gare la moto devant un superbe pavillon un peu à l'écart des autres résidences. Nous nous trouvons dans un quartier tranquille à l'orée de la forêt. La demeure doit comporter un étage et je ne serais pas surprise qu'il y ait un sous-sol également. Devant le perron est garée une énorme berline noire rutilante aux vitres teintées. Je ne sais pas encore à qui nous rendons visite mais ce gars là a beaucoup de moyens.

Je suis Scott en haut des marches jusqu'à la porte d'entrée. Il a toujours l'air plongé dans ses pensées et je ne fais rien pour l'en sortir.

La porte s'ouvre avant que nous n'ayons pu sonner. Un homme apparaît dans l'encadrement. Il est plus grand que moi mais à peu près de la même taille que Scott. Les cheveux grisonnants et courts, une barbe d'au moins cinq jours et des yeux extrêmement clairs d'un bleu pur qui évoque une mer polaire.

Inconnu: Scott.

Intimidée sans savoir pourquoi, je lui adresse un petit sourire en guise de bonjour. J'ai l'impression d'être devant un professeur et d'attendre de recevoir une note importante.

Scott: Monsieur Argent. Désolé pour le dérangement mais on cherche des informations que seul vous pouvez posséder. Voici Mel, une amie.

Puis se tournant vers moi.

Scott: Mel je te présente Monsieur Argent.

Le même Argent que les chasseurs dont parlaient Stiles? Je ne sais pas à quoi m'attendre du coup. Je guette la suite, prête à prendre mes jambes à mon cou au moindre signe de danger.

Argent paraît enfin se rendre compte de ma présence et baisse les yeux vers moi. Une surprise étrange se dépeint sur son visage, comme s'il m'avait déjà vue quelque part. Je lui rend son regard, curieuse. Pour ma part, je suis sûre qu'il s'agit de la première fois.

Argent (reprenant ses esprits et se décalant pour nous laisser là voie libre): Excusez moi entrez.

Tout est grand et propre chez lui. Trop propre. Les chaises de la table du salon et les coussins sur le canapé ont l'air d'avoir été laissés dans leurs positions d'origines, pour la décoration. De même, le comptoir et la céramique de la cuisine sont exampts de poussière. L'absence d'odeur d'antiseptique est la seule différence entre le rez de chaussée et le hall d'un hôpital. Je remarque toutefois que l'escalier menant à l'étage - où se trouvent certainement chambre et salle de bain - est particulièrement poussiéreux signe qu'il ne l'empreinte pas beaucoup voir jamais. Est ce que cet homme dort? Est ce qu'il se lave? Est ce qu'on vient simplement de le sortir d'hibernation?

Mélissandre Heartwood T1 : L'apprentie de Deaton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant