3-Pas seule

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-15 Mars 2059-

Le silence m'oppresse, je ne perçois que les battements précipités de mon cœur. J'ai l'étrange impression que chaque boom  résonne comme le tic  d'une horloge. Il n'y a qu'un long couloir. Un en face de moi, l'autre à ma droite. Sur tout les murs, des portes automatiques s'étalent sans aucun signes différentiels. Une seule sort du lot avec son petit écriteau électronique placé en hauteur. 

Je m'élance alors en face de moi, où, je ne tarde pas à bifurquer sur ma droite. Je tourne en rond. Le bout de cette allée donne un immense entrée sans porte. Sans m'en rendre compte, j'avance avec prudence. L'encadrement donne sur une grande salle et une cuisine. Je n'ai jamais vu autant de modernité concentrée en un seul et même endroit.

Dans un coin, la cuisine me laisse bouche bée. D'un gris léger, les meubles se détachent de la pureté parfaite de l'espace. Simples touches de brillant, les poignées en acier argentées qui sont impeccables, aucunes tâches de rouillé ne les rongent. Or, une odeur me dérange. Je ne l'ai jamais sentie auparavant : le neuf. Elle agresse mon odorat et me fait éternuer silencieusement, je ne veux pas attirer l'attention sur ma position. 

Dans cette pièce, les voix sont plus fortes. 

- Echec et maths, s'écrie une voix féminine. 

Surprise, je sursaute et me plaque contre le mur. L'exclamation est plus soudaine que le fond sonore précédent. A ma gauche, un salon composé de deux grands canapés en cuir noir qui font face à un gigantesque écran de télévision. 

Elle n'a rien à voir avec notre vielle écran qui n'est même pas plat. Les bords qui maintiennent le verre sont presque invisible et le son est d'une qualité qui me laisse sans voix malgré sa faiblesse. 

Je n'ai plus aucun doute. Je ne suis plus à l'extérieur mais à l'intérieur. 

L'écran fait défiler une émission de télé achat sans intérêt. 

- Voilà la nouvelle. Bienvenu, m'aborde un garçon adossé en face de moi.

Mon cœur manque de s'arrêter. 

- Pardon ? 

Il ignore ma question.

- T'es de quel secteur ? 

Tel à un laser ses yeux me détaillent de la tête au pied. Je lui rends le même regard. Il se prend pour qui avec ces cheveux brun, ces yeux de la même couleur et ces vêtement d'une couleur similaire aux miens.

- Je ne suis pas là pour faire ami ami. 

- Alors pour quoi ? 

- Je compte bien partir d'ici. Cet endroit fou les jetons. 

Un rire s'échappe de ces lèvres. Par cette réaction, il ne peut que m'exaspérer et jouer avec ma patience, limité. Un gamin. 

- Qu'est-ce-qui te fait rire ? 

- Tu n'es pas la première à vouloir essayer. Mais, pour ta gouverne, ne te fait pas trop d'illusion. Tu te trouves dans une forteresse ou une prison, ça dépend de la façon dont tu le vois. Il est impossible de s'enfuir. 

- Tu as essayé ? 

J'arque un sourcil en signe de défit. 

- Le premier jour, chacun d'entre nous à tenter. Cependant, on a tous échoués. 

Son attitude renfrogné laisse place à une personne un peu plus calme et enclin à discuter.  

Bizarrement, je le crois sur parole mais je ne peux m'empêcher de vouloir le vérifier de moi même. Pourquoi nous enfermer ici ? 

Expansion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant