Chapitre 5: Une visite inatendue

951 45 11
                                    

Je n'ai pas l'habitude d'entendre cette sonnette alors encore une fois, mon cœur loupe un battement. Il va sérieusement falloir que j'arrête d'être autant sous tension parce que je vais finir par faire une crise cardiaque à 17 ans.

Qui peut bien sonner à cette heure ci? Et surtout, ici? Pendant un court moment j'hésite à descendre ouvrir parce que ma mère n'est pas là et que c'est sûrement elle qu'on vient voir. Mais la sonnette retentit de nouveau, insistante.

Je délaisse l'application Skype qui vient de se remettre en marche et je descends les marches à contre cœur en soupirant.

Moi: C'est bon j'arrive!

Quelle n'est pas ma surprise en tombant sur le binôme de TP de Scott et la fille classe de toute à l'heure!

Le garçon (levant une main en guise de salut, un sourire démesuré sur le visage): Salut! Je m'appelle Stiles et elle c'est Lydia! Toi c'est Mélissandre c'est ça?

Comme si ma mère n'avait pas déjà gravé mon nom dans leurs crânes à tous .

Moi: Il n'y a que mes parents qui m'appellent comme ça. Je préfère Mel.

Lydia (avec un sourire timide dans lequel je perçois un peu de gêne polie) : Bonsoir, on ne dérange pas?

Moi: Non mais si vous venez voir ma mère elle n'est pas encore rentrée.

Stiles: En réalité c'est toi qu'on cherche!

Lydia lui donne un coup de coude dans les côtes et lève les yeux au ciel. Je crois que ça signifie qu'elle prend la conversation en main parce qu'à partir de ce moment, Stiles ne fait plus que hocher la tête d'un air faussement sérieux à toutes ses paroles.

Moi: Moi?

Lydia (s'éclaircissant la gorge): On peut entrer quelques minutes? Il fait un peu froid dehors.

Moi: Oui bien sûr désolée.

Je n'aime pas faire rentrer des gens que je ne connais pas chez moi, même lorsqu'ils ont mon âge. Ma maison c'est un peu comme ma tanière, un endroit privé où je peux être naturelle sans me soucier de comment les autres me voient. Mais je déteste être impolie alors je leur fait signe d'aller dans le salon.

Les meubles sont encore emballés dans des fines bâches plastiques et je m'empresse de retirer celle du canapé.

Moi: Euh...vous voulez quelque chose à boire? On a euh...de l'eau.

Stiles rigole mais au lieu de me déranger, son rire m'arrache un sourire. C'est vrai que c'est un peu idiot comme proposition.

Lydia: Un verre d'eau ce sera parfait merci.

Pendant que je vais dans la cuisine et que je cherche le carton de déménagement dans lequel ma mère et moi avons rangé les verres, je les entends parler tout bas.

Stiles : Tu es sûre que c'est elle que tu as vu dans ta vision? Elle ne m'as pas l'air en danger de mort là...le seul truc qui peut lui arriver c'est de mourir d'ennui toute seule dans cette grande maison vide!

Lydia: Je ne sais pas quoi te répondre Stiles. Ma vision n'était pas très claire mais ce dont je me rappelle très bien c'est de sa présence. Et elle avait un rôle très important!

Stiles: D'accord mais il y a déjà Scott et Liam qui surveillent la rue. Derek, Ethan et Jackson ont dit qu'ils rapliqueraient tout de suite si besoin. Alors nous, qu'est ce qu'on fait là?

Lydia (se mettant à murmurer si bien que je dois tendre l'oreille pour saisir tous les mots): Styles, tous ceux dont tu me parles sont presque convaincus que c'est Mel la responsable de toutes ces agressions.

Stiles (ironique): Pas toi? Bon, je dirais que Scott est moins convaincu que tu le penses. On dirait qu'elle l'a ensorcelé ! Hier encore il broyait du noir en pensant à Alisson et...

Lydia (d'un air soudain absent): Ensorcelé...

J'en ai assez entendu pour ce soir. De toute évidence, ces deux là sont complètement fous. Je ne vois même pas de qui ils parlent et pour être honnête, ils commencent sérieusement à me faire flipper. Prenant mon courage à deux mains et bien décidée à les mettre gentiment à la porte, je reviens dans le salon avec deux verres d'eau.

Stiles (s'éclaircissant bruyamment la gorge comme pour signifier à son amie que je suis de nouveau dans la pièce) : Vous êtes bien installés ici!

Moi: Bon écoutez, je ne sais pas quelle est la véritable raison de votre venue mais je vous ai entendu parler et vous me faites peur. En plus ma mère va bientôt revenir alors s'il vous plaît je vais vous demander de partir...

Stiles affiche une expression pleine d'innocence en levant ses sourcils et Lydia s'apprête à me répondre quand un sifflement l'interrompt.

Il interrompt net ma respiration par la même occasion.

Je viens de me prendre une flèche dans le ventre.

Mélissandre Heartwood T1 : L'apprentie de Deaton Où les histoires vivent. Découvrez maintenant